À l’affiche : La Zone d’Intérêt a-t-elle suscité celui de nos Lillois ?

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La Zone d’Intérêt de Jonathan Glazer est le film surprise de ce début d’année 2024. Sorti ce mercredi 31 janvier dans les salles obscures en France, il est nominé dans la catégorie des meilleurs films pour les Oscars 2024. Circonflex Mag était au premier rang et vous partage son point de vue ainsi que celui d’autres Lillois.

C’est dans un silence assourdissant que la séance démarre. L’heure enfin de savoir si le dernier Jonathan Glazer vaut toutes ces louanges. Rendez-vous avec Léo, Delphine, Lila et Ferréol pour faire la controverse de cet évènement du mois de janvier.

Un film glaçant sur le plan émotionnel

La Zone d’Intérêt nous fait vivre dans le quotidien de l’officier SS Rudolf Höss. Il vit de façon presque mitoyenne avec le camp de concentration d’Auschwitz. Le film suggére toutes les atrocités de cette période sombre, avec cette fois-ci, en premier plan, la vie de famille de ceux qui ont commis ces crimes. En immersion, on assiste à un film glaçant sur le plan émotionnel. Les personnages sont hermétiques à ce qui se passe derrière le mur du camp. Un choix de réalisation innovant, qui fait abstraction du voyeurisme du spectateur.

Le cinéma permet cette mémoire

Il n’est jamais évident de traiter du sujet de la Shoah au cinéma. Plus encore quand le réalisateur prend le parti de ne jamais rien montrer à l’écran. Léo, réalisateur de court- métrage voit ce film comme très expérimental : « Il faut se demander si cette terrible page de l’histoire est aujourd’hui mise de côté, à l’image de ce que vivent les personnages de ce film. ». Delphine n’est pas d’accord :« Je ne pense pas qu’il y a une anesthésie de la mémoire de la Shoah, nous ne pouvons pas oublier cette période, même si elle s’est déroulée il y a presque 80 ans. Le cinéma permet cette mémoire, notamment grâce au travail de réalisateurs comme Jonathan Glazer qui choisissent de filmer ces évènements différemment »

Entre déception et claque dans la figure

Une chose est certaine, La Zone d’intérêt ne laisse pas indifférent nos spectateurs lillois. Entre déception et claque dans la figure, le nouveau prétendant au titre de meilleur film 2024 a immédiatement suscité de vives réactions. Masque sur le visage, Lila semble plutôt déçue à l’issue de la séance : « je suis restée sur ma faim. Je trouve que le film n’est pas clair. C’est dommage parce qu’il a beaucoup de potentiel. Le son et les musiques sont géniales mais les actions visuelles ne suivent pas. Je trouve que le film endort ». Une déception qui tranche complètement avec l’avis de Férréol, passionné de cinéma et dithyrambique lorsqu’il s’agit de parler de ce qu’il vient de voir « Je n’ai jamais été aussi angoissé dans une salle de cinéma, j’ai eu la boule au ventre du début à la fin. C’était horriblement glauque. L’aspect antipathique qui s’en dégage est immense. C’était gigantesque ! »