election Donald trump
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Micro-Trottoir : On en pense quoi de la réélection de Trump ?

« Catastrophe », « dégouté », « terrifiée », « choquée » Chloé, Jade, Owen ou encore Léa, des étudiants lillois, sont tous unanimes concernant la réélection de Trump aux États-Unis. Les interviewés ont un avis commun sur le sujet : colère et incompréhension.

Les reproches fusent, qu’il s’agisse de son indifférence à l’écologie ou encore de son attitude face aux droits des minorités. Circonflex a demandé à 6 étudiants leur avis et ressentit sur cette réélection inattendue pour certains ou prévisible pour d’autres.

Circonflex : Quelle a été votre réaction en apprenant la réélection de Donald Trump ?

Chloé, 23ans étudiante en Chimie : « C’est une catastrophe. »

Jade, 20 ans, étudiante à communication : « Je suis dégoutée. On voit encore une montée du fascisme qu’on observe partout dans le monde. »

Léane, 19ans, étudiante en droit/sciences politiques : « C’est horrible. Je pensais que Kamala allait passer. Si ce n’était pas une élection avec le système des grands électeurs, elle aurait gagné, j’en suis sûr. »

Owen, 21ans, étudiant en journalisme : « J’ai suivi l’élection en direct, dans le cadre de mes études. J’ai fait une veille médiatique et honnêtement, ça m’a terrifié. La campagne, son programme, sa vision, bref tout m’a fait peur. Et ce qui se passe aujourd’hui confirme mes craintes. Les minorités sont en danger. »

Léa, 22ans, étudiante en communication : « J’ai été hyper déçue et un peu choquée. Je n’arrive pas à me dire que ce type est une nouvelle fois président d’une des plus grandes puissances mondiales. »

Louna, 19ans, étudiante en commerce : « Je n’ai pas été choquée, parce que j’ai vécu un an là-bas, dans une famille de militaires. Et la plupart d’entre eux sont pro-Trump, donc je m’y attendais. »

C : Est-ce que la réélection de Donald Trump modifie votre image des États-Unis ?

Jade: « Non, j’avais déjà une très mauvaise opinion des États-Unis. C’est un pays où le capitalisme et le white power dominent. Pour moi, il n’y a qu’un parti politique représenté, c’est paradoxal quand on parle de l’une des plus grandes démocraties du monde. Avec toutes les crises actuelles, j’associe ça à une montée globale du fascisme. »

Léane : « Je ne vois plus les États-Unis comme LA grande démocratie qu’ils prétendent être. Tout est en train de changer, et cette réélection bouleverse évidemment ma vision de ce qui était considéré comme la plus grande puissance du monde. »

Owen : « Ça entache vraiment l’image que j’avais des États-Unis. Sous Biden, il y a déjà eu la fin de la protection fédérale de l’avortement, et Trump va amplifier cette régression. Les États-Unis, censés être le pays de la liberté et l’une des plus grandes démocraties, reviennent en arrière sur les avancées écologiques et sociétales, comment ne pas avoir une mauvaise image du pays maintenant ? »

Léa : « Pour moi les États Unies ont toujours été un pays très conservateur. Cette réélection ne fait que confirmer ce que je pensais déjà. »

C : Pour vous, Trump représente-t-il un frein ou une simple passade dans l’histoire américaine ?

Jade : « Ce n’est pas une simple passade, car il met en place des lois qui auront des impacts durables, comme les camps de détention ou les restrictions sur les passeports pour les personnes transgenres. On se souviendra probablement plus de Trump que d’Obama, mais pour les mauvaises raisons.

Léane : « Pour moi, Trump est un gros frein. On se souvient toujours davantage des antagonistes que des héros, et malheureusement je pense que son impact sera durable. »

Owen : « Aux États-Unis, on ne vote plus forcément pour un parti, mais pour Trump en personne et son programme. Beaucoup de ses idées vont perdurer, comme le fait que 40 % des Américains ne croient pas au réchauffement climatique. Avec un président qui partage ces croyances, il sera difficile pour la population de sortir de l’ère Trump. »

Léa : « Ce n’est pas une passade, surtout vu la facilité avec laquelle il a été réélu. Il est soutenu par des figures influentes comme Elon Musk, et de nombreux Américains croient en tout ce qu’il dit. J’espère me tromper, mais je crains que l’impact de Trump ne s’arrête pas là. »

Louna : « Je pense qu’économiquement parlant il ne sera pas un frein, mais globalement, il est mal perçu à l’international, et cela rejaillit sur une grande partie de la population américaine. On va se souvenir de lui comme d’une icône controversée, avec un bilan économique positif pour certains, mais un héritage social et humain désastreux. »

C : Ce qui se passe aux États-Unis pourrait-il arriver en France ?

Jade : « Ce qui se passe aux États-Unis aura un impact sur la politique française, notamment pour les prochaines élections. Tous les partis d’extrême droite adorent Trump, l’admirent, et ça risque de leur donner des idées. Même si je préfère ne pas l’imaginer, ça me fait bien trop peur. »

Léane : « La montée des extrêmes est déjà en cours en Europe, et même en France, on le voit au Parlement européen. Il faut tirer des leçons de ce qui se passe dans d’autres pays pour que cela nous choque et qu’on ne commette pas les mêmes erreurs. J’espère que la France va se réveiller avant qu’il ne soit trop tard. »

Owen : « Depuis 50 ou 80 ans, tout ce qui se passe aux États-Unis finit par arriver en France. À l’échelle mondiale, on assiste à une montée des extrêmes, et en Europe, de nombreux pays se radicalisent. Je pense que cela pourrait arriver ici, et ça me fait peur. »

C : Avais/as -tu envisagé d’étudier, vivre ou voyager aux États-Unis ? Si oui, cette réélection change-t-elle ton envie d’y aller ? Pourquoi ?

Chloé : « il est clair que je ne veux pas donner un centime au gouvernement américain, mais paradoxalement, c’est intéressant de voyager dans un pays qui a des valeurs totalement opposées aux miennes. »

Jade : « Je n’ai absolument aucune envie de vivre là-bas. Sous Obamma, pourquoi pas, mais depuis la loi anti-avortement, c’est hors de question. C’est impossible pour moi d’aller vivre dans un pays qui va à l’encontre de mes valeurs. »

Owen : « Oui, j’avais prévu de finir mes études aux États-Unis pour m’ouvrir à d’autres pays et renforcer mon anglais. J’ai aussi beaucoup d’amis et de famille là-bas. Mais sous l’ère Trump, hors de question que j’y mette les pieds. Ce pays me fait peur : les armes, les divisions dans la société, le racisme qui est maintenant décomplexé… tout ça entraîne des affrontements constants. L’effet Trump a mené à l’invasion du Capitole et à une montée des violences. Je ne me sentirais pas en sécurité là-bas. »

Léa : « Pendant longtemps, j’ai vraiment rêvé d’étudier ou de vivre aux États-Unis, mais plusieurs freins m’ont fait changer d’avis : le coût exorbitant des études, l’insécurité liée aux armes, et maintenant la politique. Donc oui, cette réélection modifie mon envie d’y aller. Et puis, avoir déjà vécu un an et demi aux États-Unis m’a fait réaliser la chance qu’on a de vivre en France. »