Mardi 1er novembre sortait en salle Mascarade, un film signé Nicolas Bedos. A l’affiche, Isabelle Adjani, François Cluzet et Pierre Niney. Ce dernier était à l’UGC Béthune de Lille pour assurer l’avant-première de cette comédie dramatique, dans laquelle il interprète un gigolo prêt à tout pour vivre ses rêves. Après la diffusion, il a répondu aux questions du public.
Avez-vous une anecdote de tournage à nous raconter ?
Pierre Niney : Les plus marrantes, je ne peux pas les raconter (rires). Allez, je vous livre un bon souvenir vraiment cocasse. On m’a demandé d’apprendre à danser pour l’une des scènes du film. La chorégraphe m’a dit que j’allais devoir le jouer sur le sable et que ça serait bien plus fatiguant qu’en répétition dans un studio. Pas de plage à proximité ! Je lui ai proposé de venir chez moi, à la campagne : juste à côté, il y a un manège pour chevaux, ça me paraissait être le sable le plus accessible. Nous avons donc dansé les pieds dans du crottin de cheval. On était bien loin du coté glamour de la plage de la côte d’azur !
« La première fois que j’ai lu le scénario, je n’ai rien compris »
Comment avez-vous accepté le film et comment s’est passé la découverte du script ?
La première fois que j’en ai entendu parler, c’est sur le tournage d’OSS 117. J’étais dans ma chambre, et la nuit, j’entendais des bruits de pas au-dessus de ma tête. C’était Nicolas qui imaginait déjà la chorégraphie d’Adrien que j’interprète dans le film ! Un an plus tard, il m’a envoyé le scénario. Il cherchait son Adrien et ne le trouvait pas. La première fois que je l’ai lu, pour être honnête, je n’ai rien compris (rires). J’étais passé à côté de ma lecture. Puis je l’ai relu, j’ai beaucoup mieux compris, et j’ai tout de suite accepté.
Quelle a été votre scène préférée à tourner ?
J’ai adoré tourner la scène de la danse : on m’avait demandé d’improviser un peu, c’était assez personnel comme travail. Le jour où j’ai présenté ma chorégraphie devant toute l’équipe, j’étais flippé. En plus, on était sur la fin du tournage, on était tous très fatigués. Je pensais que je serais focalisé sur ma technique, sur mes mouvements…Finalement, j’ai été pris par l’émotion, et l’équipe aussi. J’en garde un super souvenir.
Vous avez travaillé avec Nicolas Bedos sur OSS 117 et maintenant sur Mascarade, est-ce que vous avez noté des différences entre ces deux films ?
Dans OSS 117, Nicolas Bedos reprend la franchise de Michel Hazanavicius. Il a donc réalisé le film sans l’écrire. Fatalement, c’est très différent. Nicolas est un auteur. Dans Mascarade, il y a son humour, la violence dans les rapports sociaux qu’il aime mettre en avant. Dans OSS, il n’y avait pas tout ça, c’était plutôt comme une grande cour de récréation. Mascarade, c’est son haleine, c’est son truc.
Quelle a été votre part d’improvisation dans ce film, mis à part la danse, bien sur ? Et le fait que vous portiez le rôle principal de cette grosse production, est ce que cela n’était pas trop stressant ?
Au cinéma, chaque minute compte, surtout sur un projet aussi ambitieux. Je pense que tout l’art de l’acteur, c’est d’être conscient de ça dans un coin de sa tête mais de l’oublier en jouant. Pour la part d’improvisation, il n’y en a aucune. Autant sur La Flamme et Le Flambeau, c’est 99% d’impro (rires), autant là, c’est un film très écrit. Mais j’adore faire les deux, je suis habitué car je viens du théâtre.
Quel rôle avez-vous préféré jouer dans votre carrière ?
J’ai aimé chacun de mes rôles mais si je devais faire un top 3, je dirais d’abord le film Yves Saint Laurent : j’étais jeune, on me confiait un rôle important, c’était exaltant. Je pense aussi à Frantz, un film de François Odon que j’aime beaucoup. Je suis sûr que c’est le film qui va le mieux vieillir. J’ai aussi adoré faire Le Flambeau et La Flamme : je ne savais pas qu’on pouvait rire autant en une journée. Mais j’ai aussi adoré Boite Noire, qui m’a emmené dans un univers que je ne connaissais pas du tout. En fait, je suis en train de citer tous mes films (rires).
« C’était un moment hors du temps, exceptionnel »
Qu’est-ce que vous a apporté de jouer avec des acteurs comme François Cluzet ou Isabelle Adjani qui ont une grande carrière derrière eux ?
J’étais ultra impressionné ! Notre première rencontre s’est faite chez Nicolas Bedos à la lecture du script. J’avais l’impression de sortir du cours Florent. Ils ont commencé à raconter des anecdotes pour me mettre à l’aise. Pour moi qui suis un fou de cinéma, c’était un moment hors du temps, exceptionnel. Mais bon, quand je joue, je joue. C’est moins les partenaires que la peur de rater qui m’effraient.
François déteste quand je dis ça mais je vais le dire quand même : j’ai toujours rêvé de l’apercevoir, de lui donner ne serait-ce qu’une réplique dans un film. Et là, on est à l’affiche ensemble. Conclusion : Il faut vraiment croire en ses rêves… Bon, par contre, on ne joue aucune scène ensemble (rires) !