Netflix, Amazon Prime ou Salto ont maintenant un concurrent sur le marché des courts-métrages. Ça s’appelle CoMET’, et ça a été créé par un Lillois passionné de ce format. Sur sa plateforme, on retrouve plus d’une centaine d’œuvres qu’il a dû choisir lui-même, afin de créer ce catalogue éclectique qu’il souhaitait offrir aux utilisateurs. Raymi nous raconte son parcours et comment d’une simple passion, le court-métrage est devenu le cœur de son métier.
« J’ai dû regarder plus de 500 heures de courts métrages, et ce n’est pas fini » commence à présenter Raymi Tancrez, le créateur de CoMÉT’. A 25 ans, en octobre 2021, Raymi Tancrez se lance et crée officiellement sa plateforme de streaming spécialisée dans les courts-métrages. Un format de film que peu de personnes consomment et qui, d’après lui, n’a rien à envier aux longs-métrages.
Depuis petit, Raymi est un fan du grand écran, il est ce qu’on appelle un « cinéphile ».
« Je regardais énormément de films, beaucoup plus que les gens de mon âge à l’époque ».
Amateur d’art et de culture en général, il place tout de même le cinéma au-dessus de tout : « ça me plaît de retrouver beaucoup d’aspects et beaucoup d’arts qui me plaisent en un seul. C’est de l’image, du graphisme, de la peinture, de la composition musicale, un aspect théâtral aussi. C’est tout ce que j’aime, combiné ». D’ailleurs il a ce style du cinéphile, le mec qui parle des heures de films peu connus accoudé à un coin de bar, les cheveux longs attachés en arrière, assez timide mais qui a beaucoup de choses à dire.
Sa passion du court-métrage n’est pas arrivée tout de suite. Avant sa première année d’études cinématographiques, il ne connaissait que ceux grand-public comme les Pixar par exemple. Et c’est lors du festival international du court-métrage de Lille qu’il a découvert ce format qui va révolutionner sa vie. « J’ai adoré ce que j’ai vu, et j’ai très vite été très frustré de ne pas pouvoir retrouver ça ailleurs, de devoir attendre à chaque fois un festival pour voir ce genre de films. »
Un hasard qui a bien fait les choses
Avant de se lancer dans ce projet, Raymi était perdu. Au lycée, sa cinéphilie s’était développée notamment grâce à son professeur de philosophie qui basait ses cours sur des films. Après son bac littéraire, il avait enchaîné avec une licence d’études cinématographiques. Une suite logique. Seulement, après la validation de celle-ci, il ne savait plus quoi faire. Aucun des masters ne l’intéressait. « Je m’étais un peu éparpillé ». Pendant 1 an, il a écrit pour Vozer un média lillois, qui lui a donné envie de s’intéresser au monde de la culture mais de manière générale. Retour aux études, une 3e année de licence de Lettres Modernes. Mais encore une fois, il n’a pas su quoi en faire. Il était rempli de doute.
Arrive alors l’idée CoMET’. C’est au cours d’une interview qu’il fait avec une amie de lycée où elle lui parle d’ une association qui propose des formations pour créer et apprendre à gérer son entreprise. Tout ce qui lui manquait pour se lancer. « Un hasard qui a bien fait les choses » affirme-t-il. Après des années de doute, il réalise l’idée qu’il avait en tête depuis sa première année d’études supérieures : un service de vidéo à la demande uniquement dédié au court-métrage. S’en suivent les recherches de financements, les mises en relations avec des distributeurs de courts-métrages, le recrutement de personnes pour créer le site et gérer l’hébergement, …
Aujourd’hui, CoMET’, c’est un catalogue de 120 films environ. Des courts-métrages de tous genres, qui sont la porte d’entrée au format court. Il travaille trois jours par semaine à la Plaine Images à Tourcoing. Il est très bien entouré et en tant qu’accéléré, il a le droit à des formations et a un accès à un très grand réseau de professionnels. Ce qui lui sera de grande utilité pour développer son service qui à l’heure d’aujourd’hui n’est pas encore viable pour lui. Une étape a quand même été franchie, et pas des moindre : la plateforme est maintenant en partenariat avec le Festival International du court-métrage de Lille. « Une belle manière de boucler la boucle » sourit Rémi.
Pendant l’interview, on peut sentir sa passion dans la façon dont il défend son projet. Il n’a aucun doute, CoMÉT’ rencontrera le succès qu’elle mérite et ne sera pas une étoile filante numérique.