L’équipe de Circonflex Mag est allée à la rencontre de Théo. Il est étudiant en deuxième année à Sciences Po Lille et il soutient Arnaud Montebourg pour les élections présidentielles. Il nous explique pourquoi.
Circonflex Mag : Pourquoi Arnaud Montebourg ?
Théo : Issu d’une famille « viscéralement de gauche » comme le dit mon grand-père, j’ai toujours été intéressé par la chose politique. Je suis devenu adulte sous le quinquennat de François Hollande, et la politique du gouvernement m’a déçu. J’ai choisi de m’engager auprès d’Arnaud Montebourg car il incarne une vision de la gauche qui me plaît et qui m’a toujours correspondu : il souhaite que la démocratie soit plus forte que l’économie et les entreprises. Mais à la différence de Jean-Luc Mélenchon qui est caricatural, Arnaud Montebourg souhaite un dialogue constant entre les travailleurs et les patrons.
Depuis quand le suis-tu ?
Je le suis depuis que je l’ai découvert à la primaire de gauche en 2011. Je ne pouvais pas voter à l’époque mais j’ai adhéré à ses idées : le « made in France » ou la « 6e république ». Et il leur est fidèle encore aujourd’hui !
Le déclic qui a fait que tu t’es engagé pour lui ?
L’année dernière, l’affaire de la « déchéance de nationalité » puis celle de la « loi travail » m’ont fait prendre conscience que la gauche socialiste s’était éloignée de ses valeurs. J’ai donc décidé de m’engager afin de proposer une alternative à gauche aux côtés d’Arnaud Montebourg : son appel du Mont Beuvray, le 16 mai 2016, m’a poussé à m’inscrire sur son mouvement Le Projet France. J’ai commencé à en parler à mes camarades, et tout est parti de là.
L’instauration d’un service national obligatoire est une nécessité.
Pourquoi t’investis tu en politique ?
C’est une vocation. Je ressens le besoin de changer ce qui ne fonctionne pas dans la société, et de développer ce qui permet le bien commun. Je suis convaincu que le meilleur moyen d’y arriver, c’est la démocratie : elle parait parfois inefficace ou lente, mais c’est « le pire des régimes… après tous les autres ».
Quelles mesures te plaisent, dans le programme de Arnaud Montebourg, qui concernent les jeunes ?
Sans hésiter, c’est l’instauration d’un service national : un service obligatoire pour tous les jeunes citoyens, garçons et filles. Il pourra être civique, militaire ou humanitaire. C’est une nécessité car il permet de brasser des jeunes qui ne se seraient pas rencontré sans cela. Le mot obligatoire peut faire peur : mais ça permettra de montrer à un jeune qui ne ferait pas lui-même la démarche d’aller vers les autres, qu’il a quelque chose à apporter, comme tout un chacun. Ce sont souvent les mêmes qui s’engagent : ceux qui ont assez confiance en eux pour considérer qu’ils ont les capacités d’aider les autres.
Trouves-tu que les jeunes sont assez impliqués en politique ?
C’est évident, les jeunes sont peu engagés dans des formes « traditionnelles », mais je pense que certains ont un désir de s’impliquer autrement dans la société. Je trouve que l’on aurait besoin de davantage de jeunes en politique, parce que l’on ressent vraiment l’impact de la présence d’un jeune dans une réunion politique !
Je me suis politisé par internet.
Que faut-il faire selon toi pour qu’ils s’investissent davantage ?
Je pense que le monde politique devrait s’ouvrir davantage aux formes d’engagement « nouvelles » que les jeunes attendent. Le succès des chaines Youtube « modernes » de certains candidats le montre. On ne doit pas penser que les jeunes vont directement entrer dans la politique traditionnelle : les seuls pour qui cela marche sont ceux qui ont des personnes engagées dans leur famille et dans leurs proches. Personnellement je me suis politisé par internet, par mes lectures (papier ou numériques), et par la fréquentation de certaines personnes. Pas en entrant directement dans un parti politique.
Si Arnaud Montebourg ne passe pas le cap des primaires, quel candidat pourrais-tu soutenir ?
Nous n’avons pas d’autre choix que de gagner ! J’aurai beaucoup de mal à soutenir un autre candidat, car les autres candidats de gauche sont soit trop caricaturaux, soit peu informés des réalités du terrain.
Les primaires de la gauche et des écologistes se tiennent les dimanche 22 et 29 janvier. Pour savoir où et comment voter, rendez-vous ici.