Lorsque la nuit tombe sur la ville, Mélanie se prépare à partir en maraude. Depuis presque deux ans, elle consacre une partie de son temps à aider les plus démunis avec l’association Les Soldats du Sourire
Ce qui frappe chez Mélanie, c’est cette capacité à allier pragmatisme et bienveillance. Bien qu’elle sache qu’elle ne pourra pas changer la vie de tous ceux qu’elle rencontre, elle reste convaincue que chaque geste compte. « Parfois, les gens n’ont besoin de rien de plus que d’un sourire ou d’une oreille attentive. » Une philosophie qu’elle incarne à chaque maraude, fidèle à l’esprit de son association, Les Soldats du Sourire.
Derrière cet engagement, il y a toute une organisation de terrain. En tant que responsable de maraude, Mélanie coordonne les bénévoles et leur donne rendez-vous sur le site de l’association. « Notre structure est bien pensée. Les bénévoles s’inscrivent pour un créneau, et ensuite, tout se met en place. » Chaque semaine, elle rencontre les leaders de maraude pour préparer les tournées et partager leurs expériences. Et bien sur, elle part elle aussi sur le terrain.
« On ne peut pas sauver tout le monde, mais ce qu’on peut faire, on le fait »
Son engagement a déjà permis à plusieurs personnes de sortir de la rue. L’une d’elles, qu’elle a accompagnée pendant plusieurs mois, est même venue partager un repas avec elle après avoir retrouvé un emploi. « Le jour où il a pu payer son propre logement, c’était un énorme soulagement », confie-t-elle.
Mais tous les parcours ne sont pas aussi lumineux. Il y a Tony, un homme marqué par des addictions et des troubles psychologiques. « On lui apporte de l’aide, mais ça n’avance pas. Je crois qu’il ne veut pas vraiment être aidé » Ces situations où l’on se heurte à ces limites, Mélanie les connaît bien. « On ne peut pas sauver tout le monde, mais ce qu’on peut faire, on le fait ». A chaque fois, elle apprend à accepter cet état de fait.
“Il vit dans une tente avec son chien »
Les maraudes qu’elle organise sont une aventure humaine où chaque rencontre est unique. Mélanie se souvient d’Aziz : « il vit dans une tente avec son chien. Un choix de vie qu’il assume pleinement. Il est super organisé et optimiste. Avec lui, on rigole beaucoup ». Elle sait que sa situation ne changera probablement jamais. Peu importe. Le lien qu’ils ont créé est authentique et précieux.