Le petit prince du Dojo 

27 août 2023. C’est une date que Maxence n’est pas prêt d’oublier. A 16 ans, le jeune judoka senlisien remporte le titre de champion du monde par équipe cadet. Un accomplissement dans une jeune carrière. Et un sésame pour la suite.   

Dojo du GSS, le groupe sportif senlisien. C’est ici que Maxence Adriano nous a donné rendez-vous. La sueur qui dégouline de son visage et le bruit des corps qui chutent sur le tatami ne laissent aucun doute sur l’endroit où nous nous trouvons. « Regarde papa, c’est ma première interview », rigole-t-il en interpellant son père, qui est également l’entraîneur du GSS.  

« Il comprend ce que je vis, m’accompagne et sait de quoi je parle », confie Maxence en parlant de la double casquette de son père. Un appui qui joue sur sa motivation : « on arrive facilement à 15h d’entrainement par semaine ». Et une situation qui l’aide à faire face aux sacrifices, notamment les régimes, inévitables pour respecter sa catégorie de poids. Maxence ne doit pas dépasser les 60 kilos : « c’est très dur sur la fin, quand je dois me priver, ça influe sur mon comportement ». Sa motivation et ses sacrifices ont été récompensés : l’année a été riche.

« On a bu un deuxième coup »

Sur les tatamis, Maxence est devenu très vite un abonné des podiums nationaux et internationaux : « En cadet 2, j’ai remporté presque tous les championnats », précise-t-il. Un abonnement aux médailles qui ne passe pas inaperçu dans le monde du judo et qui va intéresser l’équipe de France. 

 Durant des vacances au Portugal avec sa famille, Maxence apprend la nouvelle :  il est sélectionné pour défendre le titre cadet de champion du monde par équipe, à Zagreb, en Croatie. « J’étais heureux, on était au bar, on venait de boire un coup, on a rebu un coup, sans penser au régime », se rappelle-t-il en souriant. Son père avait été prévenu quelques jours avant, et s’efforçait de garder le secret : « La fédération appelle les coachs qui n’ont pas le droit de nous dévoiler quoique ce soit. On l’apprend sur le site officiel. » 

« C’est une ligne dans mon palmarès »

Le grand jour, le podium s’est joué à peu de choses. « On a tous explosé de joie, se rappelle Maxence. Quand a retenti la chanson de Magic Systèm, celle qu’on avait choisie au cas où on gagnerait, on a tous levé les bras ». Une victoire en équipe qui propulse le judoka nordiste en haut du podium. Il aime parler de ce titre comme « d’une ligne dans mon palmarès ».  

Et puis il y a le revers de la médaille. Rien de grave, certes, mais présent quand même et qui jette une ombre sur la joie et l’insouciance du jeune sportif. Dans son internat, les remarques se font vite entendre. « Ça s’est mal passé en début d’année. Il y a toujours des jaloux. Des critiques, j’en ai pris plein la figure. On a mis en parallèle mes succès avec le fait que mon père était entraineur ».  

Il a déjà tourné la page. Et regarde devant, en pensant au futur. « L’objectif, ce serait d’être à nouveau sélectionné par l’équipe de France et à terme, d’intégrer L’INSEP », conclut le jeune judoka, des étoiles pleins les yeux.