Le chiffre vient de tomber : les musées de la ville de Lille –Palais des Beaux-Arts, Hospice Comtesse, Musée d’Histoire Naturelle- ont attiré en 2023 695 051 visiteurs, soit 40 000 de plus que l’an dernier. Circonflex Mag est allé faire un tour au Musée d’Histoire Naturelle pour percer les secrets de ce succès.
D’humeur matinale, je suis partie faire un tour du côté de la rue Gosselet. Vu l’heure, je pensais être tranquille. Incroyable : il y a déjà un monde fou au Musée d’Histoire Naturelle. Des groupes d’adultes, des familles avec des enfants un peu bruyants, des solitaires comme moi. Entre les lynx, les chevreuils, les loups et les autres spécimens exposés au département de zoologie, je croise Aude. Elle est venue avec son groupe d’amis. Ce n’est pas la première fois qu’elle vient admirer les collections du musée. « J’ai l’impression d’être une enfant, à chaque fois, je redécouvre nos ancêtres, tout me fascine », confie-t-elle.
« S’imprégner d’art, de culture et d’histoire »
Je monte à l’étage, seul le bruit de mes pas fait grincer le plancher : les oiseaux et les momies exposés bénéficient encore du calme matinal. Entre deux squelettes marins, j’échange quelques mots avec Alexia, une étudiante en lettres. Elle me parle de son amour pour les musées. « Quand j’ai du temps libre, j’adore me rendre dans les différents musées de la région. Je préfère y aller seule en semaine, quand il n’y a pas grand monde. Cela me laisse le loisir de marcher tranquillement dans les différentes salles, de m’imprégner d’art, de culture et d’histoire ». Ici, Alexia et ses semblables sont gâtés. Le Musée attire énormément de passionnés de sciences, d’histoire, d’archéologie. Mais aussi des visiteurs plus contemplatifs, heureux de renouer à chaque visite avec le charme un peu suranné des collections.
Les musées savent se renouveler
On pourrait penser qu’une fois les lieux explorés, on ne revient plus admirer ce qu’on a déjà découvert. Fini. Terminé. Ce n’est pourtant pas le cas : les musées lillois ont réussi à se réinventer pour attirer plus encore de visiteurs. Des nouveaux et des habitués. Laure, qui aide à la conservation des collections, a son explication : « Pour commencer, le musée est un lieu accessible à tous, pour tous, peu importe les catégories sociales ». C’est vrai, l’entrée est gratuite tous les 1ers dimanches du mois, mais également lors de certains événements comme La Nuit des musées ou La Journée du patrimoine. Il serait dommage de s’en priver. « D’une manière générale, les musées savent se renouveler. Ils organisent des expositions qui ont du sens, qui nous parlent, qui évoquent et questionnent notre société ». C’est le cas actuellement de l’exposition proposée par le Palais des Beaux-Arts, intitulée Ou sont les femmes, qui donne de la visibilité aux artistes féminines que l’Histoire méconnait.
Pour attirer toujours plus de monde, les musées proposent également des expositions participatives et innovantes. C’est le cas de notre musée d’Histoire Naturelle, avec l’exposition Le Museum du futur. « Ceux qui le souhaitent ont la possibilité jusqu’à mi-février de s’inscrire pour pouvoir créer leur propre objet du futur accompagné d’un cartel. Ce dernier pourra ensuite être exposé jusqu’à début avril, date de la fermeture du musée pour rénovation », poursuit Laure. Terminons avec la palme de l’originalité, décernée au Palais des Beaux-Arts qui ne recule devant rien pour allécher les visiteurs, avec des activités très éloignées des standards classiques : séances de yoga, séances d’écriture… Ou encore la possibilité d’immortaliser son mariage. Lydia, une aficionados du Palais, a pu poser au bras de son mari dans sa robe de princesse, entourée d’œuvres d’art. Un décor exceptionnel pour une journée inoubliable…
