Samedi 4 mai s’est déroulée la tant attendue parade Eldorado de Lille 3000 ! Chars, musiques endiablées, c’est tout un voyage vers le Mexique que nous a proposé l’association culturelle. Circonflex mag a décidé de vous emmener dans ses déambulations nocturnes.
Voltaire en a rêvé. Lille 3000 l’a fait. Si le philosophe, dans son conte Candide, avait imaginé des rues pavées d’or et des joyaux à perte de vue, à Lille c’était plutôt costumes, voltiges et mariachis qui étaient synonymes d’Eldorado. Nos Lillois, heureux optimistes, étaient présents.
19h30 tapante. Le centre est noir de monde. Une foule dense se presse dans les rues. Nous aussi, nous avons joué des coudes pour être au plus proche. Rue Faidherbe, la parade est sur le point de commencer. A côté de nous, Pénélope s’impatiente. Etudiante en art, elle a longuement attendu l’événement « Notre projet de fin d’année tourne autour d’Eldorado. Je suis venue pour trouver aussi de l’inspiration. Les décors, les costumes, tout est source de création. ».
Les festivités commencent. Un énorme reptile flotte dans les airs, taquine les gens aux fenêtres, impressionne la foule. Les parents rassurent leurs chères têtes blondes. Chars et danseurs, paillettes, lumières, chanteurs, tambours… la parade n’en finit pas. De Frida Kahlo aux catcheurs mexicains (nos préférés), c’est un tour d’horizon du Mexique auquel on assiste. Thomas fait partie des émerveillés « ils ont vraiment fait du bon boulot. Les danseurs assurent, ce n’est que le début pour eux, ils vont devoir tenir toute la soirée. Ils ont mis le paquet cette année. »
Se lâcher !
En effet, ce n’est qu’un début. On nous signale pourtant quelques mécontents du coté de la Grand Place : la parade se fait désirer un peu trop longtemps pour bon nombre de spectateurs.
Nous, on suit le cortège, qui arrive enfin sur la Place. Dans les airs, un lustre immense, suspendu à des dizaines de mètres d’altitude. Dessus, tranquillement assis, des musiciens y jouent du tambour, certains se permettent des numéros de funambule. A côté de nous, ça rigole nerveusement : « là maintenant, je dois avoir plus peur qu’eux », plaisante une passante.
La nuit tombe. On se laisse entrainer par la foule, au milieu des nombreux danseurs improvisés. Parmi eux, il y a Lucille, le sourire aux lèvres, les yeux mi-clos, avec ses longs cheveux bouclés et son air très zen : « Les gens ne profitent plus assez. C’est le moment où l’on doit se lâcher. Ce genre d’évènement est fait pour ça. » On la suit jusqu’au fameux feu d’artifice du Champs de Mars, qui clôture la parade et ouvre les festivités de la soirée.
Car la fête ne fait que commencer. Direction Grand Place encore une fois, la foule est amassée autour de la DJ La Original Batchica Cumbia Balkan . Au-dessus, une immense boule disco se balance. Vous nous connaissez, à Circonflex Mag, nous aimons nous impliquer. Nous avons donc décidé d’y faire un arrêt. Choix purement professionnel, évidemment.
Le froid c’est dans la tête !
Minuit approche, on immigre vers un concert plus traditionnel place de L’Opera. Des chenilles se forment (on niera toute implication de notre part). Le sol colle, les gens dansent, le froid, pour beaucoup, « c’est dans la tête ». Parmi la troupe de fêtards, on reconnait des danseurs de la parade. Certains sont encore vêtus de leurs habits de lumière. On s’attarde avec un petit groupe : « c’était crevant, mais vraiment, on est contents. On a rencontré plein de gens, on a beaucoup bossé au fil des semaines. Bien sur, il y a eu quelques couacs, c’est inévitable, mais de manière générale, tout s’est bien passé ». La petite bande s’éloigne pour décompresser. Nous, on décide de rester un peu plus longtemps. Encore une fois, par pur esprit journalistique, évidemment.
Alors notre bilan ? Une parade plutôt réussie malgré un long moment d’attente. Elle a eu le mérite d’amener la chaleur et l’effervescence mexicaine. Et les nombreuses expositions prévues nous font déjà envie. On vous le dit, aventuriers lillois, armez-vous de vos cartes et boussoles car l’excursion en terre mythique d’Eldorado n’est pas terminée.