Les futures stars de l’humour 

Une vingtaine de candidatures. Six talents sélectionnés pour deux jours de stage intensif. Voilà ce que nous a réservé la première édition de la Learning Expédition. Organisée début février dans le cadre du festival Lillarious, nouveau grand rendez-vous de l’humour, ce programme a permis à de jeunes humoristes en devenir de découvrir les ficelles du stand-up et les joies de la scène.

Jeudi 3 février. 15 heures. Sur la scène du Spotlight, le stress est à son comble. Répétition générale et derniers réglages de son avant l’arrivée du public -moins nombreux que prévu, la faute au créneau horaire- . Aude Galliou, co-fondatrice de l’Académie de l’Humour de Paris et responsable de la Learning Expédition, échange quelques derniers mots d’encouragements avec ses élèves. Directrice du pôle écriture , elle est accompagnée par Mélissa Rojo pour le jeu et Perrine Blondel pour la mise en scène.

Basée à Paris, l’Académie accueille tout au long de l’année des humoristes en voie de professionnalisation. C’est la première fois qu’elle s’exporte. L’équipe de Lillarious, avec à sa tête Grégoire Furrer, le boss du prestigieux Montreux Comedy Festival, a fait appel à elle pour fournir une formation intensive auprès des six talents sélectionnés lors du casting de décembre On demande à Aude ce qu’elle leur enseigne réellement durant ce stage: « en deux jours, on ne peut pas leur apprendre grand-chose. En revanche, on leur injecte des outils, des tips, et on les accompagne pour qu’ils puissent formuler leur problématique. » Entre master class sur le métier, perfectionnement du jeu, décorticage des textes, coaching personnalisés de mise en scène et cours de développement théâtral… autant vous dire que les 6 élèves n’étaient pas là pour rire !

16 heures : la salle ouvre enfin au public. Une vingtaine de personnes prennent place aux premiers rangs et les lumières s’éteignent. Tour à tour, Stéphanie Machart, Tony Dhamellincourt, Fanny Simon, Frédéric Sallé, Pauline Vrand et enfin Malik Farès montent sur scène.  Le trac est oublié, ils régalent le public. Un vrai bon moment, à en croire les éclats de rires dans la salle.

Je me suis formé uniquement grâce aux livres et aux conseils de potes humoristes

17 heures. Derrière le rideau, dans les coulisses, Tony est satisfait de sa prestation, qui lui a valu des applaudissements nourris. Originaire de la région, le trentenaire n’est pas un néophyte : il baigne dans l’humour depuis 2018. Mais il n’avait encore jamais pris de cours. « Comme tous les humoristes français, j’avais acheté le livre référence de Christine Berrou Écrire un one-man-show et monter sur scène. Je me suis formé uniquement grâce aux livres et aux conseils de quelques potes humoristes » explique-t-il. À l’époque, rassemblant ses meilleures vannes pour créer un sketch de cinq minutes, il demande sa première date au Spotlight. Depuis, il a bien évolué puisqu’il jouera la première de son spectacle –Chorizo- le 16 mars au Comedy club. Il sera d’abord en rodage pour trouver le bon rythme et un enchaînement cohérent des sujets mais son objectif est clair : jouer le plus possible pour être le plus à l’aise, et pouvoir se vendre partout. S’il est stressé ? Oui et non, nous dit-il. « Un peu quand même parce que ça va être la première fois. Mais je suis assez confiant sur mon écriture donc j’ai plutôt hâte. » Pourquoi s’est-il inscrit au casting alors ? En voyant l’annonce de la Learning Expédition sur Internet, il s’attendait à recevoir d’elle exactement ce qu’il a eu, à savoir des conseils mais aussi des échanges d’expérience. Et avec son accent bien prononcé et sa maitrise de l’autodérision, il n’a pas eu de mal à être choisi par le jury.

Au collège, quand toutes mes copines adoraient les chanteurs, moi j’adorais les humoristes

Contrairement à Tony, à tout juste 30 ans, Pauline Vrand débute dans l’humour. Cet après-midi, expérience réussie. Il y a encore quelques mois, elle ne faisait absolument pas partie de ce monde-là. Après avoir fait du droit pendant six ans, puis autant dans les ressources humaines, elle a décidé de tout plaquer pour vivre sa passion. Elle a quitté Lille, s’est installée à Paris et a rejoint une école d’humour. Premières blagues. Première scène. Et un truc magique, un vrai déclic que lui a confirmé le directeur en la poussant à rejoindre sa filière pro. D’où lui vient cette passion ? « Au collège, quand toutes mes copines adoraient les chanteurs, moi j’adorais les humoristes », avoue-t-elle. Le Montreux Comedy Festival fait rêver tous les gens de métier. Alors, quand elle a appris la création de Lillarious, dans le Nord, elle a trouvé ça « trop génial symboliquement ». Pour Pauline, tout s’alignait, elle se devait de tenter sa chance. Et elle a bien fait puisque sa gestion de l’espace scénique et son travail narratif lui ont valu une validation unanime du jury. Ce qu’elle pense de la Learning Expédition ? Que c’est une chance incroyable de pouvoir rencontrer des professionnels. Avec ses camarades, elle a parfois passé des heures sur une seule et même phrase, à essayer de trouver la bonne construction, caler la bonne rupture. Comme le dit la devise de l’Académie :  faire de l’humour, c’est sérieux !

C’est dans le cadre du nouveau gala de l’humour Lillarious, lancé par Grégoire Furrer, le fondateur et producteur du prestigieux Montreux Comedy Festival, que s’est ouvert un grand casting dans les Hauts-de-France le 9 décembre 2020. Son but ? Permettre à des humoristes en herbe de découvrir les ficelles du stand-up le temps de deux journées d’immersion, pour ensuite restituer sur scène le fruit du travail effectué.

Et c’est au Spotlight, lieu incontournable de l’humour à Lille -qui a notamment révélé Gérémy Crédeville, l’une des têtes d’affiche du festival-  que les six candidats retenus ont suivi ce programme. Circonflex les a donc accompagné le jour de leur représentation finale dans ce Comedy club.

Sur Instagram : 
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