Ce dimanche au Zénith de Lille, 5 000 personnes sont venues assister au meeting de Marine Le Pen. Avec 25% des intentions de vote, la frontiste est convaincue d’être présente au second tour de la Présidentielle.
Les hostilités ont débuté à 14h45, avec Franck de Lapersonne. L’acteur et metteur en scène donne le ton. Il chauffe la salle en indiquant qu’un sac à main avait été retrouvé. « J’ai fouillé dedans, mais je n’ai pas retrouvé 1 million d’€, donc ce n’est pas à Pénélope Fillon. Il n’y a pas non plus de chèque de la banque Rothschild, donc ce n’est pas à Emmanuel Macron. » En tête dans les sondages, le candidat d’En Marche en a pris pour son grade. L’arrivée de Marine Le Pen a également été précédée par celle de Steeve Briois, maire d’Hénin-Beaumont qui n’a pas hésité à qualifier Macron de « gourou des médias ».
La Présidente du Front National apparaît après la diffusion de son clip de campagne, tourné sur les falaises bretonnes. Vêtue d’une veste rouge et acclamée par une foule gonflée à bloc, elle commence son discours avec un hommage au bassin minier, « terre heureuse, laborieuse, généreuse, mais aussi pétrie de la sueur des mineurs et du sang des poilus ».
Nous ne voulons pas des migrants de Madame Merkel.
Beaucoup d’Héninois étaient présents. Mais aussi des Calaisiens qui se sentent délaissés. Quelques 10 000 migrants ont vécu dans la fameuse jungle, et Calais est l’une des villes françaises les plus touchées par le chômage. « Nous ne voulons pas des migrants de Madame Merkel […] qu’on accueillera avec l’argent public qu’on puisera dans vos poches !», scande la frontiste. La foule est conquise. S’en suivent les traditionnels « on est chez nous ».
Je retirerai la loi El Kohmri qui précarise les travailleurs.
Tout comme Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen promet d’abroger la loi travail, qui avait été adoptée avec l’aide du 49.3. Ses propositions sur ce thème portent essentiellement sur la préférence nationale. Elle tient également à maintenir les 35 heures hebdomadaires. Concernant la fiscalité, elle assure vouloir « un impôt plus juste pour les ménages et les entreprises ». Elle conserverait toutefois l’ISF.
La Guyane va mal.
De retour d’un déplacement en Guyane, la candidate l’affirme : ce département « va mal ». Le 18 mars dernier, la ministre de l’environnement, Ségolène Royal, avait d’ailleurs été contrainte d’écourter son discours, suite à l’irruption d’un groupe d’hommes cagoulés. Le groupe des 500 frères, composé de citoyens guyanais, dénonce l’actuelle insécurité qui règne à Cayenne. Marine Le Pen en a profité pour rappeler que 50% des détenus de Guyane étaient étrangers.
Selon un sondage publié par Harris Interactive, les jeunes sont aussi nombreux à espérer une victoire d’Emmanuel Macron que de Marine Le Pen. Ils représenteraient à eux deux près de 50% des intentions de vote chez les 18-24 ans.