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La prépa : derrière l’enfer, une vraie opportunité

La prépa, un enfer ? Une épreuve impossible ? Circonflex Mag a rencontré une étudiante en prépa scientifique, qui souhaite devenir vétérinaire. Brisons les idées toutes faites : oui, la prépa, c’est difficile, mais non, ce n’est pas insurmontable. La preuve avec Clara, en deuxième année de prépa…

Clara : J’ai 19 ans et je suis en prépa BCPST. C’est l’acronyme de Biologie, Chimie, Physique et Science de la Terre. Mais c’est une filière assez générale : j’ai encore des cours d’anglais, de français-philo, de géographie et d’espagnol. Même s’il est vrai que je bosse majoritairement les sciences et les maths.

Circonflex Mag : Avais-tu beaucoup d’appréhension au moment d’attaquer ta première année de prépa ?

Oh ça oui ! Je ne pouvais pas penser à ma rentrée en prépa sans avoir envie de pleurer. J’étais terriblement stressée et je redoutais cette année. En fait, j’avais peur de ne pas être à la hauteur.

Et aujourd’hui ? Comment te sens-tu ?

Aujourd’hui, je n’ai plus du tout la même vision de la prépa. Sincèrement, ça me plaît, même si c’est très exigeant et contraignant. Ça nous force à dépasser nos limites. Et surtout, je me suis rendue compte que j’en étais capable.

As-tu eu des moments où tu as failli craquer ? Si oui, comment les as-tu surmontés ?

Oui j’en ai eu… Notamment l’an dernier, de janvier à avril. Je n’avais plus envie, je n’en pouvais plus. J’ai même pensé à tout arrêter. Pour surmonter tout ça, je me suis imposé de mettre un pied devant l’autre. J’ai continué d’avancer sans réfléchir. Une fois calmée, j’ai pris du recul sur la situation en visualisant mon but : devenir vétérinaire. Suivre une prépa, c’est se battre pour un métier, pour une passion. Ça vaut le coup ! Ce qui m’a également aidé, c’est d’en parler avec mes amis et mes parents. Ils m’ont apporté le soutien nécessaire et surtout, ils ont su relativiser.

La prépa aide à bien penser.

Quels sont les bons et les mauvais côtés de la prépa ? Oui, commence par les bons, on a tendance à les oublier !

En réalité, il y a beaucoup de bons cotés. Les rencontres, les amitiés qu’on lie, l’ambiance, l’unité de la classe. Ensuite, la prépa, ça reste des études relativement générales, ce qui nous permet de garder une ouverture intellectuelle, J’adore ça. Pour être équilibré, il faut toucher du doigt le plus de domaines possible. Prenez Descartes ou Diderot : ils n’étaient pas seulement des scientifiques ou seulement des philosophe, ils étaient tout à la fois. La prépa aide à bien penser, en ayant en tête le monde sous tous ses angles.

Attention, tu es entrain d’oublier les mauvais cotés …

… ils arrivent ! En premier, il y a le stress. Ces jours où j’ai la boule au ventre à l’idée d’un échec, c’est insupportable. Quand on est crevé, quand on se lève avec l’envie de jeter son réveil, c’est compliqué. Surtout, quand on se compare aux autres étudiants, notamment ceux qui sont à la fac, on aimerait avoir autant de temps libre (rires) ! Mais globalement, il faut retenir que la prépa, c’est un enseignement qui nous pousse toujours plus loin et qui nous force à supporter la pression ! Et ça, ce sont des choses qui resteront après, dans nos vies.

Il faut apprendre à relativiser.

Quels conseils peux-tu donner aux étudiants, qu’ils soient en prépa ou non, pour gérer les heures de cours, la charge de travail, la vie sociale, les loisirs, le sport, et surtout le repos ?

Il y a deux cas de figures. Tout d’abord, celui des éternels retardataires et habitués de la dernière minute. Mon conseil, c’est d’assumer jusqu’au bout et de tout donner, même dans la précipitation, parce qu’on n’a pas d’autre choix que de réussir. Et puis il y a ceux qui se projettent sur le long terme. Le danger, c’est de se noyer dans la charge de travail. Il faut s’organiser, faire des fiches au fur et à mesure. J’avoue que c’est ce que je préfère. Et ne pas oublier de prévoir dans son emploi du temps des moments de loisirs ou de détente. On rentabilise son temps au maximum. Mais s’il n’y avait qu’une chose à retenir, c’st qu’il faut apprendre à relativiser. C’est la clef de la réussite. Qu’on soit organisé ou bordélique, il ne faut pas se morfondre en se disant qu’on n’y arrivera jamais. Au contraire, il faut garder la tête haute et se remuer un peu.

Entendu ? À vous de jouer maintenant !

Joanna Thomas