Des lunettes qui s’entassent dans des tiroirs, des étuis qui s’empilent sur les bureaux… La boutique de lunettes ZAC a trouvé une solution écoresponsable pour réutiliser nos anciennes montures.
Ophélie a toujours porté des lunettes. De différentes tailles, de différentes couleurs, qu’elle change à mesure que sa vue se modifie. Les paires qui ne servent plus finissent au fond des étagères, dans les placards, rarement dans la poubelle : on hésite toujours à jeter ses vieilles amies. Mais quel gâchis. La jeune fille imagine alors une solution : pourquoi ne pas réutiliser les paires de lunettes qui ne servent plus ? Elle est encore au lycée, elle n’a aucune expérience en ophtalmologie, dans le domaine du recyclage non plus. Pour monter sa petite entreprise, elle va donc toquer à la bonne porte : celle d’un opticien.
Depuis, dans leur boutique, Ophélie et Antoine donnent une deuxième vie aux paires de lunettes laissées au fond des tiroirs des Français en les récupérant à travers des boites de collectes. Dans un premier temps à l’intérieur de leur propre boutique. Puis en les déposant un peu partout sur tout le territoire, dans les écoles d’optique, les banques, les entreprises, les magasins de lunettes …
Chloé, responsable en communication de la petite startup, explique le système mis en place par Zac : « Nous voulons toucher le plus de monde possible. Nous travaillons d’abord avec les entreprises. Elles connaissent notre action et ce sont généralement elles qui nous contactent. Ensemble, nous mettons en place des challenges qui durent environ un mois. Les salariés de la boite sont mis au défi, ils doivent apporter le plus grand nombre possible de lunettes usagées. Résultat : la dernière collecte organisée a permis à la boutique de récupérer 5000 montures ».
Bien sûr, Zac sollicite aussi directement les particuliers. Il suffit d’aller sur leur site, qui localise toutes les boites de collectes les plus proches de chez soi, pour savoir où déposer les paires dont on ne se sert plus.
Impacter de manière positive sur l’environnement
Une fois collectées, les lunettes sont envoyées à l’usine de production à Tourcoing. La startup travaille en collaboration avec une entreprise dont 95% des employés sont en situation de handicap. « Après avoir été triées, les montures sont nettoyées, remises en état avant d’être envoyées en magasin, explique Chloé. On récupère environ 30 à 40 % des montures collectées, le reste est stocké et utilisé pour remplacer, si besoin, des pièces usagées. ». En boutique, 70 % des lunettes disponible à la vente sont issues de la seconde main, pour une gamme de prix qui varie entre 39 et 99 euros. « Nous avons calculé que nos lunettes sont environ trois fois moins chères que chez un opticien classique ». De cette façon, les clients peuvent avoir accès plus facilement à des marques qui sont à l’origine moins abordables. La startup récupère toutes sortes de lunettes, qu’elles soient récentes ou non, ce qui offre une large marge de choix dans la boutique, pour que chacun puisse y trouver son compte.
Le magasin propose également une gamme de lunette éco-conçues, fabriquées à partir de bois, de bouteilles ou de métal recyclés. Il arrive aussi que Zac récupère des montures chez des opticiens qui baissent le rideau, et qui cherchent à liquider leur stock. Ces modèles là sont neufs, et donc sur une gamme de prix plus élevée. « Ce qui définit notre ligne de conduite, c’est d’avoir un positionnement impactant de manière positive sur l’environnement », explique Chloé.
La startup reverse 30% des montures collectées à des associations. Récemment, elle a travaillé avec l’asso Les petits yeux verts de l’école d’optique de Lille, l’ISO, partie cet été en mission humanitaire au Cambodge pour procéder à des examens de vue et fournir des lunettes adaptées aux populations qui n’ont pas les moyens de se les procurer.
Gaspiller le moins possible
Toujours dans une démarche éco-responsables, la startup se fournit chez un verrier des Hauts de France, à deux heures de route. C’est aussi pour cette raison que l’équipe de Zac a entièrement refait la boutique elle-même et utilise « des machines de seconde main récupérées chez d’autres opticiens». Ici, tout est pensé pour gaspiller le moins possible ».