Chaque année, qu’il pleuve, qu’il vente, c’est toujours la même chose. Devant l’inactivité qu’impose un premier mai, une grosse partie de la population lilloise migre (comme elle peut, car il n’y a pas de transports en commun…) vers Wazemmes, au Festival international de la soupe. Ni une, ni deux, avec l’espoir de nous remplir la panse, on a suivi le mouvement. Nous n’avons pas été déçus !
Chaque 1er mai, marmites fumantes et ambiance festive envahissent les rues de Wazemmes : elles signent le retour de la délicieuse Louche d’Or. Organisée par l’association Attacafa, cette fête invite à croiser nos sensibilités artistiques, culinaires et culturelles. Chacun a son petit secret pour réussir une bonne soupe. Un bouillon spécial, des herbes, du poivre ramené de voyage, des légumes d’abord rôtis au four… Et pour participer au Festival international de la Louche d’Or, il faut aussi un grain de folie. Pour ceux qui font la soupe, tout comme pour ceux qui la boivent.
Ambiance de folie
Au programme de cette année, un voyage autour de notre petite planète bleue, avec des escales au Mali, dans les Caraïbes, au Brésil, au Bénin, en Belgique, à Toulouse et Bruxelles. Tout ça en une soirée ! Ça rivalise avec le Père Noël et sa tournée mondiale en une nuit.
Musique, maestro ! Et oui, la Fête de la soupe, c’est aussi une occasion de se réunir dans une ambiance conviviale…en musique ! Nous avons succombé au charme de Gangbé Brass Band, une fanfare béninoise venue nous ambiancer avec son Vaudou Jazz Afro Beat de Cotonou, AYWA, un groupe qui propose des musiques du Maghreb, ou encore Djé Balèti, un trio toulousain. Vous imaginez bien l’ambiance de folie !
Une soupe de 250 litres
Pendant ce temps, ça bosse ! Sous leur tente, les « soupiers » en compétition pour la Louche d’Or nous ont proposé leurs recettes qu’ils pensent « la meilleure de tout Wazemmes ». Parmi eux, les bénévoles de DiscoSoupe, investis dans la lutte contre le gaspillage industriel. Sur le parvis de la Maison Folie, une marmite géante, dans laquelle une soupe de 250 litres à base de légumes invendus de chez Charlet Légumes a été préparée. Il fallait le voir pour le croire !
En plus des stands de soupes, plusieurs food-trucks tenus par des « cuistots éthiques » avaient investi la place. Ils faisaient tester aux curieux leurs spécialités inspirées des cuisines du monde entier. Nous nous sommes régalés avec les spécialités d’El Camion, de Mimi galette et de BBQ de Mada’. Bien sûr, pour tous nos amateurs, de la bière était aussi servie sur le lieu du festival, en plus d’autres boissons, à consommer dans des éco-gobelets. Car cette fête populaire est, en plus d’une journée conviviale, un événement éco-responsable. La classe non ?
Vegan, sans lactose, sans gluten
14h et l’ambiance est à son comble. Lucie et Deusta, deux des compères de la team Cacan ont concocté 45 litres de soupe qui tue. Ou plutôt de Laie qui tue, dont le titre trahit subtilement la composition. Sur son étiquette, la Laie qui tue annonce ail, carotte, persil, laitue, lait de soja et bouillon de légumes maison. « Elle est vegan, sans lactose, sans gluten », précise Romain. À 14h45, la Laie qui tue est en place, prête à tenir tête à ses 74 concurrentes : la Coffe Ch’oupe, la Kilucru, la Souppositoire, et même le Gazpa’Jon Snow.
Bon, ce n’était pas la journée des Cacan… La Louche d’or a finalement été attribuée à Orange is the new Soupe, la soupe de la Tente des glaneurs. Il faut bien un gagnant !
Vous l’aurez compris, nous avons surkiffé ! On se retrouvera très certainement l’année prochaine pour renouveler l’expérience, préparez vos marmites !