Circonflex Mag l’avait rencontrée il y a un an. Elle s’était fait remarquée lors du concours Estée Lauder à l’occasion d’Octobre Rose. Une photo contre la maladie. Aujourd’hui, Charlotte Szczepaniak, 19 ans, est photographe professionnelle. Elle revient avec un nouveau projet contre le cancer du sein, Tant qu’on respire encore. Il est exposé à La Ressourcerie à Lille du 12 au 30 octobre.
Circonflex Mag : Si tu devais te représenter rapidement pour ceux qui ne te connaissent pas encore, que dirais tu ?
Charlotte Szczepaniak : Que quelques trucs ont changé depuis l’an dernier ! J’ai arrêté mes études de médecine, je me suis réorientée en psychologie. Résultat : j’ai pu me consacrer entièrement à la photo. Maintenant, je suis professionnelle !
Ton rapport à la photo a-t-il changé ?
Oui, depuis quelques mois, j’ai pu rencontrer pas mal de personnes et arrêter de ne photographier que des ados. Je fais toujours du portrait, des mises en scène très vintage, mais depuis le mois de mai, je me consacre uniquement à mon nouveau projet. Pour l’instant, j’ai n’ai mis qu’une photo sur mon site ; le reste sera à découvrir à l’expo.
Comment est né ce projet d’expo ?
Il n’était pas vraiment prévu que je retravaille sur le cancer du sein. En mai dernier, j’ai appris que ma mère faisait une récidive et que ma grand-mère était également malade. Ça été le déclic. Mais je n’avais pas pensé exposer mon travail. Au départ, je le voyais plutôt comme une sorte de thérapie, pour moi et pour les femmes que j’allais prendre en photo. Et puis j’ai eu l’occasion de rencontrer les bonnes personnes qui m’ont permis de faire cette exposition. La Ressourcerie met chaque mois un artiste local en avant. A l’occasion d’Octobre Rose, j’ai donc la chance que ce soit moi…
Poser seins nus.
Qui se trouvent sur ces photos ?
La plupart des personnes photographiées sont ou ont été atteintes d’un cancer et ont bien voulu partager leur histoire avec moi. Mais j’ai également demandé à d’autres femmes, à d’autres jeunes filles si elles voulaient bien poser seins nus.
Te considères tu comme une photographe engagée ?
Oui plutôt ! Ce n’est pas la première fois que je travaille sur ce sujet, je pense donc être crédible dans ce que je fais. La photo me permet de mettre en image ce que je ressens. Montrer que la maladie n’est pas une fin en soi. On peut rester féminine, même si c’est différent. C’est surtout un message d’espoir que je veux faire passer. J’ai trouvé que les femmes prises en photos portaient beaucoup de force en elles.
Comment appréhendes-tu le soir du vernissage ?
Il va y avoir beaucoup de monde … mes proches et la plupart de celles qui ont posé. Et bien sur, j’accueillerai avec grand plaisir les curieux qui pousseront la porte pour découvrir l’expo. Il y aura un livret qui explique mon travail et qui décrit chaque photo, car chacune d’elles à un message différent. Bon, forcément, j’ai un peu peur de décevoir… il y a eu des hauts et des bas dans ce projet, j’ai cru ne jamais pouvoir le mener à terme… Mais je suis assez fière de porter cela du haut de mes 19 ans !
Vernissage ce vendredi 12 octobre à partir de 19h00 au bar La Ressourcerie
Exposition du 12 au 30 octobre
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