Mois sans tabac : 3 jeunes, un même combat.

A l’occasion du mois sans tabac qui débute ce 1er novembre, de nombreux étudiants vont tenter de vaincre leur addiction à la nicotine. Circonflex Mag est parti à la rencontre de trois d’entre eux, partagés entre appréhension et motivation, afin de récolter leur ressenti à l’aube d’un mois compliqué.

Paul. Kevin. Pauline. Respectivement étudiants lillois en audiovisuel, communication et commerce, nos 3 cobayes ont entre 18 et 20 ans. Tombés très rapidement dans les méandres de l’addiction – 17 ans pour Kevin et 16 ans pour Paul et Pauline – il était temps pour eux de tenter l’expérience du sevrage tabagique. Quoi de mieux que le mois sans tabac pour essayer de remplacer les cigarettes par des fruits ou un verre d’eau ?

Tout le monde en est capable

« C’est un défi, c’est carrément un challenge envers moi-même, je sais que tout le monde en est capable… surtout moi », lance crânement Kevin, le sourire aux lèvres. Mais derrière le côté compétitif de l’arrêt de sa consommation, ce grand jeune homme originaire de Poitiers ne peut cacher les quelques doutes qui le taraudent : « il faut vraiment que j’arrête, je le sens sur ma santé. Je monte à peine quelques marches et je suis essoufflé. Je n’ai pas envie de me mettre à la cigarette électronique. C’est s’auto-convaincre que tu ne fumes pas alors que tu continues d’une manière différente. ». Et il n’est pas le seul à être confus dans cette situation bien particulière. « Je pense que je vais craquer. Probablement pas en journée. Mais en soirée, je me vois déjà en prendre une » s’inquiète Pauline. Derrière sa chevelure bouclée, elle s’imagine déjà ressentir de la culpabilité après avoir cédé à l’appel de la cigarette. Pour Paul, il faut rester conciliant : « ce n’est pas parce que je m’en grille une qu’il faudra en faire toute une histoire. Je n’aime pas le côté accusateur de certaines remarques déplacées que l’on peut recevoir ». Mais au-delà des frayeurs et de la détermination de nos trois compères, comprendre le cheminement de leur addiction est une étape importante afin de faire de novembre 2021 un mois synonyme de fierté.

Acte social

A la question « comment avez-vous commencé à fumer ? », tous ont répondu la même chose : « en soirée avec des amis ». Que ce soit par curiosité ou par ennui, par dissidence ou pour braver certains interdits, les raisons de commencer peuvent être multiples. Cependant, les lieux et manières de tirer leurs premières bouffées sont très similaires. « C’est un acte social. C’est pour faire comme tout le monde et s’intégrer, nous explique Pauline. Et puis, au fur et à mesure des jours, tu ressens le besoin d’acheter un paquet. Au début, pas par addiction, mais pour éviter de gratter les autres » ajoute Paul. Malgré l’inquiétude que cette conclusion amène à propos du tabagisme des mineurs, il va sans dire que, pour eux, ces situations ne sont pas alarmantes. Elles sont même tout à fait normales, même si là où la cigarette était occasionnelle, les mauvaises habitudes prennent le contrôle. Kevin raconte : « honnêtement, je ne pense pas être accro à la nicotine, mais plutôt au geste de fumer, à l’habitude. Je l’ai associée à des choses : le café du matin, les pauses entre les cours, après le repas du midi, en buvant une bière, etc. ». Pour nos étudiants, il est désormais crucial de se prendre en main.

« Garder espoir »

A l’approche de ce mois compliqué, l’heure est à la réflexion pour Pauline, Kevin et Paul. Comment parer aux instants de besoin intense ? Comment esquiver les moments de faiblesse mentale ? Chacun y va de sa petite technique. Pour Pauline, faire un stock conséquent de chewing-gum à la menthe et « regarder régulièrement [son] compte en banque ne pas partir en fumée » afin de se rassurer devrait suffire. Paul compte combattre ses pulsions grâce à un abonnement fraichement payé à la salle de sport : « A la moindre envie, je fonce travailler les pectoraux » s’exclame-t-il avec une pointe d’auto-dérision. Kevin, quant à lui, compte y aller progressivement : « 10 jours de lutte intensive. Ensuite on verra bien. Mais il faut garder espoir ! ». De manière générale, tous redoutent les deux premières semaines, mais se préparent déjà psychologiquement. Leur dépendance (ou non) à la cigarette est entre leurs mains !

Bourrés de bonnes intentions, Pauline, Kevin et Paul vont se livrer à un combat psychologique envers eux-mêmes. Circonflex Mag leur souhaite bonne chance et les retrouvera à la fin du mois pour un bilan de ce mois sans tabac !