Jusqu’au 23 novembre, la grande fête lilloise du cirque vous accueille sur l’esplanade du Champs de Mars. Une fête légèrement différente des années précédentes puisque depuis le mois d’avril, la ville de Lille impose le retrait progressif des animaux sauvages dans les cirques de la ville.
C’est en achetant le programme du spectacle de cette 33ème fête que nous remarquons un petit paragraphe totalement absent l’année passée : « Avec regrets, j’ai respecté le vœu de la municipalité lilloise de retirer de la piste, progressivement, les animaux d’origine sauvage ». Signé Thierry Feery, producteur et Monsieur Loyal de la grande fête lilloise du cirque.
Cette décision manque de sincérité.
Cette décision de la municipalité est une véritable surprise pour Thierry Feery : c’est par les médias qu’il a appris la nouvelle, aucune consultation n’ayant été faite au préalable. Circonflex Mag l’a donc rencontré afin de savoir comment cette nouvelle a impacté l’édition 2019 de La grande fête lilloise du cirque. Et sa réponse est claire : cette interdiction, il l’a très mal prise : « Mal ! Mal ! Je sais très bien que c’est dans l’air du temps. Mais je pense aussi que cette décision manque de sincérité et qu’elle est purement politique ». Un arrêté injuste pour lui, d’autant plus qu’il relève du choix de chaque municipalité.
Bien évidemment, il va de soi que Thierry Feery est totalement contre la maltraitance animale. Mais il insiste sur le fait qu’on la trouve aussi ailleurs que dans les cirques « La maltraitance animale existe aussi chez les particuliers. Quand on adopte un chien et qu’on le laisse toute la journée dans la cuisine pour qu’il ne fasse pas pipi dans le salon pendant que l’on va travailler, c’est de la maltraitance animale ». Il affirme que les dresseurs, présents les années précédentes, passent des journées entières avec leurs animaux, ils ne se permettent pas de les laisser seuls rien qu’une petite heure ou de prendre des vacances. Et plaide pour la présence des animaux sauvages dans les cirques, qui permettent aux enfants des villes de voir ce qu’est un éléphant, un fauve, un singe.
Certains petits cirques ont une lourde responsabilité.
Thierry Feery le déplore, c’est à cause de cas isolés qu’on en arrive à des décisions comme celle que vient de prendre la ville de Lille : « Certains petits cirque ont une lourde responsabilité. Quand on voit par exemple un petit cirque familial qui arrive dans une ville, avec des animaux attachés par deux mètres de corde à un arbre toute la journée, ça c’est de la maltraitance. ». Il affirme quant à lui n’avoir jamais vu plus de 10 personnes manifester devant le cirque alors que chaque année, ses représentations en accueillent 150 000.
Thierry Feery nous précise qu’en Allemagne, le maintien des animaux de la faune sauvage a été voté alors que ce pays était l’un des premiers à combattre leur présence. « Je pense que c’est un courant actuel, un phénomène de mode : on veut absolument faire l’impasse sur une catégorie d’artistes ou d’animaux qui participent au succès du cirque depuis toujours. Je suis certain que ça ne durera pas, car la mode, c’est cyclique ».
Cette année, c’est donc dans la continuité des choses qu’une nouvelle forme de cirque prend place sous ce chapiteau. Les animaux sauvages ont été remplacés par bon nombre d’autres numéros, tout aussi exceptionnels. On y trouve de la voltige, de la magie. Mais aussi de tout nouveaux concepts qui montrent une belle évolution du cirque, comme par exemple un numéro d’équilibre sur Overboard. Au sujet des animaux, seuls restent les animaux domestiques. Un bonheur de découvrir ce dont sont capables nos amis à deux ou quatre pattes. Signe que, même avec des chiens, des pigeons, des chevaux, le cirque évolue et continue de ravir son public. Sous le chapiteau, les chaleureux applaudissements en témoignent.