« Affronter » les défis de la gauche, de la France et de l’Europe

Des centaines d’étudiants lillois se sont rassemblés à Sciences Po Lille ce mercredi 8 décembre pour échanger avec le président. François Hollande. Un débat autour de son nouvel ouvrage  Affronter était organisé par des associations étudiantes. Circonflex Mag y était.

Une sécurité à point. Des caméras et des photographes à l’entrée de l’École de Sciences Politiques de Lille. L’occasion est belle : on ne reçoit pas un président de la République tous les jours.

Le public a répondu présent : deux heures avant le début de la conférence, les couloirs sont déjà remplis par des centaines d’étudiants, inquiets de ne pas avoir de place. Le livre présidentiel Affronter en main, ils attendent l’autorisation d’entrer. Nombre d’entre eux ressortiront frustrés : le nombre de places est limité dans les deux grands amphithéâtres réservés pour l’occasion..

Accueilli par un tonnerre d’applaudissements, le président prend place sur la scène. La conférence débute par un mot d’accueil de Pierre Mathiot, le directeur de Sciences Po Lille et ancien élève de François Hollande. Deux étudiants de l’école, modérateurs, prennent la parole pour poser la première question. La conférence a une dimension interactionniste – une question posée par les modérateurs, une question par le public.

« Il faut être conscients de ce qui nous attend »

Le débat tourne autour du thème central du nouveau livre de François Hollande, publié en fin octobre. « Affronter ! J’ai choisi ce verbe comme titre, parce que je considère qu’il est le plus adapté à la situation, pas uniquement celle de la gauche, mais celle de la France et de l’Europe », explique l’ancien président. Dans son ouvrage, François Hollande passe en revue l’état actuel du pays, les défis à affronter pendant les cinq années à venir et propose des solutions. Il fait également un récapitulatif des candidats déclarés à la présidentielle 2022, élection qu’il considère comme la plus cruciale de la Vème République. « Affronter, parce qu’il ne faut pas fuir. Il ne faut pas hésiter, il faut être conscients de ce qui nous attend ».

« C’est aux électeurs de faire l’union »

Le cas de la gauche en France a également été abordé lors de la conférence. Selon l’ancien président socialiste, la gauche doit affronter un enjeu de taille : savoir si elle a les capacités à revenir aux responsabilités du pays ou si elle doit se contenter du rôle de spectateur. « À chaque fois que la gauche a pu parvenir au pouvoir, ce n’est pas parce qu’elle était unie derrière un seul candidat, mais parce qu’elle avait une force centrale, motrice qui faisait qu’une candidature se détachait de toutes les autres et devenait fédératrice. », explique François Hollande.

La fin de la conférence a été quelque peu chamboulée par une information de dernière minute : Anne Hidalgo, maire de Paris et candidate à l’élection présidentielle 2022, appelle à une union de la gauche. « Une candidature d’union n’a de sens que s’il y a un programme commun, a commenté François Hollande. Or, on sait que ce n’est pas le cas. Je ne pense pas que M. Mélenchon, par exemple, veuille se mettre dans ce processus. C’est aux électeurs de faire l’union. C’est eux qui vont réaliser, par leur vote, le rassemblement autour d’une candidature, qui aura la force d’être au second tour et de gagner l’élection présidentielle ».

« La jeunesse doit être la grande priorité du quinquennat »

Pour clôturer la conférence, l’ancien chef d’État a prononcé un mot d’encouragement aux étudiants dans ce contexte de crise sanitaire : « Je pense que c’est la jeunesse qui doit être la grande priorité du quinquennat. Et si on veut que les jeunes viennent voter, il faut qu’ils aient le sentiment que c’est pour eux que les décisions se prennent ».

La conférence a ensuite été suivie d’une séance de dédicace, durant laquelle les étudiants avaient la possibilité d’échanger avec l’ancien président. Une occasion unique, pour ces jeunes passionnés de sciences politiques …