Arthus et Igor sont de retour après l’édition 2023 du 4L Trophy. Après plus 2 ans de préparation et de nombreux imprévus, ils ont pu finalement vivre leur aventure !
En décembre 2020, l’idée de participer à ce raid humanitaire émerge chez Igor, étudiant en terminale au lycée Notre Dame de la Paix à Lille. Rapidement, son ami Arthus se joint au projet. L’aspect mécanique et aventure motive le premier. Arthus, lui, est plus intéressé par la dimension humanitaire.
L’inscription est finalisée en janvier 2021 et l’association 4L donne des ailes est créée. Sauf que, problème : au moment de l’inscription, aucun des deux amis n’avait le permis… Et encore, ce n’était pas le plus difficile. Les deux amis ont aussi et surtout dû chercher des sponsors, en plein milieu d’une époque particulière. « Les entreprises nous disaient souvent avec le covid, on ne peut pas trop donner. » se souvient Igor. « On s’est quand même bien débrouillés, on a trouvé 25 entreprises, on a levé environ 10 000€ ! » sourit Arthus. Des fonds qui ont permis d’avancer sur le plan mécanique.
Sans sponsors, tu ne peux rien faire
« Une 4L, ça n’a rien de bien compliqué quand tu connais et que tu as les gens qui savent faire ». C’est le cas de la famille d’Igor, qui a travaillé quelques samedis sur la voiture sans faire appel à des professionnels. Et si les préparatifs avancent, l’organisation des deux Nordistes est de nouveau perturbée par le covid. En février, un mois avant le départ prévu, les frontières maritimes du Maroc ne sont pas rouvertes à cause de la crise sanitaire. L’édition est finalement décalée en mai, et deux options s’offrent alors aux Lillois : participer à tout prix cette année ou attendre l’édition suivante. Ils préféreront repousser leur participation. « Un report bienvenu » souligne Arthus. « Nous n’étions vraiment pas prêts. »
L’aventure commence finalement le mois dernier pour nos deux Nordistes. Les 1200 équipes se sont élancées le jeudi 26 février de Biarritz avec pour seule consigne de rejoindre le point de rendez-vous fixé au sud de l’Espagne avant le samedi. « Pour la descente de l’Espagne, on était indépendant. Donc si tu as un problème technique, il n’y a pas d’assistance » se souvient Arthus. Contraints de s’arrêter à cause d’un problème technique dès les premiers kilomètres, ils mettront trois heures à le régler avec l’aide d’autres équipages. L’esprit d’entraide était déjà né, et il durera tout le raid.
« On s’est seulement dit, ça y est, l’aventure commence vraiment une fois arrivés dans le bateau » explique Igor. Une fois arrivés sur le sol marocain samedi soir, certains contrôles sont de rigueur. « Ils ont vérifié par exemple que nous n’avions pas de GPS, qui sont interdits. Le 4L Trophy, c’est une course d’orientation. Ils ont également placé une balise dans la voiture pour nous géolocaliser » explique Igor. Un Road Book est donné à chaque duo pour s’orienter dans le désert marocain. Un moment plein d’émotion pour tous les équipages… qui ont pour la plupart décidé et réussi à s’entraider. Les 7 équipages venus du Nord ont rapidement formé un groupe. Ils rouleront ensemble au milieu des plateaux désertiques marocains, entre les routes et les pistes où il faut seulement se fier à un cap. « Tu peux vite te perdre » se souvient Igor. Arthus confirme :
«Une fois, on a même dû sortir les jumelles pour chercher les autres voitures».
Après chaque journée de course, les différents équipages se retrouvent sur les bivouacs. L’ambiance y était chaleureuse, les rencontres ont vraiment été le point positif qui les a marqué, contrairement à leur plus grande déception : l’aspect humanitaire de l’aventure.
On n’a vu aucun enfant marocain, il n’y a pas de contact humain.
Seule une trentaine d’ambassadeurs triés sur le volet passeront une journée avec les enfants marocains. Cette absence de contact a déçu Arthus, venu spécialement pour ça. Hormis cette déception, les deux amis tirent un bilan très positif des 6 jours de route à travers le désert marocain qui les ont menés jusqu’à Marrakech après huit jours de course. « Une expérience humaine incroyable » pour Arthus. Le refaire ? Peut-être un jour, mais pas l’année prochaine, « Pourquoi pas pour pousser la performance mécanique » se motive Igor.