Il y a un an, Félix Rey, étudiant en BTS tourisme à Lille, achetait ses premières platines. Aujourd’hui, le jeune homme s’inscrit dans la nouvelle génération des DJ lillois de Masséna-Solférino.
Circonflex Mag : Comment est née ton histoire avec les platines ?
Félix : J’ai toujours aimé gérer la musique en soirée. Vous savez, quand on est invité à un anniversaire, on a tous déjà ressenti cette frustration : la musique s’arrête d’un coup parce qu’il faut changer de vidéo sur Youtube. Alors, il y a un an, j’ai décidé d’acheter mon propre matériel. J’ai la chance d’avoir un ami DJ qui a pu me conseiller. Et ça a commencé très vite, dans ma chambre.
Comment se sont passés tes premiers mix ?
J’ai commencé à mixer gratuitement chez des amis. C’est la case-départ obligatoire pour tout le monde. Ensuite, vous mixez pour cinq euros, dix euros… Fin 2015, j’ai envoyé une soixantaine de candidatures dans des bars lillois. Aucune n’a abouti. Mais quelques mois plus tard, j’ai reçu une réponse de La Mangrove, un bar à rhum dans le centre-ville, qui m’a accepté pour une soirée d’essai.
Mixer gratuitement, c’est la case départ
Après seulement quelques mois d’expérience, c’était un sacré coup de poker…
J’ai d’abord eu un rendez-vous avec le patron, un mec formidable. Il me dit que je fais un essai le lendemain soir. En sortant de l’entretien, je me rends compte que mon matériel est trop léger pour ce genre d’établissement et je fonce acheter des platines plus perfectionnées. Résultat : le soir venu, j’ai fait n’importe quoi, je connaissais à peine mon nouveau matos. Mais à la fin de la soirée, mon nouveau patron m’a donné rendez-vous pour une autre date. Les soirées suivantes ont été beaucoup plus réussies… Je suis désormais DJ résident à La Mangrove et tout se passe bien.
Tu as pris de l’expérience et il t’arrive aujourd’hui de mixer dans d’autres établissements…
Depuis novembre 2016, je mixe de temps en temps à La Plage (bar historique de la rue Solférino, ndlr) ou au Smile Club. Mixer en boîte, c’est différent… Les gens sont vraiment là pour la musique, ils viennent danser. On a plus de pression sur les épaules, c’est sûr.
Quel genre de son aimes-tu mixer ?
L’air de rien, je prends beaucoup de plaisir à passer des morceaux des années 80. Quand je mixe dans des soirées d’adultes, je vois que les gens s’amusent sur ce genre de musique. Mais quand je mixe à La Plage par exemple, j’ai un set « latino » qui est déjà prêt. Shakira, Pitbull, c’est dans l’ADN de ce bar… Et puis après, il y a le rap français. On a beau critiquer ce que font Jul ou Maître Gims, ce sont des morceaux que tout le monde connaît et qui mettent le feu sur la piste.
As-tu des mauvais souvenirs de certains mix ?
Ah, les relous (rires)… Oui ça arrive de temps en temps. On vient souvent dans ma cabine pour me demander un morceau, c’est normal. D’ailleurs c’est important d’être à l’écoute des gens. Mais quand le mec est vraiment bourré et qu’il insiste, c’est compliqué. En bar ou en club, j’ai la chance d’avoir le staff de l’établissement à disposition si vraiment ça va trop loin, mais c’est rare. En revanche, en soirée privée, il faut partir du principe que le client est roi…
Comment ça se passe avec le public ?
La plupart du temps, les gens sont top. On vit quelque chose ensemble. Quand je leur passe ma musique, c’est un pur moment d’adrénaline. Pour un DJ, rien ne fait plus plaisir que d’être remercié à la fin de la soirée. Certains viennent me taper dans la main, me font des signes…
Tu es également étudiant. Comment se passe cette double vie ?
Je mixe tous les jeudi, vendredi et samedi soirs… C’est vrai que les cours du vendredi matin à huit heures, ce n’est pas facile… On a souvent l’impression qu’être DJ, ce n’est pas vraiment un travail, mais c’est très éprouvant. Le sommeil est un peu malmené… Il faut aussi savoir que l’on reste six heures debout, ce qui n’est pas anodin.
Je suis un grand fan de DJ Snake
Qui est ta référence dans le milieu de la musique ?
Je suis un grand fan de DJ Snake. Il incarne parfaitement cette image du Français qui a réussi à l’international. Pour moi, c’est un modèle. Il a un style dingue, il fait du bon son et il est très proche de son public.
Quels conseils donnerais-tu à un jeune DJ qui se lance dans le mix ?
La première chose, c’est de travailler dur. Il faut avoir une part de chance, c’est sûr, mais personnellement, je m’entraîne tous les jours sans exception. C’est primordial. Ensuite, de garder la tête sur les épaules si jamais les choses tournent bien. Pour ce qui est du contenu, il faut rester très étroitement en contact avec la musique et se tenir au courant des nouveautés.
Comment envisages-tu la suite de ton parcours de DJ ?
Je vais finir mon BTS car j’aimerais avoir un diplôme avant de penser à autre chose. Mais faire une carrière de DJ, ça me tente de plus en plus… Je compte partir à l’étranger après mes études pour m’aguerrir musicalement. La musique, c’est une langue universelle. Peu importe le pays où l’on mixe, il y a ce partage avec le public. Sinon, je commence également à travailler sur des productions personnelles. Mon rêve ? Pourquoi pas tourner dans le monde entier…
Plus d'infos :
Le soundcloud de Felix est ici.