Coronavirus : la Palestine épargnée

Les Autorités palestiniennes dressent un bilan très faible du nombre de morts en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Basma est étudiante, elle habite Naplouse. Elle nous explique son quotidien durant l’épidémie.

Elle étudie le français à l’université Al Najah de Naplouse. Basma, 21 ans, a vu son confinement débuter le 5 mars après que le gouvernement palestinien ait annoncé une dizaine de cas à travers le territoire. Les pouvoirs publics ont d’abord orchestré un confinement d’un mois. Basma nous explique : « Au début, les Palestiniens ont pensé que ce mois était l’occasion de se reposer, faire des piques niques et voir sa famille. Personne n’était vraiment au fait, on ne connaissait pas la dangerosité de la situation ». Après une première propagation du virus, l’État palestinien a décidé de placer en quarantaine pendant au moins 2 semaines toute personne présentant des symptômes. De son coté, Basma a profité du confinement pour lancer une page Instragram sur la cuisine. Ses recettes sont d’ailleurs largement inspirées de la France, son pays coup de coeur.

Une mosquée de la ville.

“Les cafés, restaurants et tous les établissements scolaires sont fermés. On ne peut sortir qu’entre 10 heures et 19 heures” nous confie l’étudiante. Au point de vue des chiffres, les Territoires palestiniens comptent peu de morts, soixante fois moins qu’Israël. Une différence qui peut s’expliquer par plusieurs facteurs.

Des mesures strictes ont été prises dès le début de l’épidémie. Que ce soit par l’Autorité palestinienne en Cisjordanie ou par le Hamas dans la bande de Gaza. Et puis bien sur, les Palestiniens ont, malgré eux, une certaine expérience du confinement : la plupart des grandes villes sont soumises à un couvre feu permanent. Basma avance une dernière explication : « la population palestinienne est très jeune. Et l’on sait que le Coronavirus touche essentiellement les plus âgés d’entre nous ». Selon une étude de 2016 du Palestinian Central Bureau of Statistics, l’âge médian est de 20 ans en Palestine. Depuis quelques semaines, les Palestiniens ne sont plus confinés et la vie reprend lentement son cours. Un déconfinement prudent : les sorties ne sont autorisées qu’entre 10 heures et 19 heures et le port du masque est obligatoire. « Avec le Ramadan et l’Aïd, les magasins sont ouverts à des heures précises », ajoute Basma. L’Autorité palestinienne a indiqué que les Palestiniens vivront un second confinement total pendant l’Aïd.

Malgré la situation, les destructions de domiciles et les arrestations ont continué en Cisjordanie. La guerre a pris le pas sur la crise sanitaire dans cette région du monde.

Simon Pires