L’amour. Ce sujet dont tout le monde parle. Tous les jours. Partout dans le monde. Dans toutes les langues. En ces temps particuliers, comment se porte-t-il ? En confinement, vous aviez trois options : être confiné avec votre partenaire, être séparé de votre dulciné-e, ou assumer votre célibat. Quelle que soit votre situation, il y a eu des avantages… comme des inconvénients. Circonflex Mag a contacté plusieurs Lillois pour parler cœur et sentiments…
Les chanceux (ou pas)
Le 16 mars, à l’annonce du confinement, certains se sont précipités chez leur moitié, ont barricadé la porte et ont décidé de se confiner ensemble… pour le meilleur, comme le pire. C’est ce qu’a fait Valentine*, une étudiante lilloise. Et elle ne le regrette pas ! Elle se dit même « chanceuse de ne pas avoir été seule durant ces longues journées ». Des longues journées qui ne se ressemblaient pas grâce à son copain qui, très imaginatif, a toujours trouvé l’activité parfaite pour faire passer le temps. Jeux de société, préparation de gâteaux, karaokés improvisés, apéros-Skype entre amis… Valentine ne s’est pas ennuyée ! « J’ai plutôt bien vécu le confinement. J’étais contente de passer autant de temps avec mon copain », assure-t-elle. Les disputes ? « Il y en a eu ! », reconnaît Valentine. Mais elle nous rassure, ce n’étaient que des « petites embrouilles sans conséquence ». Malheureusement, ce n’est pas le cas de tout le monde.
Maëlle, quant à elle, est heureuse que le confinement se termine pour souffler un peu. « Au début, on le gérait assez bien «, explique-t-elle. Mais après presque deux mois enfermés dans un petit appartement, les choses ne roulent plus aussi bien entre les deux amoureux. « On se dispute souvent, parfois plusieurs fois par jour », ajoute cette Lilloise de 21 ans. Les deux ont un caractère fort. Une petite étincelle et tout peut exploser. La rupture serait-elle proche ? « Non ! Nous n’irons pas jusque-là », rigole-t-elle. Ouf ! On est rassurés.
Mais un sujet n’a pas encore été abordé. La question fatidique que tous se posent : confinement et sexe ont-ils fait bon mélange ? « De ce côté-là, aucun souci. D’ailleurs, on se réconcilie souvent sur l’oreiller », avoue Maëlle, hilare. La cohabitation a, certes, révélé des facettes de leur personnalité que l’un et l’autre ne soupçonnaient pas mais le Coronavirus n’aura pas leur peau… ou leur rupture.
Les demi-chanceux
Être confiné avec sa dulcinée ? Très peu pour Mathieu. À 19 ans, il n’a jamais imaginé passer des semaines entières avec sa copine, 24h/24, 7j/7. « Je l’aime mais ça, c’etait niet », s’exclame-t-il. Il a préféré prendre le premier train en direction de l’ouest de la France pour retrouver sa famille. « Me confiner avec elle ne m’a même pas traversé l’esprit », explique Mathieu. Il a plutôt vu une bonne occasion de rentrer dans le cocon familial, qui lui avait bien manqué. « Mes parents ont une grande maison avec un jardin. Entre ça et un 20 m², le choix a vite été fait », ajoute-t-il. Pas de panique. Sa copine n’est pas déçue. Elle partage le même avis. « Elle m’a manqué mais on a fait avec », assure-t-il, nostalgique. Les retrouvailles en seront, on l’espère, pour eux, d’autant plus belles.
Mathieu n’est pas le seul à ne pas avoir été confiné en couple. Morgane et Anaïs, deux soeurs de la métropole lilloise, ont préféré rester chez leurs parents. Morgane n’était « pas sûre de pouvoir supporter » son copain. Et sa soeur, Anaïs, ne voulait pas s’imposer chez les parents du sien. « Je ne le regrette pas du tout. Il m’aurait saoulée », s’exclame Morgane, sûre d’elle. Anaïs considère, quant à elle, que la situation est mieux ainsi. Mais la séparation n’a pas toujours été évidente pour les deux sœurs, même si Morgane l’a plutôt bien vécue. « J’ai l’habitude , donc ça ne me fait rien », reconnait la plus jeune des deux soeurs. Leur point commun ? Les deux couples ont communiqué tous les jours. Anaïs et son copain jouaient même ensemble à un jeu en ligne et s’appelaient toute la journée.
Quel bilan pour ces deux couples ? Concernant Anaïs et son copain, ils se sont rapprochés. « Je ne pensais pas que notre couple arriverait à survivre à cette période », avoue l’étudiante de 22 ans. Mais ce confinement a tout de même mis en suspens leurs projets. Et les deux tourtereaux ne peuvent pas en prévoir tant que la situation n’évolue pas plus. Pour Morgane, c’est différent : ces dernières semaines n’ont été ni positives ni négatives pour son couple. Patience, communication et adaptation ont été les maîtres-mots du bien-être de sa relation.
Les oubliés
Quand on parle d’amour, il est impossible de ne pas penser aux oubliés de Cupidon. Eux aussi ont vécu une situation délicate : impossible de faire de nouvelles rencontres ni même espérer avoir un date avec celle ou celui qui leur avait tapé dans l’oeil. La solution ? Tinder. Ce réseau social, si célèbre auprès des jeunes, a connu une recrudescence des connexions ces deux derniers mois. Et pour cause, de nombreux garçons décorent fièrement leur « bio » de ce message : « Ici pour m’occuper pendant le confinement ». Guillaume en fait partie. Cet étudiant lillois de 21 ans l’assume totalement : « Tinder, c’est full divertissement ». Selon lui, « il y a 0 sérieux sur cette appli » et « on ne trouve pas sa meuf de cette manière wesh ». Au moins, il a le mérite d’être sincère… « Le confinement célibataire, on s’ennuie un peu, socialement et sexuellement parlant », rigole-t-il. Comme tout le monde, il a hâte de retourner à la « vie normale ». Le confinement en couple ? S’il l’avait été, il n’aurait pas dit non. « Pourquoi pas. Si j’avais eu une vraie relation avec une fille », conclut-il.
Léo, un étudiant lillois en école d’ingénieur, se la joue davantage romantique. Il n’est pas allé sur Tinder seulement pour se distraire pendant le confinement. « Si le courant passe bien, pourquoi pas se lancer dans une relation sérieuse », s’enthousiasme-t-il. Le confinement en étant célibataire ? Il était avec ses copains, alors tout allait bien. Mais il n’avait qu’une hâte : que tout se termine pour pouvoir, à nouveau, rencontrer de nouvelles personnes. Passer le confinement avec une amoureuse ne l’aurait pas dérangé… « sauf si elle est reloue », rigole Léo.
En couple, confiné avec son partenaire ou célibataire, c’est la même chose pour tout le monde : il y a eu des hauts et des bas. Chacun l’a plus ou moins bien vécu… Dans quel camp étiez-vous ?
* Les prénoms ont été modifiés.