Après son quatrième roman, et son tout premier prix Goncourt, Jean-Baptiste Andréa était à la rencontre de son public à la librairie Au temps lire de Lambersart. Une séance de dédicaces inédite dans un tel endroit… mais qui résulte d’une belle amitié.
Ce n’est pas au simple hasard qu’il faut attribuer la rencontre de l’auteur à la librairie indépendante de la métropole lilloise. En 2017,Virginie, la patronne, le repère avec son premier roman Ma Reine. “A nos débuts, on suivait de près une maison d’édition, L’Iconoclaste” pointe Rémy, libraire chez Au temps lire depuis maintenant dix ans. A l’époque, Jean-Baptiste Andréa fait partie des auteurs, et la rencontre se fait lors d’une première dédicace organisée dans les locaux lambersartois de la librairie. Le roman connaît un petit succès, trouve son lectorat auprès des fidèles d’Au temps lire, habituée à organiser ce genre de rencontres. “L’idée est de mettre en avant des auteurs moins connus, leur accorder le même temps de parole, la même importance et le même éclairage qu’aux célébrités” précise Rémy. Par la suite, l’auteur reviendra pour la sortie de chacun de ses romans, tout comme ses lecteurs qui ne ratent pas une occasion de venir à sa rencontre.
L’idée est de mettre en avant des auteurs moins connus.
Cette année, l’auteur sort un nouveau livre, Veiller sur elle, et une rencontre est prévue dès cet été à Lambersart. Et entre-temps, l’auteur est récompensé d’un Prix Goncourt. Et avec ce prix, un double sentiment au cœur de la librairie. “Nous étions très émus”, concède Rémy. “Mais nous craignions que la rencontre ne puisse avoir lieu à cause de sa nouvelle notoriété”. Mais le rendez-vous est bien maintenu dans les locaux d’Au temps lire, qui peuvent pourtant paraître trop petits pour ce genre de rencontres. “On voulait que ça reste un événement familial” concède Rémy.
Ce roman est comme une synthèse de tout ce qu’il a fait avant.
Lors de la rencontre, la librairie est pleine. Toute l’équipe est présente avec le sourire aux lèvres face à un public de tous âges, bien que les doyens priment. L’ambiance est chaleureuse et bruyante, cassant avec le froid hivernal et la nuit qui s’installe dehors. Une fois les auteurs installés, le silence gagne la pièce, et ce jusqu’à la fin de leurs interventions. Le public est attentif aux réponses de chaque auteur. Joséphine Tassy d’abord avec son premier roman L’indésir (toujours la volonté de mettre en avant de jeunes auteurs). Se suivent Julia Kerninon et son cinquième roman Sauvage et, enfin, Jean-Baptiste Andréa. Lui parle longtemps de son quatrième roman qui prend place en Italie et traite de l’art, de la sculpture, de la tyrannie et de la liberté. “C’est la synthèse de tout ce qu’il a fait avant” résume Rémy. “J’ai réussi à me détacher de plus en plus des contraintes du scénario dans son écriture” pointe Jean-Baptiste Andréa, ancien scénariste pendant une vingtaine d’années. “Le cinéma, ce sont des contraintes de temps, de lieux, d’espaces qui sont sujettes à être budgétées pour un film. Pas pour un livre”.