4 mois après avoir créé sa première robe sur-mesure destinée à une de ses abonnés, Jade Haustey a lancé sa marque, et le 23 octobre, ouvert son site internet. Un rêve qui se réalise pour cette Lilloise, étudiante en mode.
C’est dans sa chambre – qui est aussi son atelier de couture – que Jade Haustey nous reçoit. Une chambre toute aussi remplie que son emploi du temps d’étudiante à ESMOD, d’influenceuse en pleine croissance et d’auto-entrepreneuse, créatrice de la marque Haustey couture.
Elle nous répond, assise en tailleur, tout continuant de coudre une robe pour une cliente de sa marque, dont le site a ouvert le 23 octobre. On lui demande comment sa passion pour la mode et la couture lui sont venues. Elle raconte : « A 8 ans, j’ai commencé à coudre et à vendre mes créations à ma famille. Depuis, je n’ai jamais arrêté. Tout cela a pris de l’ampleur lorsque j’ai débuté mes études supérieures ».
« J’essaye vraiment d’être l’inverse des influenceurs d’aujourd’hui »
Pour Jade, études supérieures riment avec ESMOD. Et avec réseaux sociaux. Car la jeune couturière y mène une vie en parallèle : « J’ai commencé il y a 10 ans sur YouTube, se rappelle-t-elle en souriant. Aujourd’hui, c’est surtout sur Tiktok que l’on peut me trouver. » Elle réunit pas moins de 160 000 abonnés sur ce réseau, avec une explosion des vues et des abonnements depuis le lancement des vidéos sur la confection de ses robes faites sur-mesure.
Jade s’est lancée sur les réseaux, car elle a toujours su que cela lui serait bénéfique plus tard. « C’est plus facile de vendre un produit quand on a de la visibilité ». Bien évidemment, maintenir une activité quotidienne sur Tiktok, ça demande du temps. Mais la jeune fille n’a pas l’air de s’en plaindre « Je le fais toujours par passion. Heureusement, vu le temps que cela me prend ! Je ne gagne de l’argent grâce à Tiktok que depuis cette année. ».
Avoir une activité importante sur les réseaux génère souvent un afflux de messages haineux. Rien de tel pour l’étudiante lilloise, qui a son explication : « J’essaie d’être l’inverse des influenceurs d’aujourd’hui. Ils ne prennent pas le temps de créer de vraies relations avec leur public. » Pour éviter cela, Jade s’impose de répondre à tous ses messages privés. « Si je peux travailler comme je le fais aujourd’hui, je le dois à mes abonnés. Je suis bien consciente que si personne ne me suivait, je travaillerais toujours à Leclerc » dit-elle en rigolant.
« Créer une marque, ça prend généralement 6 mois, je l’ai fait en 1 mois. »
C’est grâce à sa présence sur les réseaux que l’activité de Jade a pu démarrer : « Une fille m’a demandé de lui créer une robe, et j’ai répondu oui. Une fois la commande terminée, je l’ai postée sur les réseaux. Résultat : un nombre de vues incroyable. » C’est comme ça que tout a commencé. Une deuxième commande a suivi, les vues ont explosé. De fil en aiguilles, Jade Haustey a ainsi créé sa marque, « un peu par obligation », explique-elle en souriant. « Créer une marque, ça prend généralement 6 mois. Je l’ai fait en 1 mois. Aujourd’hui, ça se goupille vraiment bien ».
On lui demande comment elle définit Haustey couture. Elle termine un ourlet, pose son aiguille, et nous explique que ce qu’elle aime, c’est créer des robes uniques, faire du sur-mesure « pour la classe moyenne ». Si elle a choisi de montrer en live la réalisation de ses robes, c’est d’abord pour que tout le monde se rende compte du temps que cela prend : « ainsi, mes abonnés comprennent mieux le prix que je demande pour créer un vêtement sur-mesure. ». En plus, les apprentis couturiers et couturières peuvent glaner les conseils qu’elle donne au cours de ses lives. Un concept qui plaît car depuis le lancement du site, plus de 200 devis lui ont été demandés.
« Quand tu as de l’or devant toi, tu ne vas pas cracher dessus »
Mais cette triple vie exige une organisation sans faille, lui impose un stress permanent. Son visage se ferme : « Cette année, c’était tout le temps. La mode, les réseaux, cela demande une créativité constante, des remises en question quotidiennes. Je me réveille souvent en pleine nuit pour noter des idées, de peur de les oublier. » On tente d’évoquer sa vie privée. Arrive-t-elle à lui laisser un espace, entre tissus, bobines de fil et vidéos ? « J’ai une porte ouverte devant moi. Je fonce, et tant pis pour la sociabilité. Je sais que les personnes qui me soutiennent me comprendront. Quand tu as de l’or devant toi, tu ne vas pas cracher dessus ». Jade Haustey préfère saisir sa chance dans l’instant présent, « pour profiter après ». On l’a donc interrogée sur son futur. On s’en doutait, ses rêves sont clairs, elle n’a pas fait dans la dentelle en nous les expliquant : « Monter tout en haut de la hiérarchie dans une grande maison de couture et ensuite, créer la mienne. »