Le Slow Fashion : Consommons vert et tendance

2019 touche à sa fin, et le bilan qu’on en fait est surtout environnemental. Les grandes luttes écologiques ont rythmé l’actualité. Le message est clair, parfois redondant : il faut consommer mieux. L’industrie textile est la deuxième activité la plus polluante après celle du pétrole. C’est pourquoi on vous parle aujourd’hui du Slow Fashion, un mode de consommation qui consiste à recycler les vêtements qu’on ne porte plus, à chiner et brocanter des pièces. Bien sur, avec Circonflex Mag, c’est à Lille que ça se passe.

On a rencontré deux adeptes lilloises du Slow Fashion qui participent à la démocratisation de cette idée. Tess a 20 ans, tient un compte Instagram et une chaine YouTube qui rassemblent une communauté de plus de 13 000 personnes. Elle partage sur ces réseaux des conseils pour passer à un mode de vie plus conforme à la protection de  l’environnement. Sous son pseudonyme @rosabohneur, elle a décidé de dire non aux lobbies publicitaires.

Elle en a fait une devise, un étendard, « je ne porte plus que des vêtements de seconde main ». Alors autant dire qu’on s’est demandé comment elle avait fait pour arrêter d’acheter du neuf. « J’ai créé un challenge en avril 2019, le slow month challenge. Je me suis lancé un défi : dire non au fast fashion

Pour Tess, tout a commencé ainsi : en faisant des recherches sur l’industrie du textile, elle s’est très vite sentie responsable des maux causés par les multinationales dont elle était cliente. Influencée par les messages de la marque lilloise  Maison Cléo, elle a décidé qu’elle ne voulait plus être tenue responsable des dommages causés par l’industrie du textile, auxquels elle avait l’impression de participer à travers ses achats. C’est aussi en trouvant des alternatives que Tess continue de faire du shopping. « Quand je repère quelque chose qui me plait dans les rayons d’un grand magasin, je vais voir sur Vinted s’il existe quelque chose de similaire mais d’occasion. »

Je veux faire de la fripe abordable…

Revers de la médaille : Le vintage, redevenu tendance, voit ses prix grimper comme un singe sur un cocotier. Tess a son idée sur le sujet : « il faut rester cohérent en terme de prix, réfléchir à ce que l’on vend. C’est tout de même des vêtements déjà portés !». C’est justement la politique que mène Maïté dans sa jolie boutique du 2, rue Princesse. Maïté a 34 ans, une friperie très accueillante et des armoires qui débordent de couleurs et de motifs. Elle a grandi en portant  des vêtements trouvés dans des friperies ou des brocantes. Il y a dix ans, elle se lance, elle organise des ventes de fringues chez elle. Au fur et à mesure des saisons, ses amis et clients la suivent et elle commence à exposer ses portants de vêtements dans des cafés et des bars pour des ventes éphémères. Elle décide finalement de transformer son lieu de stockage en boutique cosy où elle propose ses trouvailles vintages, toujours plus originales. Ici une banane à motifs (avec laquelle on est d’ailleurs reparti), un pull à poils bleus, une veste en velours. C’est sur son intagram @maiteramavintage qu’elle partage toutes ces pièces, scénarisées dans des atmosphères vintages. Maïté l’annonce clairement : « Je veux faire de la fripe abordable. Tout le monde peut aller à EMAUS, faire des braderies et s’acheter ses fringues. Moi, je veux que pour 50 euros, tu sortes d’ici habillé de la tête aux pieds ! ». Habillé dans le coup, pour pas cher, et en ayant respecté autant que possible l’environnement ! Pari slow fashion tenu.

Romane Ribeiro
Maison Cléo

En 2016, Marie et Nathalie Dewet, mère et fille, originaires de Calais, lancent sur internet leur marque de vêtements, Maison Cléo . Trois ans plus tard, leurs créations s’arrachent outre-Atlantique, plébiscitées par les influenceuses et blogueuses américaines. Bien loinoin de Maison Cléo,  la mode telle qu’on la connaît aujourd’hui. Tout est fabriqué sur commande, il n’y a pas de stock. Surtout, chaque pièce est conçue à partir de chutes de tissus récupérées auprès des maisons de luxe ou designers. Une façon de contribuer, à son niveau,  au respect de l’environnement, pour une mode plus responsable.