Dans les villes, le vélo a le vent en poupe !

Ça y est, l’arrivée du beau temps est imminente, vous pourrez exhiber vos gambettes et profiter des balades à vélo. Mais voilà : faire du vélo en ville, ça s’apprend. Les codes mis en place ne sont pas forcément visibles de tous, les automobilistes sont parfois peu arrangeants et certains cyclistes un peu dangereux. Pour vous aider à y voir plus clair, Circonflex Mag a enquêté …

Sébastien Torro Takadi fait partie de l’ADAV (Association Droit Au Vélo). Il se montre, et l’ADAV avec lui, très satisfait de l’implication de la mairie sur la question de la sécurité des cyclistes. Primo, les sas-vélos, présents devant les feus rouges, sont une avancée primordiale : les cyclistes peuvent s’y arrêter sans danger, en plein visu des voitures, et surtout peuvent tourner à gauche en toute sécurité. Une campagne de sensibilisation a été menée par l’ADAV notamment, pour sensibiliser les automobilistes à l’apparition de cette signalisation. Si une voiture (ou une moto) stoppe sur cette zone, elle est considérée comme ayant grillé un feu… et l’amende est salée, 135€ !

Une autre nouveauté a fait son apparition : la piste à contre-sens. Il s’agit d’une rue à sens unique pour les voitures, mais à double-sens pour les vélos. Vous êtes informés de cette législation par une pancarte représentant un vélo sous la pancarte stop. Vous avez donc le droit, cyclistes, d’emprunter certaines routes à contre-sens des voitures. Vous êtes même prioritaires dans ces cas-là, puisque vous êtes le plus vulnérable. Ce système, en plus d’être plus sécure pour vous, vous permet de traverser rapidement la ville, sans être obligés d’effectuer tous les détours imposés aux voitures.

Budget : 30 millions d’euros par an

Sébastien nous expose le budget alloué par la MEL à l’aménagement cyclable : « On est actuellement sur un budget de 30 millions d’euros. Il y a quelques années, c’était de l’ordre d’1 million d’euros et de manière instable ». Désormais, chaque projet avoisine à lui seul quasiment le million.

30 millions d’euros annuels pour l’aménagement des pistes cyclables.

La ville travaille notamment sur une piste cyclable reliant Loos et Lomme, dans une dynamique de création de réseau structurant entre les villes. Dans cette optique, un maillage est en train d’être créé autour de l’aéroport de Lesquin. Des travaux sont également en cours de réalisation à Roubaix. Sébastien nous précise que l’on essaie d’axer les travaux sur les voies vertes, en créant des aménagements le long de la Deûle.

«Les automobilistes ont toujours été privilégiés »

Mais malgré les efforts de la MEL pour rendre le parcours des cyclistes plus sécurisant, avouez-le, on a tous déjà fait face à de nombreuses incohérences, parfois dangereuses… Sébastien Torro Takadi explique ces difficultés notamment par la culture-voiture. Les automobilistes ont toujours été privilégiés, les routes et les signalisations ont été faites par et pour eux. « Le cycliste est perçu comme un intrus, son vélo comme un gadget, un obstacle pour les voitures. Les situations de conflits peuvent apparaître très rapidement », reprend-il. D’où l’importance de continuer à créer des infrastructures sécurisées pour les vélos, car le match vélo-voiture est inégal. Le plan de circulation mis en place par Lille a rendu la circulation en voiture difficile et ce faisant, a fait exploser l’usage du vélo en ville… Bon point pour l’écologie, oui, mais la nécessité de créer des espaces indépendants et sécurisés en est d’autant plus forte.

Alors, qu’on circule à vélo pour faire du sport, se déplacer, profiter du soleil, protéger l’environnement… on n’oublie pas les protections (gilets fluorescents/casques) et surtout, on s’informe ! Et pour ça, l’ADAV est là pour vous ! N’hésitez pas à allez faire un tour sur leur site internet, on y propose nombre de livrets téléchargeables sur la sécurité routière et les informations à savoir.

On ne sait pas pour vous, mais nous, on s’en va pédaler !

Laure Monfort