Pour la grande majorité des étudiants, l’année scolaire touche à sa fin. Les partiels sont passés, ou en cours. Mais pour certains, il manque une épreuve importante : le stage. Obligatoire pour la validation de l’année ou demande spontanée, pour deux semaines ou plusieurs mois, tous les formats sont possibles. Circonflex Mag s’est penché sur le sujet.
Avant tout, il faut savoir que la crise sanitaire complique bien des choses. Combien d’étudiants ont vu leur stage annulé ? D’après le ministère du travail, le premier confinement dû à la crise de la Covid en 2020 a créé une baisse de 22% du nombre de stage en entreprise. Cette année, rebelotte : confinement sur la même période que 2020. A la différence du premier confinement, celui dont nous sortons était bien plus léger, un peu similaire à celui de novembre 2020. D’ailleurs, les statistiques à l’automne dernier sont quasiment les mêmes que celles des années précédentes.
Les mois d’avril, mai, juin et juillet sont souvent les plus prisés pour la réalisation d’un stage. Par exemple, en avril 2019, on comptait 50533 entrées en stages. Où en sont les étudiants en 2021 ?
Une solution de repli
Mathis est étudiant en licence à l’Université Catholique de Lille. Pour l’obtention de son année, il doit réaliser un stage de deux semaines minimum. Souhaitant évoluer dans le milieu du journalisme, l’étudiant devait, à l’origine, faire une immersion en entreprise chez C8. Est alors venu le confinement, annoncé le 31 mars dernier par Emmanuel Macron. C’est à ce moment que le stage de Mathis a été annulé. Après plusieurs recherches, il s’est renseigné auprès d’Eurosport. Même scénario, l’entreprise refuse de prendre de nouveaux stagiaires. Finalement, Mathis a trouvé une solution de repli auprès d’une start-up lilloise dirigée par son cousin, ResultBetting. « Cette année, je trouve que c’est particulièrement difficile de décrocher un stage ! On parle beaucoup de la détresse étudiante mais rien n’a été mis en place par l’Etat ou par l’administration de ma fac pour proposer des solutions aux étudiants qui n’avaient pas de stage. »
« Cela a été compliqué ! »
Estelle est étudiante à l’ICART, une école de management de la culture, en première année de Master. « Cela a été compliqué de trouver un stage car je recherchais dans le milieu de la musique. Les structures ne pouvaient pas se projeter sur les mois à venir, même pour prendre des stagiaires ! » Au bout d’une vingtaine de candidatures et de deux entretiens qui n’ont mené à rien, Estelle a « un peu abandonné les candidatures spontanées. » Voyant les difficultés des étudiants à trouver des stages, son école a pris la décision de joindre les différentes bases de données des filières qui la composent. Grâce à cela, l’étudiante a reçu une annonce de France 3 Hauts-de-France qui recherchait un stagiaire pour être assistant d’émission. Estelle a donc sauté sur l’occasion : « c’était urgent pour eux comme pour moi ! J’ai eu mon entretien environ quatre jours avant de commencer mon stage ! »
Le 1er février, avec son stage en poche, Estelle s’est déchargée d’un poids ! Mais la suite des événements n’a pas facilité le bon déroulement de cette première expérience professionnelle. « A l’annonce du troisième confinement, on pensait que ça allait être possible de continuer à accueillir nos invités, même s’il y avait la restriction des dix kilomètres. Sauf que France Télévision a annulé tous les programmes de divertissement ! » Initialement prévue pour le 10 mai, la reprise des émissions a été repoussée au 25 mai. Le télétravail a donc été de rigueur pour l’étudiante lilloise, ce qui n’est pas le scénario idéal lorsqu’on est stagiaire !
Beaucoup d’étudiants n’ont pas trouvé de stages à cause de la situation sanitaire. Certains ont tout de même pu bénéficier d’une base de données fournie par leur école, d’autres de contacts, d’autres encore, les plus chanceux, de réseaux personnels. Mathis et Estelle sont presque des privilégiés comparés à d’autres étudiants français. En termes de stage, l’année 2021 semble suivre le même chemin que la précédente.