A l’approche du premier tour de l’élection présidentielle, les campagnes se poursuivent et les tracts se multiplient chez les militants dans toute la région. Mais comment expliquer le succès de cette pratique ? Et surtout, fonctionne-t-elle encore à l’ère du numérique ?
Si vous vous baladez au marché un dimanche matin, entre les odeurs de charcuteries et les stands de fromages, vous croiserez aussi des personnes aux quatre coins de la rue pour vous tendre des tracts à l’effigie du candidat qu’ils soutiennent. A quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le 10 avril prochain, les campagnes tournent à plein régime. Les militants de tous partis soutiennent à leur manière la personne qu’ils souhaitent voir devenir Président de la République.
Si certains militants prospectent sur les réseaux sociaux, ou lors des meetings, d’autres préfèrent se consacrer à une méthode plus classique : le tract, un programme miniature donné à la main du passant. Des flyers imprimés par les partis, répartis ensuite par régions aux groupes de militants et distribués dans tout le pays.
Sur la place du Concert de Lille, le dimanche matin, les membres de différents partis viennent à plusieurs pour distribuer ces tracts et parler avec les badauds. Leur mission, les guider dans leurs choix aux prochaines élections, mais surtout trouver de nouvelles voix. C’est le cas d’Emmanuel, qui pratique cette activité depuis le début de la campagne : « Distribuer des tracts et se retrouver au marché, c’est quelque chose de sympa » sourit-il. « C’est dimanche, les gens sont détendus, c’est l’occasion de prendre le temps de discuter un peu plus en détail sur le programme. »
« Ça ne marche pas forcément de manière massive, mais ça montre qu’on est présent. »
Si la pratique est toujours courante, on peut quand même s’interroger sur son efficacité. Portons-nous vraiment attention à ces tracts de manière générale, ou plus personne ne les lit ? « Ce qui marche, c’est déjà qu’on se retrouve entre nous, c’est important dans l’esprit d’une campagne » souligne Emmanuel. « Discuter avec les gens, ça ne marche pas forcément de manière massive, mais ça montre qu’on est présent. » La pratique reste donc très appréciée des militants. « Il faut de tout pour pouvoir toucher un maximum de monde possible, que ce soit sur les réseaux sociaux ou par le tract. Et chaque membre a ses compétences ! » raconte une autre partisane.
Car la quête d’électeurs ne se fait pas qu’au marché. Certains militants n’hésitent pas à aller sonner chez les gens directement pour trouver de nouveaux électeurs. « Le porte-à-porte, c’est bien aussi. Cela permet de voir d’autres gens qui ne sortent pas forcément de chez eux, qui s’informent moins et qui ne viennent pas forcément sur les marchés » ajoute Emmanuel.
Si ça peut nous paraître évident, pour beaucoup, il est crucial de mobiliser les gens pour aller voter. Stéphane Baly, ancien candidat à la municipale de Lille, se prête au jeu de la distribution les dimanches. Pour lui, « malgré le contexte actuel, il y a un rendez-vous démocratique très important qui arrive en France et il est important de le rappeler aux gens». Maëlle, une autre militante, complète : « Quand on voit qu’il y a 30 pourcent de taux d’abstentionnisme de prévu selon les sondages, c’est important d’informer les gens pour qu’ils aillent voter ». Ce qui passionne vraiment les partisans dans l’activité reste l’échange. Maëlle nous raconte que « le tractage est un moment au-devant des gens, où on peut recueillir leurs impressions car c’est très important de savoir ce que les gens pensent de ce qu’on fait ».
Alors, la prochaine fois que quelqu’un vous tend un flyer pour un candidat, et que vous avez le temps, parlez avec lui, et partagez un moment de débat et de convivialité. Qui sait, peut-être pourriez-vous être convaincu ?