Projeté en avant-première à l’UGC de Villeneuve-d’Ascq le mardi 15 novembre, le film Mon héroïne retrace l’histoire d’Alex, une jeune normande passionnée de cinéma, et surtout, fan de Julia Roberts. Son objectif : envoyer un scénario de film à la star hollywoodienne. Dans cette comédie française à la sauce américaine, on suit une histoire parsemée d’embûches et placée sous le signe de l’audace et de la complicité. La réalisatrice, Noémie Lefort a répondu à quelques questions à la fin de la projection.
Une bonne partie du film se passe à New-York. Les conditions de confinement aux États-Unis étaient compliquées. Dans quel contexte avez-vous réussi à filmer ?
En effet, 1h15 du film se passe à New York et les frontières étaient fermées quand j’ai commencé à tourner…Courageux de la part d’Universal Studios ! Ils ont failli récupérer un film qui ne se passait qu’à Rouen ! (rires) On avait prévu d’arriver aux États-Unis le 1er novembre, se préparer une semaine et débuter le tournage le 8. Cela commençait à être tendu, et puis un jour, mon producteur est venu me voir en larmes et m’a dit “Ils ouvrent les frontières !!!” On a pris l’avion le 8 novembre et commencé à tourner…le même jour. C’était rock ‘n roll, mais on a assuré ! (rires)
« Brigitte Fossey a avoué ne pas avoir lu de scénario comme ça depuis La Boum »
On ressent à travers l’écran une réelle alchimie entre les différents personnages. Comment avez-vous choisi ce casting ?
Je connais bien Audrey Lamy. Elle m’a parlé de sa nièce (Chloé Jouannet) en disant qu’elle était comédienne. Elle voulait absolument que je la rencontre et m’a même dit qu’elle était “extraordinaire”. Et en effet, elle m’a tout de suite plu. Elle a fait ses études à Londres, elle maitrise donc très bien l’anglais et elle a tout ce que je voulais : la force de ses vingt ans, et de l’énergie. Pour Pascale Arbillot, cela fait longtemps que je la suis. Elle joue très juste, mais je voulais lui faire jouer un autre rôle que celui, un peu cliché, de la Parisienne. Celui de ma maman lui convient parfaitement. Je voulais aussi l’emmener à New York pour qu’elle parle anglais parce qu’on allait bien se marrer ! (rires) Louise Coldefy, je l’ai rencontrée sur le plateau de Family Business et j’ai donc eu la chance de la découvrir avant tout le monde en France ! Mes inspirations pour son rôle, ce sont les petits personnages Disney qui font des blagues sans arrêt et elle a été parfaite là-dessus. Enfin, comment ne pas oublier Brigitte Fossey. Pour moi, elle était la grand-mère idéale pour Alex. Lorsque je lui ai envoyé le scénario, elle m’a avoué ne pas en avoir lu un comme ça depuis La Boum. Dans l’ensemble, tout le monde a été parfait.
« On a chialé comme des m****s ! »
Avez-vous quelques anecdotes de tournage à nous raconter ?
Bien sûr, j’en ai quelques-unes. Louise Coldefy par exemple : dans une scène de film, elle fait un doigt d’honneur après s’être fait virer par son patron. Essayez de deviner de qui venait cette idée…(rires) Bon, moi j’étais au courant, mais pas l’équipe ! J’étais moyennement d’accord au début, pour éviter les problèmes avec Universal [on rappelle qu’il s’agit d’un film grand public], puis finalement, on a gardé les rushs. Elle a mis l’ambiance sur le plateau, ça c’est sûr. Dans un autre registre, une scène nous a marqués. Vers la fin du film, on voit Mathilde (la mère d’Alex) écouter sa fille parler d’elle. Je savais que Pascale Arbillot était la personne qu’il me fallait pour cette scène. Cela reste entre nous, mais on a chialé comme des m****s ! Et puis une dernière, pour la route. J’ai récemment mis en vente mon appartement, et figurez-vous que parmi les 5 acheteurs potentiels, une d’entre eux s’appelait Julia Robert !
« Mon héroïne, c’est ma mère »
En parlant de Julia Roberts justement, est-ce que ce film a une part de vérité ?
Je ne l’ai pas précisé, mais ce film est une autobiographie. Bien sûr, ça reste du cinéma, tout n’est pas vrai, mais j’ai vécu la même chose. Je suis vraiment fan de Julia Roberts, je suis vraiment allée à New York pour proposer mon scénario à son agence, et elle me connaît vraiment ! J’ai appelé son agence pour leur donner mon script et je suis encore en contact avec eux. J’ai aussi envoyé une lettre à Julia Roberts en lui expliquant à quel point elle faisait partie des héroïnes de ma vie. Même si mon héroïne, c’est ma mère ! Ils ont bien reçu la lettre et m’ont répondu comme de bons Américains : “Amazing !” (rires). Julia et son équipe sont censés voir la projection du film dans les prochains mois. Comme quoi, la boucle est bouclée !
Sortie en salles le 14 décembre.