Après plus de quatre mois de pure folie, La Friche Gourmande a tiré sa révérence dans la joie et la bonne humeur ce dimanche 30 septembre. Circonflex Mag s’est rendu sur place lors de cette toute dernière journée pour vous faire un petit récap’.
On commence par le commencement : pour ceux qui n’ont pas eu la chance de visiter ce petit bout de paradis en plein coeur de Fives, sachez que La Friche Gourmande est un concept « importé » par deux potes, Philippe et Guillaume, de leurs aventures dans le monde. But de l’opération : revoir la notion de sortir. “Notre idéal, raconte Philippe, c’était de créer un endroit où il y a pas mal de stands de restauration, des grandes tables et où tu peux t’amuser pendant des heures parce que t’es avec tes potes. On est vraiment sorti de notre quotidien, c’est ça que nous avons adoré ici.” On peut dire que le pari a été réussi ! D’une friche est né un petit cocon qui a su accueillir des centaines de visiteurs chaque jour.
On sort vraiment de notre quotidien et c’est ça qu’on adore ici.
Ce dimanche, La Friche Gourmande était donc The place to be : entre les familles avec bambins, les bandes de potes allant de la pré adolescence aux cheveux blancs en passant par l’after-work quarantenaire … tous étaient au rendez-vous !
Dès l’arrivée : explosion de rires et de bonnes odeurs. Suivons notre instinct : cap vers le fond, destination le bar. Ce dimanche devait être “un simple vidage de futs”, dixit Philippe, tout en précisant : “Toutes les bières sont locales, tout comme le cidre Mauret qui est le seul en pression fait en Picardie.” À La Friche, on s’abreuve certes (toujours avec modération…), mais on est la aussi pour s’en mettre plein le cornet ! Durant ces 4 mois, la tournante de food corner avait pour ambition de satisfaire tous les palais. Tout en donnant une visibilité à ceux qui n’ont pas d’implantation pérenne. Les desserts de KOOM, par exemple, on aimerait bien pouvoir les retrouver toute l’année dans une jolie petite boutique lilloise. Mais la patronne nous précise qu’elle n’a pas encore les moyens d’ouvrir une pâtisserie : difficile de convaincre son banquier sans bilan chiffré. Et elle n’est malheureusement pas la seule. Philippe nous le confie, il espère que cette expérience servira de tremplin à tous ces restaurateurs spécialisés dans la street food un peu classe… « et sans boites de conserves », tient-il à préciser !
Des vrais sandwichs Banh Mi.
Sortons des sentiers battus, direction Le Smokey Banh Mi. Philippe est particulièrement fier de nous le préciser : “À Lille, c’est le seul endroit, cette année, où l’on a pu déguster de vrais sandwichs Banh Mi.” L’un des employés revient sur son expérience à La Friche : “Nous avons eu la chance de faire partie des permanents. Nous n’aurions pas pu avoir un meilleur coup de pub ! Chaque jour nous a apporté de nouveau clients ! C’était incroyable !” Nous nous laissons tenter par la barquette des copains, des nems et des chips de crevettes à partager… et qui a bien failli disparaître dans la bouche d’une bande de bambins alléchés par l’odeur, affamé après avoir joué dans les jeux gonflables montés pour l’occasion. C’était aussi cela, La Friche Gourmande, un joyeux mélange où tout le monde se côtoie.
Un jeune saxophoniste, très doué, swingue sur un air jazzy. Les jambes nous démangent, on s’arrête, on écoute, on est bien. Un voisin nous interpelle “Ici, on vient pour boire une bière, et on repart à la fermeture sans avoir vu le temps passer.” Il nous raconte combien cet endroit fut l’animation de l’été et combien il va manquer au quartier. “Chaque foyer du coin a reçu deux tickets-boissons pour que tous puissent venir profiter une dernière fois en cette belle journée.” Philippe, notre nouveau meilleur copain, ajoute que tous les événements ont été gratuits pour “que les habitants du quartier qui n’ont pas un porte-monnaie extensible puissent venir ici aujourd’hui”.
Une fière réussite !
Le vent se lève, l’après midi touche à sa fin. On traine un peu des pieds, il y a encore du monde. Avant de lever le camp, un dernier mot à Philippe pour lui demander si la magie pourrait de nouveau opérer en 2019. « On aimerait recréer cette recette-là dans d’autres lieux, nous répond-il, peut être sous une forme complètement différente mais toujours avec ce mojo là et en restant ouvert au grand public. » Pour lui, ces mois ont été une fière réussite. Le concept s’est parfaitement intégré au quartier et a répondu à toutes leurs attentes : « Au départ, on n’avait pas du tout cette culture street market un peu branché. Mais tout a bien fonctionné. En résumé, on peut dire qu’on a réussi à faire un mini centre commercial …mais version très sexy ! ».
Toutes les bonnes choses ont une fin. Mais l’on dit aussi qu’on se sépare pour mieux se retrouver… On ne perd pas espoir de revoir Philippe et Guillaume dans le coin très bientôt.