ABYSSES : LA NOUVELLE SÉRIE D’ANTICIPATION QUI NOUS PLONGE DANS UNE RÉFLEXION ÉCOLOGIQUE

SYNOPSIS : Après des années de pollution et de dérèglement climatique, 
une force mystérieuse venue des profondeurs utilise des créatures marines 
pour déclarer une guerre contre l’humanité. Alors que la société s’effondre, 
une équipe de scientifiques doit découvrir la vraie nature des attaques 
et de la créature énigmatique qui les initie avant qu’il ne soit trop tard.

Entre production verte et mise en scène de catastrophe écologique, les séries s’imprègnent de la crise actuelle. A l’occasion du festival Séries Mania, Cécile de France, Barbara Eder et Frank Doelger nous ont parlé de leur nouvelle série : Abysses. Un mélange d’anticipation, d’urgence climatique, de suspens et de collaboration internationale bientôt programmée sur France 2.
Après avoir passé neuf ans en tant que producteur exécutif dans la série Game of Thrones, Frank Doelger a produit cette série. Il a fait appel à Barbara Eder pour réaliser 4 épisodes et à Cécile de France pour jouer le rôle d’un médecin en quête de réponses.

Comment avez-vous eu l’idée de cette série ?

Frank Doelger : Avant ce projet j’ai passé neuf ans sur Game of Thrones. J’ai ensuite monté une société de production, Intaglio Film, avec des collaborateurs. Nous cherchions un projet qui puisse réunir une coproduction internationale.
Nous sommes tombés sur un roman allemand publié en 2004 qui s’appelle The Swarm de Frank Schätzing. J’ai eu beaucoup de doute pour l’adapter, parce que la fin du roman est sombre, quasiment sans espoir. Nous avons voulu changer cela en s’inspirant des films de monstres.
Dans la série Abysses, on se rend compte que ce monstre ne fait que défendre, lui et son environnement. Finalement, le monstre dans l’histoire, c’est nous ! En prenant conscience de cela, nous avons l’envie et le moyen d’agir.

Est-ce difficile de gérer une si grosse production, à l’échelle internationale ?

Cécile de France : Le tournage a été compliqué uniquement à cause du Covid. Il y a eu des cas qui se sont déclarés durant le tournage, nous devions donc être isolé dans notre chambre d’hôtel. C’était un gros casse-tête pour la production, cela a créé de gros décalages.

Barbara Eder : Les artistes aiment être ensemble, malheureusement, nous devions souvent travailler séparément. La différence des mentalités était également compliquée : chaque producteur, de différente nationalité, veut une production qui va plaire à leurs audiences. Réunir ces mentalités dans un petit espace donne parfois naissance à des incompréhensions. Mais j’ai trouvé ça amusant, la différence ouvre des potentialités et j’ai beaucoup aimé ce tournage.

Frank Doelger : Les co-producteurs et les diffuseurs se sont mis d’accord dès le départ sur ce que représentait un projet international comme Abysses. Un projet n’est pas international parce qu’il a des acteurs ou des lieux de tournage de différents pays, mais parce que le sujet est universel. Il doit attirer tous les publics. Je ne vois pas de sujet plus actuel que le changement climatique et ses conséquences.

Cette série évoque l’impact de l’homme sur son environnement. Mais tourner une série dans le monde entier, cela pollue aussi beaucoup non ?

Nous avons fait en sorte que cette production soit respectueuse de l’environnement. Grâce aux effets spéciaux, nous avons pu concentrer le tournage en Italie pour limiter les voyages, alors que l’intrigue se déroule dans des pays éloignés les uns des autres : Pérou, Canada, France, Afrique du Sud, Norvège, Arctique, les îles Shetland…

Comment avez-vous géré les coulisses des scènes avec les animaux ?

Frank, en rigolant : Je tiens à dire, premièrement, qu’aucun animal n’a été maltraité sur le tournage. La scène avec la langouste est un mélange d’effets spéciaux et d’utilisation de maquette. C’est la même chose pour l’orque échoué sur la plage dans le premier épisode : effets spéciaux et grosse maquette.

Qu’est-ce qui vous donne envie de participer à ce projet international ?

Cécile : C’était très excitant parce que c’était la première fois que je participais à une production de science-fiction ! J’ai beaucoup apprécié comment la série aborde les questions environnementales.
Nous culpabilisons fortement l’être humain sur ces questions. Or, il faut continuer à croire en lui et à le valoriser. J’ai adoré interpréter ce personnage passionnant. Elle est déchirée entre les gens qu’elle aime et ses recherches scientifiques.

Et gérer le tournage dans une autre langue ?

Cécile : Il y avait parfois un vocabulaire très scientifique, il fallait donc beaucoup de préparation. Nous pouvions d’ailleurs avoir un coach si nous le souhaitions. Je trouve très intéressant que chaque personnage ait une scène dans sa langue maternelle, cela amène de la richesse. C’est pour cela qu’il faut regarder cette série en VO (Version Original), c’est très important !

Les grosses productions qui parlent de l’urgence climatique, comme Abysses, se développent, pensez vous qu’elles puissent permettre d’éveiller la conscience de certains spectateurs ?

Cécile : Personnellement, je crois beaucoup en la force émotionnelle de l’être humain. Sa capacité à avoir de l’empathie de collaborer, c’est d’ailleurs une des caractéristiques des héros de la série. La fiction a le pouvoir d’activer la partie émotionnelle de l’être humain et de lui faire prendre conscience de choses essentielles.