Ce week-end, le Stade Pierre Mauroy a accueilli la dernière finale de la Coupe Davis sous son format classique. Pour cette ultime rencontre, les hommes de Yannick Noah rencontraient les Croates emmenés par le n°7 mondial Marin Cilic. Circonflex Mag était sur place pour vous faire vivre l’évènement.
Black Friday
La rencontre a démarré dès jeudi, lors du tirage au sort, quand le président de l’ITF David Hagerty a annoncé les deux joueurs de simple français. Jérémy Chardy et Jo-Wilfried Tsonga sont préférés au nordiste Lucas Pouille. « J’ai choisi Jo et Jérém tout en sachant que Lucas était prêt à rentrer à tout moment » a expliqué Capitaine Noah. En face, aucune surprise. Marin Cilic et Borna Coric ont été alignés en simple.
Vendredi, dans un stade quasi-plein, Français et Croates sont prêts pour la bataille. Les larmes de Nicolas Mahut lors de La Marseillaise reflètent l’émotion du moment. C’est Jérémy Chardy qui lance les hostilités face au jeune Borna Coric. Le Palois a mis un sacré temps pour rentrer dans cette finale… et en sortir finalement rapidement ! Le Croate gagne tranquillement le match en trois sets (6-2, 7-5, 6-4), et rapporte le premier point à son équipe. « C’était un match compliqué, j’ai mal débuté et cela m’a tendu. Borna a été très solide et ne m’a pas laissé jouer mon jeu » a expliqué Jérémy Chardy.
La France est donc condamnée à faire tomber Marin Cilic au moins une fois. Et ça, c’est une autre histoire … Jo-Wilfried Tsonga va être le premier à en faire l’amère expérience. Le Croate est 7ème mondial alors que Jo est tombé à la 259ème place après une quasi saison blanche. Au début de la rencontre, le Manceau tient bien le jeu en fond de court mais il est bien vite débordé par les coups du Croate. Cilic l’emporte facilement en 3 sets (6-3, 7-5, 6-4). Vendredi soir, capitaine Yannick Noah avait le visage fermé : « La qualité des services et du jeu de Cilic était bien supérieur a la notre. Aujourd’hui on était très loin derrière. ». 2-0 pour la Croatie à la fin du premier jour… un vendredi noir pour l’équipe de France.
Le double de l’espoir
Samedi, 23 000 personnes se sont déplacées pour encourager les Bleus, à s’en casser à la voix. Cette fois-ci, c’est le capitaine Yannick Noah qui verse sa larme lors de la Marseillaise. Peut être son dernier match officiel sur le banc français. Mais Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert en ont décidé autrement. Tout à leur affaire, ils remportent les deux premiers sets (6-4, 6-4). Les Croates ne lâchent jamais rien et empochent la troisième manche (6-3). L’ambiance est extraordinaire, elle porte les Français … et met les Croates, injustement sifflés, de mauvaise humeur ! La doublette Herbert-Mahut s’impose en 4 sets (6-4, 6-4, 3-6, 7-6 [3]) après 3h38 de jeu. La frustration du vendredi laisse place à la joie et aux sourires. Pour Herbert, « l’objectif n’était pas que de rapporter le point mais aussi de redonner le sourire à l’équipe ». La « remontada » est dans toutes les têtes.
Dernier jour de Coupe Davis
On ne compte plus les spectateurs, sûrement venus pour encourager une dernière fois l’équipe de France à domicile. Quand reverra-t-on les Bleus jouer à la maison ?
Ce dimanche aurait pu être historique. Coach Noah a complètement changé ses plans : ce n’est pas Jérémy Chardy qui va jouer face à Marin Cilic mais bien le nordiste Lucas Pouille. Il est la dernière chance des Français. Le Loonois aurait aimé être à nouveau le héros de l’année dernière, quand il a donné le dixième saladier d’argent à la France. Cette année, ça n’a pas été le cas. Pourtant, Lucas a livré une vraie bataille dans le premier set avec une grande qualité de service, mais il y laisse toutes ses forces. Cilic, détendu, n’a plus qu’à suivre la route toute tracée… Sur un merveilleux lob, il gagne son match en 3 sets (7-6 [3], 6-3, 6-3) et offre sa deuxième Coupe Davis à la Croatie.
Ce dimanche soir, au stade Pierre Mauroy, malgré la défaite des Français, l’ambiance était à la fête. Pour célébrer sportivement la belle victoire des Croates. Mais surtout pour dire adieu comme il se doit à la Coupe Davis. La seule, la vraie…