À l’affiche : Sans Jamais nous connaître : la mélancolie de février au cinéma

Sorti à l’occasion de la Saint-Valentin, Sans jamais nous connaître d’Andrew Haigh est la romance de ce début d’année 2024. Encensé par la critique, le dernier métrage du réalisateur anglais a suscité l’engouement de Circonflex Mag.

1H45 après le début de la projection, les lumières se rallument. Certains visages sont brouillés par les larmes. Ce drame à l’allure romantique a touché les esprits et les cœurs. Sans jamais nous connaître raconte l’histoire d’Adam. Il vit dans un immeuble inoccupé. Un beau soir, il fait la rencontre d’un mystérieux voisin, Harry. Cette irruption soudaine va embarquer Adam dans les souvenirs de son passé et le pousser à retourner dans la banlieue de son enfance.

Traiter les sujets douloureux comme le deuil et la solitude

Ne vous fiez pas aux apparences ! L’amourette mise en avant sur le synopsis est un prétexte pour traiter de sujets douloureux comme le deuil et la solitude. Axel, en compagnie de son mouchoir détrempé l’a bien compris « Moi j’étais venu pour voir une belle romance. Pas pour avoir le cœur brisé ». Moins radical, Charles semble avoir appréhendé différemment le film : « C’est vraiment une belle découverte. Les sujets traités ont résonné en moi, j’en ai presque ressenti un effet thérapeutique ». Il y a débat à la sortie du cinéma, mais certains éléments du métrage font l’unanimité. « La photo du film est sublime. Et que dire des musiques choisies ! » peut-on entendre dans les escaliers. « L’ambiance est magistrale, j’avais la gorge nouée », avoue une dame, à peine sortie de la salle.

Un métrage victime de son succès critique

Comme chaque bon film qui se respecte, Sans jamais nous connaitre est victime de son succès critique. Certains spectateurs le déplorent, le métrage a été survendu. « Je m’attendais à ressentir beaucoup plus d’émotions. Il n’y a rien à dire, le film est chouette, mais les thématiques sont survolées. On me l’a peut-être trop bien vendu, parce que je n’ai vraiment pas eu la claque que j’attendais », déclare Anna. Un sentiment partagé par son ami Anne-Charlotte : « On sent que le film fait tout pour te faire pleurer, mais cela ne fonctionne pas sur moi. Ils ont failli avoir mes larmes mais cet excès de pathos m’a empêché d’être pleinement investie dans l’histoire ».

Une romance balayée par les souvenirs familiaux

Sans Jamais nous connaître s’oriente sur la relation familiale et tout ce qui l’entoure. Elle représente un point essentiel du film, qui négligerait presque l’homosexualité de nos deux protagonistes, interprétés par Andrew Scott ( Fleabag ) et Paul Mescal ( Normal people ). Un parti pris que déplore Anna : « Ils ont choisi deux acteurs qui maîtrisent le jeu des relations de couples dans leur acting, mais ils délaissent complètement le sujet. Pourquoi avoir choisi une relation homosexuelle alors qu’elle ne sert pas à grand-chose dans le scénario ? Tout ce qui tourne autour est cliché. J’ai adoré ce qui est fait autour de la famille mais en ce qui concerne le traitement de la relation entre Adam et Harry, c’est vraiment dommage. ».
Une romance amoureuse balayée par les souvenirs familiaux de Adam, qui nous rappelle à juste titre que le cinéma aura toujours le mérite de surprendre nos attentes.