Du 05 au 08 octobre s’est tenue la troisième édition du Lille Street Food Festival, un rassemblement culinaire majeur du Nord qui met à l’honneur la restauration locale. Une cinquantaine de stands se sont installés sur la place de Saintignon, au cœur de l’incubateur Euratechnologies dans le quartier de Bois blancs. Paradoxal, quand on sait qu’une mesure récente prise par la municipalité en interdit désormais l’accès aux food-trucks.
“C’est le quartier lui-même qui va perdre de l’attractivité”, se désole César, dont le food-truck Le Comptoir Volant s’installait tous les mercredis sur la place depuis huit ans. Au Lille Street Food Festival, l’ambiance était aussi bouillante que les vapeurs échappées des food-trucks, installés pour la toute dernière fois ce week-end sur la place de Saintignon.
Une décision qui ne favorisera personne
Et malgré la bonne humeur ambiante, la décision de la mairie de Lille a jeté un froid : depuis le 01 octobre, les food-trucks, présents dans le quartier depuis une décénnie, n’ont plus le droit de s’y installer pour une période minimale d’un an. Au fondement de cette décision, une demande des restaurateurs du quartier. Certains ont avancé un bilan financier difficile dont la cause serait, selon les commerçants, la présence de ces restaurants à roulette, tant appréciés des employés qui travaillent sur le site d’Euratechnologies. Une mesure loin d’être du goût de tous et qui suscite bon nombre de réaction sur l’ensemble du festival. “Nous nous sommes battus contre une décision qui ne favorisera personne. Les salariés du quartier perdent un moyen de restauration convivial, peu cher et rapide, et les food-trucks sont également lourdement pénalisés par cette mesure”, estime César.
Alors bien sûr, la présence paradoxale d’une cinquantaine de food-trucks et d’échoppes sur cette même place d’où ils sont désormais bannis n’a pas manqué de délier les langues des principaux intéréssés : les clients. “C’est plus que dommage, l’offre proposée par les food-trucks était attractive pour toutes les personnes qui travaillent ou habitent dans ce quartier”, se désole une employée d’Euratechologies. “Une chose est sure, je n’irai pas plus au restaurant. Il s’agit d’offres complètement différentes”, conclut la jeune salariée. Mais les résultats de cette mesure restant encore à prouver, certains ne perdent pas espoir : “Les restaurateurs, qui espèrent un résultat favorable, ni gagneront pas grand-chose”, estime le gérant de l’enseigne Le Comptoir Volant.
Une explosion de saveurs
Au-delà du débat suscité par cette interdiction, la troisième édition du festival a retrouvé son succès habituel et a gaiement animé le quartier le temps d’un week-end. Avec au programme plus de trente-quatre stands dédiés aux restaurateurs des Hauts de France et une douzaine d’emplacements consacrées à des bars locaux, le festival a une nouvelle fois tenu sa promesse : celle d’une explosion de saveurs pour tous les gouts et tous les budgets. Organisé par l’agence événementielle Hello Lille, le Lille Street Food Festival voit sa popularité gagner du terrain d’année en année, auprès du public lillois bien sûr, mais aussi par-delà les frontières : “Nous faisons le déplacement depuis deux ans, se réjouit une festivalière belge. C’est une occasion assez unique de se régaler et les animations mises en place sur le festival créent une ambiance très chaleureuse, on adore y passer une journée en famille”, poursuit-elle entre deux bouchées.
En ce doux week-end d’octobre, même les exilés de la place, à l’image de César du Comptoir Volant, sont parvenus à garder la tête haute et à faire flotter le pavillon de l’espoir : “Nous restons bien évidement optimistes et je reviendrai dès que la mairie le permettra !”