Étudiante en deuxième année de la FFBC, école appartenant à Lille 2, Gwenaëlle Lautrie s’est lancé un défi excitant : créer et diriger l’association Green Solidarity, qui partira dans les favelas brésiliennes au mois d’avril. Elle nous raconte son projet.
Circonflex Mag : Quelle est la plus grosse difficulté rencontrée dans la gestion d’une association quand on est étudiant ?
Gwenaëlle Lautrie : C’est la gestion elle-même ! En tant qu’étudiants, nous n’avons pas forcément un gros bagage en organisation, planification, etc. Tout n’arrive pas avec un claquement de doigts : une association, ça se construit et ça s’entretient. La nôtre, Green Solidarité, nous l’avons créée en septembre pour un départ en mission en avril, nous avions donc très peu de temps pour récolter des fonds. Il fallait se donner à 200% et se coordonner de façon efficace. C’est d’ailleurs un point primordial dans la gestion d’une association : il est indispensable de se mettre d’accord et de discuter pour aboutir à quelque chose.
Peux-tu nous présenter Green Solidarity ?
Dans le cadre de nos études, nous devions monter un projet d’aide à l’international de A à Z. Ceci dans un laps de temps restreint. Nous sommes 5 dans l’assos : Maëva, la secrétaire ; Gauthier, le vice-trésorier ; Eudéline, la trésorière ; Maxime, le vice-président et moi-même, présidente.
Mais Green Solidarity, contrairement à la plupart des projets universitaires, n’est pas qu’une association étudiante …
… Oui, nous avons choisi de nous détacher de l’aspect purement universitaire du projet. Nous avons donc déclaré officiellement notre association, ouvert un compte en banque ainsi que des comptes sur les réseaux sociaux. Notre mission se déroulera à Rio du 9 avril au 14 mai. Nous sommes en partenariat avec une association brésilienne, Saude Criança, avec laquelle nous allons travailler auprès des enfants des favélas. Nous avons prévu de les aider par le biais de petits cours, de discussions sur nos cultures respectives, d’activités sportives et d’éveil pour les plus jeunes…
Aucune aide de la fac.
L’école participe au budget de votre projet ou vous avez dû vous débrouiller seuls pour récolter des fonds ?
Même si notre association a été créée pour valider notre deuxième année, c’est nous qui avons dû récolter les fonds nécessaires à notre action. Aucune aide de la fac, à part une prof qui nous supervise, c’est le principe du jeu. C’est d’ailleurs une partie sur laquelle nous sommes notés : nous devons élaborer un budget prévisionnel et mettre en place diverses actions afin d’atteindre ce budget.
Quels sont les évènements qui vous ont rapporté le plus d’argent ?
Nous avons mis en place plusieurs évènements et, étonnamment, ce ne sont pas ceux sur lesquels nous aurions parié qui nous ont rapporté le plus d’argent. Nous avons organisé des soirées à thème dans des boîtes lilloises, participé à un marché de Noël, mis en place un pot commun sur le net, animé un loto en maison de retraite, vendu des chocolats en partenariat avec Jeff de Bruges… des actions plus ou moins efficaces. Ce qui nous à rapporté le plus, ce sont les opérations « emballage-cadeaux » chaque week-end du mois de décembre et la dernière semaine avant Noël au centre commercial d’Euralille.
Nos principes associatifs sont passés au dessus de nos principes personnels !
Est-il facile de maintenir une vraie cohésion entre vous quand on doit porter un tel projet sur plusieurs mois ?
Non, c’est plutôt difficile Même dans un groupe d’amis, il est évident de rester soudé en toutes circonstances. Nous nous sommes réunis sans nous connaître, 2 jours après la rentrée, en formant un groupe mixte et aux personnalités différentes. La diversité des caractères n’est pas simple à gérer et honnêtement, les désaccords ont été nombreux. Malgré tout, nous avons su gagner en maturité. Mettre de l’eau dans son vin est primordial pour maintenir une association à flots et vu l’importance du projet, nos principes associatifs sont passés au-dessus de nos principes personnels.
Quels sont les intérêts d’un projet pareil, l’école vous les a-t-elle expliqués ?
La FFBC a mis en place le Foreign Challenge il y a quelques années déjà. C’est un projet que peu de facs proposent à leurs étudiants. Les deux premières années de licence sont spécialisées en gestion. Elles nous permettent d’acquérir des bases dans plusieurs domaines afin que nous puissions choisir au mieux notre secteur professionnel. La gestion d’une association, c’est un véritable entrainement qui s’apparente à la gestion d’une mini-entreprise. L’association nous a permis d’acquérir des connaissances en gestion administrative, en langue (car nous avons échangé à l’international), etc. Ce projet développe notre sens des responsabilités, notre maturité et notre savoir-faire en équipe : il nous pousse à grandir.
Cliquez ici pour rejoindre la page Facebook de l’association. Vous y trouverez un lien pour accéder au pot commun mis en place si vous souhaitez faire un don ainsi que les différents évènements organisés par l’association et leur préparation jusqu’au départ.