Samedi 13 octobre se tenait, en France et en Europe, une marche citoyenne pour le climat. A Lille, plusieurs associations, notamment les activistes de la Maison Régionale de l’environnement et des solidarités, se sont mobilisées pour réunir le plus de monde possible. Sous le slogan Il est encore temps, du nom du nouveau mouvement citoyen lancé par de jeunes youtubeurs, près de 4000 personnes se sont données rendez-vous pour (re) penser l’avenir.
« Pensez environnement, les amis ! » C’est ce que clament de nombreux manifestants lors de notre arrivée sur la Grand Place. Et pas facile pour notre équipe de se frayer un chemin parmi les drapeaux et pancartes qui s’accumulent aux pieds des marches du Théâtre du Nord. Le soleil est à son zénith, certains ont eu l’audace de venir en short (ce qui, au vu des circonstances actuelles, n’a pas de quoi nous rassurer). Beaucoup attendent le coup d’envoi de la marche. Mais avant, les organisateurs invitent associations et experts à parler au micro. Comptes rendus, appels à manifester : c’est un défilé de personnalités qui se présente devant nous. Dans la foule, ça commente, ça applaudit, ça vanne (beaucoup) et ça siffle (un peu). Autour de nous, beaucoup d’ados se pressent pour ne rien rater. Daniel, retraité, s’exclame : « C’est vous qui allez nous sauver, nous, on essaie juste de rattraper ce que l’on a fait. » Président de l’association Expression, il ajoute : « Les associations et les mouvements citoyens ont maintenant la responsabilité de fédérer les gens. On a besoin de système horizontaux où chacun participe comme il peut ».
Ne pas bloquer les gens dans la peur.
Sur des airs de musique reggae, la foule se met doucement en route vers République-Beaux Arts. On rencontre Pauline, du collectif Ensemble pour le climat. Elle a aidé à l’organisation de la marche « On voulait vraiment trouver un équilibre entre l’urgence de la situation et ne pas bloquer les gens dans la peur. On a également déposé le rapport catastrophique du GIEC ce matin dans 25 mairies. » Pauline et l’écologie, c’est une longue histoire : « J’ai fait un Burn Out environnemental. J’étais mal au quotidien. Les gens n’arrêtaient pas de dire que ça ne servait à rien de lutter mais c’était plus fort que moi. Un matin, je me suis levée, je me suis dit que je ne pouvais plus continuer comme ça. J’ai décidé de m’engager moi aussi ».
Dans le cortège, on rivalise d’humour dans les slogans. Pour autant, les manifestants ne perdent pas de vue leur objectif. Nombreux sont ceux qui se peignent les mains en rouge pour promettre aux lobbys et aux banques une nouvelle pression citoyenne. Et parmi les activistes, on se fraye un chemin vers Julie, responsable locale de Génération future et membre de Sauvons les coquelicots : « On essaie d’organiser des actions citoyennes sur les pesticides. On a lancé une association phyto-victime pour les personnes souffrant de l’utilisation de ces pesticides. On veut leur donner une voix. On réclame l’interdiction de tous les pesticides de synthèses. On se rejoint tous les premiers vendredis du mois à 18h30 sur les places des mairies, et on va continuer de faire pression ! »
Enfin, nous arrivons tranquillement sur la place des Beaux Arts où l’on propose aux manifestants de dessiner à coups de craies sur le sol. Et c’est un véritable arc en ciel qui se déploie sous nos yeux. Parmi les artistes, il y a la petite fille de Ludovic. Ludo (pour les intimes) avec qui on commente l’arrivée du cortège France Insoumise. En tête de file, les députés du Nord : Adrien Quatennens et Ugo Bernalicis. « La récupération politique ça m’insupporte. Là je me reconnais enfin dans une cause commune, qu’ils soient là ou pas, ça ne change rien. »
On quitte Ludovic pour flâner encore un peu sur la place. Les groupes se disloquent, certains foncent rue Solférino (on vous laisse deviner pourquoi). Et parmi les derniers irréductibles, restent Cassandre, Romain et Mourtaza. Romain nous confie : « J’ai l’impression de pas assez faire au quotidien mais cette marche, elle m’a remotivé. C’est un peu naïf à dire mais je veux voir des gens agir pour un monde meilleur. Si le gouvernement ne bouge pas, nous, on va le bouger. » Cassandre et Mourtaza ne peuvent qu’acquiescer « Ça fait du bien de voir ce genre de mobilisation. On est en démocratie, il faut le rappeler aux politiques, il faut qu’on leur montre qu’on ne compte pas les lâcher, que ce qu’ils font n’est pas suffisant. » Cassandre ajoute : « Nous, on achète en vrac, on consomme équitable. Mais ce mouvement, c’est un second souffle, on se sent enfin unis, maintenant j’espère que ça va s’intensifier. »
Un second souffle apporté par un mouvement citoyen qui émerge … beaucoup en rêvent. La cause environnementale est ENFIN au centre des attentions. Mais une question reste en suspens : maintenant, on fait quoi ?
Pour rejoindre Il est encore temps, vous pouvez cliquer ici. Et surtout, n’hésitez pas à découvrir les associations lilloises comme celles du réseau de la Maison Régionale de l’Environnement et des Solidarités. Enfin prenez 5min pour signer la pétition de Nous voulons des coquelicots.