Bryan WEISS est footballeur en fauteuil. En 2017, il a remporté la Coupe Du Monde de la discipline avec le maillot des Bleus. Depuis son plus jeune âge, c’est à Villeneuve d’Ascq qu’il effectue ses prouesses sportives. Circonflex l’a rencontré.
Il est assis tout au fond du gymnase Contrescarpe. Dans son fauteuil. Emmitouflé dans sa doudoune noire, il nous fait signe, et tente de se faire entendre, dans le brouhaha des grincements de fauteuils, des cris des joueurs, des rires des bénévoles. Bryan a 27 ans, la barbe et les cheveux bien taillés et il est champion du monde de foot fauteuil. Au repos pour plusieurs semaines à cause d’une blessure, le meneur de l’équipe encourage ses coéquipiers.
« NON, pas de foot ! »
Depuis sa naissance, Bryan est atteint de la maladie des os de verre. Chaque contact lui est fatal et l’empêche de pratiquer le sport qu’il aime par dessus tout : le football. « Quand on est gosse, on n’écoute rien, on fait n’importe quoi, on court partout et on tombe ». Têtu mais raisonnable, il connait et assume sa maladie. Après de multiples rendez-vous chez son médecin, le constat est toujours identique et la réponse toujours la même : « NON, pas de foot ». Mais il est des rêves si forts qu’on ne peut les abandonner. Il a 11 ans quand les mots « foot en fauteuil » entrent dans sa vie. En 2005, il décide de rejoindre le club de Villeneuve d’Ascq, dans lequel il évolue avec « des vieux ». C’est dans cette équipe que Bryan va grandir, se faire un groupe d’amis solide et débuter sa carrière mémorable. Là est le tournant de son histoire.
« Sélectionné la première fois en Irlande en 2014 »
Au sein de l’Entente villeneuvoise, le jeune joueur se montre très vite décisif. En 2006, il termine meilleur buteur du championnat. « Un travail de dingue et énormément de détermination » l’ont poussé à se surpasser, mais sans jamais imaginer une sélection en équipe de France. Ce poste, Bryan ne s’y attendait pas : « j’ai été sélectionné la première fois en Irlande en 2014 ». Les années passent et les bons résultats s’enchainent. En 2017, il est appelé à jouer la Coupe du Monde en Floride, aux États-Unis. Etincelant durant la compétition, il inscrit le troisième but en finale, et donne la victoire à son équipe face au pays hôte. « C’est dingue, on ne trouve pas les mots, j’ai roulé dans la salle en levant les bras », en rigole encore le pensionnaire des Bleus.
« Parfois, il faut savoir s’arrêter »
Sport, loisir, métier…aujourd’hui, telle est la question. Moins de motivations ? Peut-être. Envie de solidifier sa vie sociale ? Certainement. Pour Bryan, il est « nécessaire de toujours prendre du plaisir. Pourquoi continuer à jouer sinon ? ». Selon lui, il est peut-être temps de se pencher plus loin et regarder vers de nouveaux horizons. Fonder une famille, se laisser aller, et pourquoi pas, « devenir coach si l’occasion se présente. On rêve tous de prendre la direction d’une équipe ! » Ce qui est certain, c’est que ce sport, dont il est devenu l’un des meilleurs joueurs au monde, ne le suivra pas jusqu’au bout. « Parfois, il faut savoir s’arrêter. Si je ne m’amuse plus, c’est que je dois faire autre chose.