À Lille, la recherche d’un logement étudiant vire au parcours du combattant. Face à une offre insuffisante et des loyers qui explosent, de nombreux jeunes peinent à se loger décemment.

Le logement étudiant à Lille est devenu un vrai casse-tête. La ville attire chaque année près de 120 000 étudiants, mais l’offre de logements, qu’il s’agisse de résidences ou de studios, est insuffisante. Avec des loyers allant jusqu’à 700 euros pour un studio en centre-ville, même avec les APL, le budget est trop lourd pour beaucoup. En moyenne – selon l’UNEF – un étudiant doit débourser 1 140 euros par mois pour couvrir ses frais de logements, d’alimentation, et de transports, alors que la bourse maximale atteint seulement 573 euros.

“Deux heures de trajet par jour, c’est épuisant”, raconte Lucie, étudiante en droit, qui a commencé ses recherches dès avril mais a fini par s’installer à 20 kilomètres de Lille. Paul, étudiant en biologie, a vécu une expérience similaire, dépassé à chaque fois par des candidats avec un CDI. Selon l’Observatoire de la Vie Étudiante, 25 % des étudiants en France se retrouvent en colocation, faute de mieux. L’impact sur le moral est lourd. Beaucoup finissent par dormir chez des amis en attendant une solution.

“À chaque rentrée, c’est la course”, témoigne une gestionnaire d’agence immobilière. Les petites surfaces partent en quelques heures, surtout dans le centre. Selon SeLoger, les loyers des appartements meublés à Lille ont augmenté de 8 % en un an.

“J’ai eu de la chance”, admet Clara, qui a décroché une chambre en résidence universitaire. Seulement 7 % des étudiants accèdent à ces logements. Les propriétaires, eux, hésitent parfois à louer à des étudiants malgré des dispositifs comme la garantie Visale, qui sécurise pourtant les revenus locatifs.

Malgré des projets de nouvelles résidences et un possible encadrement des loyers, les solutions restent insuffisantes et tardives. Les étudiants lillois devront certainement composer avec cette réalité encore plusieurs années.