antoinette dubrulle
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Antoinette Dubrulle, un héritage familial au service des malades

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Gérante de la boutique Au Palais du Cheveu à Lille, Antoinette Dubrulle perpétue l’art de la perruque avec un savoir-faire unique. À l’occasion d’Octobre Rose, elle témoigne de son engagement quotidien pour redonner confiance à celles et ceux qui affrontent la perte de leurs cheveux.

Antoinette Dubrulle, héritière d’une longue lignée d’artisans perruquiers, continue de faire vivre un savoir-faire familial qui remonte à plus d’un siècle. Tout commence en 1910, quand son grand-père s’installe à Roubaix comme coiffeur et perruquier. En 1920, sa grand-mère ouvre à Lille un magasin de coiffure, spécialisé en perruques et postiches. De ce couple de pionniers naissent huit enfants, dont Agnès, la mère d’Antoinette, qui transmettra à sa fille non seulement les secrets du métier, mais aussi l’importance du lien humain.

Une clientèle aussi diverse que variée

Après avoir avoir repris la boutique familiale, Agnès, oriente l’activité vers la fabrication de perruques pour répondre aux besoins croissants des personnes atteintes de maladies provoquant la perte des cheveux : pelade, alopécie, calvitie, et cancers. Elle enseigne à Antoinette non seulement l’art de la perruque, mais aussi la manière d’accompagner des personnes fragilisées par la maladie.

« Ma mère a appris à travailler avec ceux qui sont malades. »

Aujourd’hui, Antoinette est à la tête de cette entreprise qu’elle qualifie de « vieille maison familiale », continuant de privilégier le contact humain dans un métier qui a beaucoup évolué. « On ne fabrique plus sur place, même si j’ai eu la chance d’apprendre auprès des Artisans perruquiers Français. » Avec une clientèle aussi diverse que variée, allant de 8 à 98 ans, hommes, femmes et enfants, elle reçoit chaque jour des personnes pour qui la perruque n’est plus seulement un accessoire de mode, mais une véritable nécessité. Mais elle n’oublie pas de rappeler que « la maladie, c’est toute l’année. Octobre rose, c’est surtout un moment où l’on peut se déplacer, notamment dans les hôpitaux, pour expliquer notre travail. »

Antoinette parle avec émotion des personnes qu’elle accompagne. Pour beaucoup, la chute des cheveux liée à la chimiothérapie est une épreuve particulièrement difficile, souvent vécue comme le moment où la maladie devient visible. « Venir ici, c’est une épreuve. Il faut être à l’écoute, les laisser parler, raconter, et les guider pour trouver la solution la plus adaptée à leur mode de vie, leurs préférences. » L’approche qu’elle privilégie est basée sur l’empathie et la patience : « On donne plusieurs rendez-vous pour s’adapter au mieux à leur rythme. »

« Ce ne sont pas des patientes, ce sont des clientes »

Ce métier, Antoinette l’exerce avec passion. « Voir l’étincelle dans les yeux, c’est pour ça que je fais ce métier. » Elle insiste aussi sur le fait que, pour elle, une perruque reste avant tout un accessoire de beauté, et non un dispositif médical. « Je dis toujours à mes clientes que c’est comme porter un sac ou un bijou. Car ce ne sont pas des patientes, ce sont des clientes. »

Au fil des années, des liens forts se créent avec ces femmes et ces hommes qu’elle aide à retrouver confiance en eux. « Quand on apprend de mauvaises nouvelles, ça nous fait toujours mal au cœur », confie-t-elle, rappelant la dimension humaine de son travail. En ce mois d’Octobre Rose, Antoinette poursuit ainsi sa mission : redonner confiance à ses clientes en leur offrant un nouveau regard sur elles-mêmes.

Institut au Palais du cheveu, 1 av. du Peuple Belge, 59800, Lille. Infos au 03 20 13 13 20.

 

Auteur : Margot Gence