Ah, la vie étudiante…. Les cours, les soirées, le besoin d’indépendance et … le manque d’argent. Pour remplir leur porte-monnaie, nombreux sont ceux qui se lancent à la recherche d’un emploi. Que ce soit pour financer ses études, ses loisirs, ses vacances ou devenir autonome loin de papa maman, toutes les raisons sont bonnes pour décrocher un job étudiant. Oui, mais avant de s’engager, le plus important est d’avoir conscience de tous les avantages et inconvénients que cela implique au quotidien.
Le premier critère qui entre en jeu dans le choix d’un job étudiant est bien évidemment … le salaire ! Il est notre motivation : sans lui, on préférerait tous rester au lit et mater des séries. Qui serait capable d’aller bosser juste pour le kiffe ?
Mais il n’y a pas que l’argent qui compte dans la vie ! Il faut aussi s’intéresser aux horaires, à la localisation du lieu de travail, aux responsabilités qui nous seront données et, petit plus, au réseau relationnel que le job nous procurera.
Circonflex Mag s’est intéressé à toutes ces questions et a rencontré plusieurs étudiants venus témoigner de leur expérience. Voici des exemples concrets de petits boulots, qui vous permettront d’aiguiller votre choix.
Le plus fatigant
Récupérer les vêtements. Les plier correctement. Les ranger de manière ordonnée. Voir un client arriver et regarder cette pile. S’inquiéter. Assister à la lente destruction de son ouvrage. Puis recommencer. Tel est le cycle d’un vendeur en prêt-à-porter. Chloé Meurisse, employée chez Hollister, s’est habituée à effectuer cette tâche épuisante tout en gardant le sourire.
Une tache épuisante…tout en gardant le sourire.
Les horaires sont aménageables trois semaines à l’avance et choisis selon les disponibilités de l’étudiant. Les changements de dernière minute sont impossibles.
Le salaire correspond au SMIC horaire. Les employés sont payés 50% en plus du SMIC par heure supplémentaire.
Pour ce qui est de la localisation, le magasin se trouve à Euralille. L’endroit est bien desservi par les transports en commun. Pratique pour la pause déj’ et le shopping !
C’est l’occasion de se faire de nouveaux potes.
Les responsabilités sont diverses. Il y a le travail en salle, en caisse, aux cabines d’essayage et dans la réserve. Si l’étudiant travaille avant ou après l’ouverture, il fait le ménage et vérifie que tout est bien en ordre. « Lorsqu’il n’y a pas de clients, les tâches ne sont pas palpitantes : une fois j’ai du passer deux heures à m’occuper des plantes. Ce sont de fausses plantes géantes que j’ai du nettoyer feuille par feuille. »
Au niveau du réseau relationnel, Chloé travaille principalement avec des étudiants. C’est donc l’occasion de se faire de nouveaux potes et d’aller boire un coup après le boulot. Fini Tinder, allez bosser chez Hollister ! Et pour des rencontres à l’international, le job offre la possibilité de travailler dans tous les Hollister, voire même chez Abercrombie.
Anecdote racontée par Chloé : « Un jour, je travaillais dans la salle, une cliente a commencé à faire ses essayages devant le miroir. Je lui ai demandé de se rendre aux cabines mais elle a refusé. Je suis allée chercher mon manager. On l’a retrouvée en culotte dans le magasin et il l’a virée. »
Le moins sex appeal
« Bonjour, qu’est-ce que je vous sers ? » est LA question de référence lorsque l’on travaille dans la restauration. Malgré cet aspect répétitif, Benoît Saguez, employé à La Boîte à Sandwich, adore son job.
Il travaille durant les horaires du midi, en fonction de sa pause. Seule ombre au tableau : il doit partir quelques minutes avant la fin des cours pour arriver à l’heure.
Même les mecs font la vaisselle !
Le salaire correspond au SMIC horaire.
La localisation est un grand plus pour cet étudiant de l’Université Catholique. Située sur le boulevard Vauban, la sandwicherie est en face de la fac. Il n’a qu’une rue à traverser pour s’y rendre, quel veinard !
On lui donne pas mal de responsabilités. Il s’occupe de la vente, de la préparation des commandes mais aussi du rangement et de la plonge (eh oui, même les mecs font la vaisselle !). Le patron encadre les premiers jours et surveille les gestes, surtout au moment de rendre la monnaie. Autant ne pas passer pour un voleur dès sa première journée de boulot !
Mais ce que préfère Benoît, c’est le caractère relationnel du job : on voit beaucoup de monde et de tous les âges. On peut discuter et rigoler avec les clients. La bonne humeur se ressent aussi entre collègues. « J’ai eu la chance de tomber sur des personnes ouvertes, le courant est bien passé et je suis content de retrouver cette bonne ambiance quand je vais bosser » nous explique-t-il.
Petit bémol : comme pour tous les fast-food, pensez à l’odeur nauséabonde de frites qui va s’imprégner dans vos vêtements. Futile, vous pensez ? Mais quand vous retournez en cours et que tout le monde se bouche le nez autour de vous, là ça devient vite moins marrant.
Le plus enrichissant
Travailler à l’hôtel Carlton en étant étudiant, impossible ? Eh bien, Zélie Lescaillet, élève à l’ESDHEM, nous prouve le contraire. Après y avoir obtenu un stage de plusieurs mois dans le cadre de ses études, le patron l’a repérée et l’a embauchée en tant qu’ « extra ».
Ses horaires dépendent de la demande. Donc, le planning n’est pas fixe. Elle travaille lorsqu’un réceptionniste est absent ou souhaite prendre des congés. Les horaires du matin vont de 6h à 14h et l’après-midi, c’est de 14h à 23h.
Le salaire est variable en fonction du nombre de postes effectués dans le mois. Mais en tout cas, un « extra » est payé au-dessus du SMIC.
On rencontre même des célébrités.
La localisation – en plein coeur de Lille – est un gros atout. Son école se trouve à 5 minutes à pied de l’hôtel. Zélie peut aussi y aller en voiture, sans aucun stress pour dénicher une place : elle a accès au parking privé du Carlton.
Les responsabilités sont croissantes en fonction du niveau de compétences. Elle peut s’occuper de la réception ou du bar. « Nous sommes très bien formés dès les premiers jours. Cela nous permet de travailler en totale autonomie et avec de nombreuses responsabilités. » explique Zélie.
Le job fournit un bon réseau relationnel. On rencontre beaucoup de personnes et même des célébrités ! Mais pas de bol pour nous, leurs noms doivent rester confidentiels. « Il faut apprécier le contact humain » précise Zélie. Et ajoutons qu’il faut aussi avoir une bonne maîtrise de l’anglais. Le Carlton regorge de clients étrangers. Si à la question « Where is a good restaurant ? » vous répondez « Yes, I’m fine », vous n’êtes pas fait pour le job.
Le plus contraignant
Si on vous dit « bières, chocolats, gâteaux et bonbons », ça vous ouvre l’appétit ? Et si en plus, on ajoute que c’est moins cher qu’en France, vous allez foncer ? Alors, bienvenue dans un tabac de la frontière belge ! Cassandre Lamazière est vendeuse chez Real Tabacco, une enseigne bien connue en Belgique.
Les horaires peuvent être contraignants pour certains étudiants. Il faut sacrifier son week-end entier pour travailler 8h par jour. La journée de travail s’effectue de 9h à 18h30 ou de 10h30 à 20h. Alors, pas de samedi, ni de dimanche pour se reposer, faire ses devoirs ou aller en boîte. Et ça, au minimum deux fois par mois ! « Le plus important, c’est l’organisation. J’essaye d’optimiser mon emploi du temps la semaine pour éviter de devoir tout faire le dimanche soir à 23h » nous dit Cassandre.
Le salaire augmente selon l’âge et l’ancienneté de l’employé. On débute à 7,50€ de l’heure. À 20 ans, Cassandre est payée 10€ de l’heure.
Cette étudiante à l’Estice a préféré une localisation proche de son lieu de résidence. Le tabac se trouve en Belgique, tout près de la frontière. Il lui faut moins de 10 min pour s’y rendre et elle peut même y aller en bus. Sympa pour manger chez soi le midi !
Cassandre n’a pas trop de responsabilités à sa charge. Elle est principalement caissière. Parfois, elle s’occupe du réapprovisionnement du magasin ou du ménage.
Le réseau relationnel ne la dépayse pas. Nous sommes bien loin des clichés belges et des « à tantôt », « menant », « une fois »… Pas étonnant ! Un tabac à la frontière attire plutôt les Français qui viennent acheter leurs clopes moins chères. Cassandre en rigole : « Je travaille en Belgique mais les 3/4 des clients sont des Français. »
Anecdote racontée par Cassandre : « Une fois, un client est venu pour se faire rembourser sa tubeuse à cigarettes. Elle était soi-disant cassée mais je ne constatais rien. Il voulait absolument un dédommagement. Le ton est monté et il a fait un scandale dans le magasin … pour une tubeuse à 3,50€. »