Annoncée divisée et perdue il y a trois mois, la droite a su profiter d’un Congrès National, qui n’avait de congrès que le nom, laissant place à une primaire fermée qui a su créer une vraie dynamique de campagne. Qu’en est-il dans le Nord ? Et est-ce que la candidate désignée saura profiter de cette embellie ? Rencontre avec Bastien Dauphin, responsable des jeunes Républicains du Nord, et Guilhem Carayon, président des Jeunes Républicains.
Engluée dans les sondages depuis des semaines, la droite avait fort à perdre lors de cette séquence de quatre mois, entre la rentrée et les fêtes de Noël. Cinq candidatures directes à la présidentielle, aucun postulant attendu au second tour.
Aujourd’hui, la confiance est de retour avec la désignation de Valérie Pécresse, la première candidate à la présidentielle de l’histoire de la droite. Un nombre de militants au national presque doublé, une candidate soutenue par tous, un sentiment d’unité retrouvé et surtout des sondages qui traduisent cette dynamique.
« Un vrai engouement ! »
« On a multiplié par 2 notre nombre de militants dans la région, il y a un vrai engouement ! », clame d’entrée Bastien Dauphin, responsable des jeunes Républicains du Nord. Une forte mobilisation dans les Hauts de France qui s’explique évidemment par la candidature du favori local et président de région Xavier Bertrand. Il est d’ailleurs le grand perdant de cette primaire fermée, en terminant avant-dernier.
« Xavier Bertrand est parti trop tard »
Le responsable lillois, soutien de Xavier Bertrand, est lucide : « une campagne, c’est une dynamique : il ne faut ni partir trop tôt comme Michel Barnier, ni trop tard comme Xavier Bertrand, et c’est ce qu’a su faire Valérie Pécresse ». Une déception très modérée néanmoins car il l’affirme, « Valérie Pécresse, c’est quelqu’un de déterminé, et c’est une femme ! C’est un vrai atout de modernité alors que l’on nous fait régulièrement le reproche inverse ».
« Valérie Pécresse ? C’est la seule qui est capable de mettre fin au mandat d’Emmanuel Macron »
L’étudiant de la Sorbonne reste tout de même lucide sur les erreurs du passé : « En 2016, il y avait des haines très cuites entre les candidats », et en tire les conséquences « Aujourd’hui, on est tous rassemblés et tous unis derrière notre candidate ». Et les enquêtes d’opinions lui donnent raison. Un bond de 7 à 10% selon les sondages, une véritable perspective de second tour, et une possibilité de victoire. La droite a su profiter de la rentrée pour renaître de ses cendres à tous les échelons, allégorie d’un phœnix qui se verrait bien voler jusqu’à l’Elysée.