Sorti ce 20 mars dans les salles obscures, Vampire humaniste cherche suicidaire consentant est le premier long métrage de la réalisatrice canadienne Ariane Louis-Seize. Circonflex Mag vous dresse un retour sur cette comédie d’horreur québécoise, qui passionne les foules depuis sa sortie.
Si l’on vous demande ce que vous êtes allés voir au cinéma hier soir, n’annoncez pas le titre du film en entier. Votre interlocuteur sera sans doute déconcerté par la nouvelle. Vampire Humaniste cherche suicidaire consentant est à l’image de son titre : il sort de l’ordinaire. Le métrage raconte l’histoire de Sascha qui appartient à une famille de vampires. Pour vivre, il doit se nourrir de sang humain. Problème. : Sascha est humaniste et refuse de mordre. Sa famille, déconcertée va l’affamer pour l’obliger à chasser. Par hasard, elle fait la rencontre de Paul qui souhaite abandonner l’existence et est prêt à donner cette dernière pour Sascha, afin de servir une cause juste.
Cette nouvelle pépite québécoise aborde de nombreuses questions existentielles qui vont bien au-delà du film de vampire classique. Comment passer de l’enfance à l’âge adulte ? Que sommes-nous prêts à faire quand la mort intervient ? De nombreuses thématiques sont amenés à nous faire réfléchir sur la condition de nos vies. Le tout est mis en valeur par une esthétique léchée et une bande son fascinante.
Un premier métrage prometteur de la réalisatrice
Éloi, jeune adulte engoncé dans son long manteau noir, a des airs de Dracula dans la pénombre de la sortie de la salle obscure. Ce fan inconditionnel de cinéma n’a pourtant pas été tant que cela mordu par le film « Le film est sympa, mais il est vraiment loin d’être mémorable. Je me suis ennuyé dans la première partie. Bon, la fin rattrape bien le métrage. La musique est géniale et l’esthétique apportée l’est tout autant, il faut bien l’admettre. J’ai trouvé un peu de La Famille Addams dans cette projection ». Un sentiment partagé par les deux hommes assis juste devant lui qui ont tous deux le même avis en sortie de séance :« Le film n’est pas mal mais c’est frustrant parce que les thématiques abordées ne sont pas exploitées à fond. L’histoire devient un peu lambda. Mais on doit avouer que pour un premier métrage de la réalisatrice, c’est prometteur. ».
Du sang frais pour le cinéma québécois
Avec son premier long métrage, Ariane Louis-Seize (ce nom a beaucoup de style !) signe un film avant tout humain qui a su trouver son public et ses fervents défenseurs.
Frédéric, proche de la quarantaine, enfile son blouson, le sourire aux lèvres. Il travaille demain matin mais ce n’est pas grave, il est satisfait. « C’était vraiment génial, la comédie l’horreur et la déprime s’entremêlent vraiment bien sans forcer, tout en douceur. Ils ont complétement touché mon empathie. La relation entre ces deux personnages suicidaires est réussie avec un grand R. » La jeune fille assise derrière ira elle aussi de son analyse, beaucoup plus directe… « Ce film, c’est mon nouveau Twilight ! C’est officiel. » A entendre son intonation enthousiaste, elle a adoré, c’est sûr !
Si les avis cinématographiques varient selon les goûts, une certitude semble pourtant se dégager de ce métrage. Avec Vampire Humaniste cherche suicidaire consentant (ce titre a beaucoup de style !) on peut constater avec une pointe d’ironie qu’il s’agit de sang frais pour le cinéma québécois.