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La première mi-temps aura surtout été marquée une grève des encouragements de la part du kop, accompagnée de cette banderole.

Lille – Lyon : Tensions au Stade Pierre Mauroy

Banderoles, grèves, chants contestataires… La défaite du LOSC vendredi soir à domicile face à l’Olympique Lyonnais (0-1) aura été encore plus tendue en tribunes que sur le terrain.

Trois minutes de jeu, Cornet ouvre le score pour Lyon. Le Stade Pierre Mauroy, déjà à moitié vide, laisse aller tout son ras-le-bol face à la crise de résultats qui s’abat sur le LOSC depuis maintenant quelques mois. En tribune nord, le groupe des Dogues Virage Est, habituellement très bruyant, a décidé de faire silence pendant quarante-cinq minutes.

Absents, comme vous.

La banderole, déployée au milieu d’une tribune laissée volontairement vide, fait mal au cœur. Drôle d’atmosphère dans cette première mi-temps durant laquelle le stade sonne bien creux sans les chants de ses supporters. Sur le terrain, les joueurs ne mettent pas un pied devant l’autre. L’arbitre siffle la pause et le public tout entier hue ce bien triste spectacle.

Aux retours des vestiaires, les Dogues Virage Est reprennent du service. La tribune se remplit de nouveau et les chants résonnent plus fort que jamais. Tout le monde le sait, Gérard Lopez, futur propriétaire du club, est présent au stade pour la première fois. Mais cela n’enlève rien à la volonté des supporters de faire bouger les choses. Certains membres du LOSC ont les oreilles qui sifflent : on demande la démission du coach Antonetti, qui n’a décidément plus la cote à Lille. Le milieu de terrain Morgan Amalfitano est pris pour cible par le kop pour ses mauvaises performances et sa nonchalance affichée sur le terrain. À sa sortie, le numéro dix lillois répondra par des applaudissements moqueurs en direction du public.

Les joueurs esquivent des projectiles.

Fin du match, nouvelle défaite des Dogues. La neuvième en treize matchs. Lille pointe à la dix-neuvième place du classement. Une nouvelle banderole est étendue en tribune : « On veut des Dogues, pas des chèvres ». Emmenés par leur capitaine Rio Mavuba, un groupe d’une douzaine de joueurs vient faire face au kop et assume la situation. Amalfitano a foncé tête basse au vestiaire. Les huées sont toujours aussi appuyées, les joueurs esquivent des projectiles, des insultes. Face aux Dogues Virage Est, Mavuba demande à dialoguer avec le leader du groupe. Il répète que les joueurs présents face à eux s’excusent et assument. Certains semblent vraiment touchés, comme le jeune Yves Bissouma, ou Sébastien Corchia, au bord des larmes. Lopes, Eder, Enyeama, Civelli, Basa et quelques autres sont aussi présents.
La crise est à un stade rarement atteint à Lille. Gérard Lopez ne semble pas refroidi par ce qu’il a vu ce vendredi soir. Mais l’homme d’affaire luxembourgeois est allé rencontrer les joueurs dans le vestiaire. Il leur a affirmé qu’il n’y aurait pas vraiment « de révolution dans le groupe » et que « 90% de l’effectif serait conservé » dans un premier temps. L’annonce du rachat est de plus en plus proche et devrait tomber dans les semaines à venir.

Tristan Couvreur