Natation, vélo, course à pied. Le triathlon, ou « tri » pour les intimes, est en vogue ! Lille Triathlon, le plus grand club de la région, est en pleine expansion. En témoigne la fermeture anticipée des inscriptions dès le début du mois d’août. Circonflex Mag est allé rencontrer les acteurs du club.
Mardi soir, 20h15, au bar de la piscine Marx Dormoy. L’ambiance est à la cool. Tous les ans, le club de triathlon de Lille organise un pot d’accueil pour les nouveaux licenciés. Au menu, bière, boissons gazeuses, cacahuètes et bien sûr, discussions autour du sport ! Les premiers arrivés ont une vue imprenable sur toute la piscine et plus particulièrement sur les lignes d’eau réservées au club. Et le mardi soir, justement, c’est entrainement natation. Dans l’eau, les bonnets rouges avalent les allers-retours avec frénésie et mettent en pratique les instructions de Christophe, l’un des entraineurs.
Se battre pour garder nos créneaux d’entrainements à la piscine.
« La ville de Lille met à notre disposition des lignes d’eau mais, par rapport au nombre croissant de licenciés, cela devient de plus en plus serré » explique Cécile Hubert, présidente du club depuis 4 ans. Elle est assise dans les tribunes de la piscine, un peu à l’écart du bruit qui provient du bar. « Heureusement, nous avons la possibilité de proposer deux entrainements par jour (un le midi et un le soir) les mardis, jeudis et vendredis. Il y a plus de créneaux horaires que de lignes d’eau ! ». François Carlier, ancien président du club, ajoute qu’au début, « le triathlon n’était pas à la mode. Il a donc fallu se battre avec la piscine pour pouvoir garder nos créneaux d’entrainements. »
Engouement autour des sports de plein air.
Pourquoi le triathlon est-il en plein essor ? « Aujourd’hui, explique Cécile Hubert, les gens ont envie de pratiquer le sport en plein air et le triathlon est un bon moyen d’allier nature et entrainements. Il y a un engouement autour du trail et des sports combinés comme le Swim & Run -un enchainement de segments de course à pied et de natation, qui se pratique en duo- et le triathlon en bénéficie. »
De plus, depuis 2017, la chaîne l’Equipe diffuse en clair toutes les épreuves internationales de triathlon ainsi que celles se déroulant sur le territoire national. Le triathlon est également un sport olympique avec de bons résultats pour l’équipe de France (Vincent Luis, 7e des derniers JO). Cet été, théâtre des championnats d’Europe, les athlètes français ont ramenés plusieurs titres, notamment sur le relais. Ces aspects ont un effet sur le nombre de licenciés.
On est passé de 30 à 50 jeunes cette année.
François Carlier rappelle qu’une « politique jeunesse a été lancé en 2010. Elle a eu beaucoup de mal à démarrer et ne décolle que depuis 2 ans. » Cécile Hubert ajoute : « Cette année, nous sommes passé de 30 à 50 jeunes et c’est une bonne chose pour l’école de triathlon ». Le triple effort permet de diversifier les entrainements. Un triathlète peut s’entrainer plusieurs fois par semaine en ne faisant qu’une seule fois, voire deux fois le même sport. La diversification attire donc un public assez large : « Au sein du club se côtoient des personnes exceptionnelles au niveau sportif, des gens qui sont bons et d’autres qui débutent. »
La diversité des sports diminue le risque de blessure.
Avant de plonger pour aller s’entrainer comme tous les vendredis, Sixtine, 26 ans, et Anne-Sophie, 27 ans, nous expliquent pourquoi elles se sont mises au triathlon. « Faire du triathlon permet de diversifier les entrainements et donc de diminuer le risque de blessures. » Pour Anne-Sophie qui pratiquait déjà la course à pied, des défis personnels lui permettent de rester motivée : « J’aimerais bien faire un triathlon M l’année prochaine (1,5 kms de natation, 40 kms de vélo et 10 kms de course à pied) et pourquoi pas, me lancer dans un Half (1,9 kms de natation, 90 kms de vélo et un semi-marathon). » Sixtine, qui ne pouvait plus courir l’année dernière suite à une blessure, s’est mise à faire du vélo et à nager. Pour elle, « l’enchainement de différents sports qui casse la monotonie ainsi que la bonne ambiance du club » sont des motivations présentes lors des entrainements. Et ça marche. La preuve, les Chti triathlètes adultes sont désormais 150 à squatter les entrainements lillois …