Ukraine, au front les pompiers

Ce mardi 8 mars 2022, les pompiers bénévoles du GSCF prenaient la route pour la deuxième fois ce mois-ci afin d’acheminer un convoi humanitaire destiné à la population ukrainienne. Circonflex Mag les a rencontrés juste avant leur départ.

Gonnehem, 18h. Alors que le soleil commence à se coucher, l’heure n’est pas au repos dans ce village du Pas-de-Calais.  Sur le parking de la mairie, une petite fourmilière s’active. Au milieu des camionnettes et des poids lourds, 15 pompiers se démènent pour embarquer sacs, cartons et ustensiles, sous le regard bienveillant du maire de la localité. Tous arborent le même logo sur la poitrine : GSCF. Le  Groupe de Secours Catastrophe Français, c’est cette association basée à Villeneuve d’Ascq  qui réunie des pompiers bénévoles originaires de la France entière afin d’aider les populations défavorisées lors de bouleversements internationaux. Pour la deuxième fois ce mois-ci, c’est à la frontière ukrainienne qu’ils se rendent.

Un convoi humanitaire d’environ 50 tonnes

« On apporte notre petite contribution, lance Mickaël Canler, pompier bénévole de St-Omer. Bon, ce n’est qu’une petite goutte d’eau dans l’océan … ». Et pourtant. Ce mardi, cette goutte d’eau représentait un convoi humanitaire d’environ 50 tonnes de médicaments, de denrées, et de matériels pour les pompiers ukrainiens. « On a acheté la majorité du matériel médical, mais une grande partie des dons provient des collectivités locales », nous explique Gentil de Passos, pompier originaire de Normandie. Il suffit de jeter un coup d’œil aux remorques des camions pour constater la réussite de leur collecte  : un amoncellement gigantesque de cartons où dépassent ça et là des béquilles, des packs d’eau, des couverture de survie. On aperçoit même les derniers riverains qui apportent en catastrophe ce qui leur est possible de donner, à l’image de ce jeune garçon qui fait don de ses peluches juste avant le départ des quinze bénévoles.

Besoin de secours

Concrètement, la mission se déroulera en plusieurs étapes :  après un trajet d’environ 20h à travers l’Europe, les pompiers du GSCF retrouveront les contacts qu’ils s’étaient faits lors de leur premier déplacement début mars. Leur but : faire le tour des postes médicaux avancés, afin de prodiguer leur cargaison aux plus nécessiteux. Au total, nos bénévoles resteront  4 jours pour aider la population locale, explique Gentil de Passos. Ce dernier a d’ailleurs participé au premier convoi organisé par son ONG, et a pris le temps de nous raconter ce qu’il a vu : « C’est compliqué, très compliqué. On sent que c’est tendu. Les gens sont apeurés. On a vu des mamans et leurs enfants arriver des zones de guerre, et qui ont besoin de secours ». Il a d’ailleurs fait part de son doute pour le futur. « Pour le moment, on revient tous les quinze ce  vendredi, mais la question se posera lors des prochains convois : cette fois-ci, est ce qu’on ne resterait pas sur place ? »