Sing+Sing
Sing+Sing

À l’affiche : Sing Sing, l’Art derrière les barreaux

Sorti le 29 janvier en salle, nominé aux Oscars et réalisé par Greg Kwedar, Sing Sing  c’est un hymne à la rédemption qui révolutionne le cinéma.

Divine G, condamné injustement pour meurtre, se retrouve incarcéré dans la prison de Sing Sing , sur les rives de l’Hudson River. Dans ce milieu carcéral, il décide de participer à un atelier de théâtre. Durant six mois, avec ses co-détenus, ils devront se prêter au jeu et réaliser un véritable spectacle pour divertir le reste des condamnés.

Basé sur une histoire vraie, le film de Greg Kwedar  brouille les frontières avec la fiction, notamment par le choix puissant de caster d’anciens détenus de la prison de Sing Sing : au total, 85% des acteurs du films sont des ex-détenus. L’authentique prison des années 90 a été gardée comme lieu de tournage. Distribué par le studio américain et indépendant A24, Sing Sing révolutionne le monde du cinéma en se plaçant comme premier film de l’histoire à sortir simultanément en prison ainsi qu’en salle.

 “Sing Sing, ce n’est pas qu’un portrait de la vie de détenu, c’est une ode au théâtre.”

Au-delà d’être un drame qui pousse le spectateur à se questionner sur les destins tragiques, la formule de Sing Sing est simple ; utiliser l’Art comme outil pour la rédemption. Le programme RTA  (Rehabilitation Through The Arts) est le moteur de cette histoire qui a changé des milliers de vies aux États-Unis. À la sortie de la salle 2 du Majestic, Amélie, 28 ans, livre  son ressenti : “Sing Sing ce n’est pas qu’un portrait de la vie de détenu, c’est une véritable ode au théâtre.” Le film représente l’essence même du théâtre, entre contrôle des émotions et désir de performer. Patrick Scola, directeur de la photographie, a choisi de tourner certaines scènes en improvisation pour créer une forte proximité entre les acteurs.

“Ce film est un puissant anti-dépresseur”

“C’était une très belle projection. Le film parle à la fois d’art et de la pudeur émotionnelle que les hommes rencontrent dans leur vie, explique Paul, étudiant en troisième année de sociologie. C’est factuel, les hommes sont éduqués à ne pas montrer leurs émotions, comme les détenus de Sing Sing ! Jusqu’à ce que le théâtre vienne à eux” ajoute-t-il en souriant.

En contraste avec la figure traditionnelle de la brute épaisse, Colman Domingo, qui interprète le rôle principal, a convaincu le public aussi bien que les critiques. De multiples nominations ont été reçu pour Sing Sing aux Oscars, BAFTA et Golden Globes dans la catégorie meilleur acteur pour Colman Domingo. Les Lillois aussi ont été conquis. Parmi eux, Antoine, en jogging et en sweat, raconte ce qui l’a motivé à sortir en ce temps grisâtre “Ce film est un puissant antidépresseur, surtout en pleine saison hivernale. Je suis content d’avoir pris le courage d’aller au cinéma seul.”

Ce qu’il faut retenir, c’est que l’esprit Sing Sing, c’est un souffle d’espoir robuste qui traverse les écrans.