Encore peu connu du grand public, l’Ice Cross débarque en France pour sa toute première tournée. Un spectacle avait lieu à Lille pour une démonstration de ce sport extrême. Circonflex Mag y était.
Vous ne connaissez surement pas l’Ice Cross. On vous rassure, vous n’êtes pas seuls ! Ce sport est pourtant impressionnant et les règles faciles à comprendre. Imaginez une course de patinage de descente extrême entre 4 participants. La course se fait sur environ 300-400m, avec parfois jusqu’à 200 m de dénivelé en forte pente. Les 2 premiers sont qualifiés alors que les 2 derniers sont éliminés. Pour corser le tout, la course est composée de sauts, de virages parfois très serrés et de tous types d’obstacles. Spectacle assuré !
“Je me suis toujours promis qu’à 16 ans je ferai une course”
Ce vendredi 1er octobre, une démonstration d’Ice Cross avait lieu à la patinoire Serge Charles de Wasquehal, avec la présence de plusieurs professionnels. Parmi eux, Emerick Keller, actuellement 10ème mondial dans le classement junior et 44ème dans le classement senior. Originaire du sud, il a croisé la route de l’Ice Cross à 14 ans, lors d’un évènement organisé par Red Bull à Marseille : « Je faisais du hockey, alors forcément, je touchais un peu à tout ce qui se pratique sur des patins. Quand j’ai assisté à leur démo, j’ai tout de suite su que ce sport était fait pour moi ! ». Seul bémol : il faut avoir 16 ans pour pratiquer l’Ice Cross. Il ne baisse pas les bras : « Je me suis juré qu’à mes 16 ans, je ferais une course ». Le garçon a de la suite dans les idées : comme prévu, à 16 ans et après ses premiers tests, Emerick délaisse le hockey pour se consacrer à l’Ice Cross.
En France, on ne peut pas faire de course dans des conditions naturelles
En 2021, seuls 3 clubs proposent une licence en France, dont le Club d’Ice-Cross des Alpes du Sud -Le Cicas- celui-là même où s’entraine Emerick Keller. Pourquoi ce sport est -il aussi confidentiel dans notre pays ? Emerick y voit deux raisons : le manque de médiatisation et le climat. Le rider -terme qualifiant un professionnel en Ice Cross- est formel : « En France, on ne peut pas faire de course dans des conditions naturelles. Il faut des endroits où il fait très froid, et qui sont nécessairement très ombragés ». D’autres pays sont donc mis à l’honneur : l’Autriche, la Russie et la Finlande sont leaders de la discipline. Reste qu’il existe des solutions alternatives : les villes qui disposent de gros budgets peuvent créer des pistes, comme à Marseille, par exemple. On en trouve également au Japon ou encore aux États-Unis.
Se pose donc le problème de l’absence de médiatisation. Peu d’organes de presse relaient ce sport. Et le Covid n’a pas arrangé les choses, avec l’annulation de plusieurs compétitions depuis le début de la crise sanitaire. Pas de visibilité, pas de budget, pas de développement. Les villes préfèrent investir sur d’autres sports. On se mord la queue…
Les trois premiers juniors sont français
Pourtant, paradoxe, la France est bien représentée. Aux côtés d’Emerick Keller, cinq autres riders font partie du club Cicas… et le nombre ne fait pas la qualité ! « On a notamment le deuxième mondial en junior et le quatrième mondial en senior, énumère Emerick. En France, on a de très bons athlètes, les trois meilleurs juniors du monde sont français. On fait tout pour que le sport soit plus connu, notamment grâce à cet événement organisé par la fédération ». La France rayonne dans la catégorie junior -jusqu’à 21ans-, il serait dommage de gâcher ce potentiel.
Bonne nouvelle : la tournée en France n’est pas finie. Des dates aux quatre coins de l’Hexagone sont prévues d’ici à la fin du mois d’octobre, notamment à Orléans le 12, au Havre le 17 ou encore à Cergy Pontoise le 18. Pour ceux qui souhaitent découvrir ce sport, c’est le moment de se rendre à l’un de ces événements pour apprécier le spectacle, mélange de course, de figures d’adrénaline. Et pourquoi pas, en profiter pour tester son équilibre aux stands d’initiation…