La mystérieuse maladie qui touche uniquement les étudiants lillois…

Quintes de toux, éternuements : depuis la rentrée scolaire, les gorges et nez des étudiants lillois s’en donnent à cœur joie. La propagation est telle que certains se sont inquiétés sur les réseaux sociaux de l’apparition d’un nouveau variant du covid. Ce soi-disant descendant du covid-19 aurait un nom : Maladie de Lille…

« Ce que les gens ont appelé la maladie de Lille a débuté en septembre l’année dernière après le covid. Les patients ont vu un nouveau virus très contagieux apparaître, mais qui n’avait pas les mêmes symptômes que le covid » explique Cécile Masset, médecin généraliste au CPSU, situé juste en face de l’Université Catholique. Depuis la rentrée, ses consultations sont passées de 50 à 85 par jour. Les étudiants qui se présentent à son cabinet ont tous les mêmes symptômes : nez qui coule, impression de fièvre, maux de gorge. « Lorsqu’ils arrivent, tous disent : bonjour, j’ai la maladie de Lille » plaisante le docteur. Elle ajoute, plus sérieuse :« je ne sais pas qui a pondu cette idée ».

« Les gens n’ont tiré aucune leçon du covid »

Ce virus qui touche la sphère ORL n’est autre qu’une rhinopharyngite qui peut être plus ou moins forte. D’après Mme Masset, les causes sont aussi multiples qu’évidentes : « On retrouve beaucoup de cas à Lille car c’est une ville universitaire. Les jeunes font la fête, surtout en septembre avec les soirées d’intégration, la promiscuité est importante donc le virus est très contagieux ». Après avoir jeté un coup d’œil à sa fenêtre, elle reprend : « On parle de Lille car c’est une grande ville étudiante située dans le nord de la France, les températures sont plus fraîches que des villes comme Lyon. Si les températures étaient plus basses là-bas, on pourrait parler de maladie de Lyon aussi ». En plus de la chute soudaine des températures, les variations journalières sont à prendre en compte : le matin et le soir, il fait froid tandis que dans la journée, il fait bon. Résultat : les étudiants se couvrent soit trop, soit pas assez et finissent, dans les deux cas, atteints du virus. Cependant le médecin s’étonne que la propagation soit aussi importante : « les gens n’ont tiré aucune leçon du covid », déplore-t-elle, les yeux au ciel. D’après elle, l’utilisation des gestes barrières permettrait de réduire considérablement la transmission du virus, surtout dans des amphithéâtres qui accueillent autant d’élèves.

« La maladie de Lille n’existe pas »

Lorsque les étudiants de licence et master viennent dans son cabinet, Mme Masset affirme haut et fort : « La maladie de Lille n’existe pas ». Mais elle s’attend tout de même dans les jours et années qui suivent à recevoir dans son cabinet d’autres patients qui lui parleront de cette fameuse affection. Elle l’espère, « avec le temps ils finiront par comprendre que ce n’est qu’une rhino qui existe depuis que le monde est monde et qui nous permet de faire notre immunité ».

Mais pas sûr que les étudiants enterrent pour autant le mythe de la maladie de Lille. Ça fait quand même bien, « maladie de Lille », pour justifier une absence, non ?