Panayotis Pascot, l’indélicatesse qui cartonne

La prochaine fois que tu mordras la poussière, le premier roman de l’humoriste Panayotis Pascot, trône dans le top 5 des ventes depuis sa parution en août dernier. Un ouvrage phare de la rentrée littéraire, dans lequel l’auteur se met à nu. Mais quels sont les secrets de cette auto-fiction qui fait fureur, surtout chez les jeunes ? Direction le Furet du Nord de Lille pour le savoir. 

Dans la librairie située sur la Grand’Place, le livre fait partie de ceux que l’on voit en premier, aux côtés des ouvrages d’auteurs confirmés comme François Bégaudeau et Amélie Nothomb. La ressemblance entre la couverture de l’ouvrage de l’écrivaine et celle de l’humoriste de 25 ans est frappante. Mais si les deux ouvrages s’inspirent également de la vie de leurs auteurs, ils n’ont rien à voir, ni dans le ton, ni dans la rédaction.  

Manon, libraire au sein de l’enseigne nordique évoque une “plume particulière, assez brute”. La jeune femme en était persuadée, “grâce à la notoriété de Panyotis Pascot, le roman allait connaitre un grand succès”. Elle ne s’est pas trompée : le Furet du Nord de Lille avait écoulé tous ses stocks à peine deux semaines après la sortie du livre. Autant de lectrices que de lecteurs selon Manon, et beaucoup de retours positifs. “La prochaine fois que tu mordras la poussière faisait également partie de la sélection du prix Première plume 2023”, ajoute-t-elle, prix créé en 1017 par l’enseigne Furet du Nord, et qui met en lumière les auteurs d’un premier roman.  

Mais au fait, de quoi parle ce bouquin ? 

“Le livre ne peut qu’aider les personnes concernées par les thèmes abordés” 

En 230 pages, Panayotis Pascot, connu pour ses interventions dans l’émission Quotidien et pour ses spectacles de stand up, évoque son homosexualité récemment assumée, sa dépression et sa relation avec son père mourant. Classique. Mais le ton employé par l’humoriste semble faire l’unanimité chez les jeunes. Cette nouvelle manière d’écrire, tout aussi grossière que tendre, en aura séduit plus d’un. 

Emma, étudiante en droit à la Catho, est une lectrice de la première heure : « J’ai beaucoup apprécié que l’auteur dépeigne ses sentiments de manière aussi crue, tout en y ajoutant du lyrisme. Ça nous permet d’accrocher plus encore au récit, et parfois même de s’identifier au personnage central du roman”. Quant à Juliette, étudiante en médecine, elle s’est sentie “proche de Panayotis pendant la lecture, bien qu’il soit une personne publique avec laquelle j’ai grandi”.  

Les deux jeunes femmes pointent du doigt la plume abrupte, voire vulgaire qui les a conquises et la transparence dont a fait preuve l’auteur. “Le livre ne peut qu’aider les personnes concernées par les thèmes abordés”, conclut Emma.  

Le secret du succès de ce premier roman incisif et indélicat, c’est la jeunesse, personnage principal du livre, incarnée par Panayotis Pascot, à laquelle le lecteur peut facilement s’identifier. A une époque où les raisons de grignoter du temps de sommeil ne manquent pas, l’auteur aura mis ses insomnies à profit pour écrire un livre utile à tous. 

Panayotis Pascot, La prochaine fois que tu mordras la poussière est la jeunesse, Editions Stock, 19,50€