Un ordinateur sur lequel des emplois du temps apparaissent, une gourde recouverte d’autocollants, des post-its accrochés un peu partout et… une figurine Star Wars. A 26 ans, Victor Nimal est assistant des études à l’Université Catholique de Lille et son bureau est le reflet de sa personne : un équilibre entre responsabilité et modernité. Son rôle ? Mener toute l’organisation des élèves de première et deuxième année de la licence Médias Culture et Communication. Rencontre avec celui qui « veut (et doit) arranger tout le monde ».
L’ambiance d’un bureau à l’université, tout le monde peut facilement l’imaginer dans sa tête. Le bruit du clavier sur lequel tape Manon, celle qui partage sa pièce, accompagne Victor quand il explique comment il s’est retrouvé à faire ce métier. Après son BTS, il a travaillé brièvement en tant que manutentionnaire jusqu’à ce qu’un poste au service financier de l’université se libère. « C’était intéressant mais j’étais tout le temps au téléphone. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que je voulais un lien, du contact avec les gens. » Un an plus tard, il postule pour être assistant des études et décroche un emploi qui le satisfait totalement aujourd’hui.
L’homme en dessous de la trentaine dresse la liste de toutes les responsabilités qu’il a à gérer : planifier tous les cours, enregistrer les professeurs, faire les emplois du temps… La liste semble ne pas en finir tant les missions s’accumulent.« Et ça, c’est la partie visible. La partie qu’on voit un peu moins, c’est l’accompagnement des étudiants. Il faut les écouter. » Et tout à coup, les tâches citées précédemment semblent légères par rapport à cette dernière. Cela se ressent dans le ton qu’il prend. La proximité qu’il a avec les élèves, il l’entretient. Reconnu par ces derniers comme un responsable qui « s’habille comme un jeune », Victor veut se montrer accessible tout en restant naturel : « je suis blagueur, je n’aime pas quand quelqu’un rentre dans mon bureau en étant blasé. J’essaye toujours de donner du sourire. Ma crainte, c’est qu’un étudiant ne se confie pas ». De cette vocation, il en tire une satisfaction mais elle représente aussi un poids. La discussion continue et Victor revient spontanément sur un point qu’il juge compliqué : les étudiants en pleurs à l’annonce des résultats de partiels et des rattrapages. Il dit innocemment, « ça fait mal au cœur de voir quelqu’un pleurer », puis précise que parfois, il faut leur donner une réponse qu’ils ne veulent pas entendre.
La proximité fait perdre le filtre à certains étudiants
Victor Nimal semble faire attention à son apparence, il porte une chemise de marque, un pantalon en toile et des chaussures de skate. C’est sa personnalité, il ne fait pas cela pour refléter une image qui ne lui correspond pas. « Je suis toujours de bonne humeur, sauf au volant. Mais je crois que ça, c’est pour tout le monde pareil ! » Il prend toujours le temps de réfléchir avant de parler, sûrement l’expérience de devoir trouver les bons mots. Cela ne le rend pas froid ou introverti, au contraire : il est très convivial. Il assure qu’il est comme ça aussi bien avec les élèves qu’avec les professeurs. Tout cela renforce la proximité dont on parle depuis le début. Mais c’est à double tranchant : « Quelques élèves perdent le filtre avec moi. Ils peuvent se mettre à me tutoyer, ou commencer leur mail avec un « coucou », par exemple. » Dans ces cas-là, Victor recadre gentiment. « Je ne le fais pas par prétention, mais pour les préparer au monde professionnel. Ils ne pourront pas toujours se permettre de s’adresser de cette façon à leur supérieur hiérarchique ».
Avec les professeurs, les soucis d’autorités sont beaucoup moins nombreux mais un peu plus délicats à traiter. Le fait de travailler dans un milieu universitaire favorise le lien avec des personnes plus âgées. « A part à la prise de poste, où il faut prendre ses marques, je n’ai eu aucun mal à faire entendre ma voix. L’ambiance est très amicale avec les professeurs. » En revanche, lors des rares mésententes qui peuvent arriver, Victor juge la situation plus difficile à régler car il faut concilier la vie de famille des professeurs avec les emplois du temps de 300 élèves de la licence. C’est le seul point de frustration qu’il concède : « souvent, il est difficile de se rendre compte de la charge de travail que j’ai. Quand je ne peux pas répondre aux attentes de quelqu’un, c’est que je ne peux vraiment pas le faire. »
Victor est altruiste. Son objectif, c’est de rendre service à un maximum de gens possible, et de faire en sorte que tous se sentent bien en Médias Culture et Communication. L’accompagnement des deux pôles qui l’entourent est équivalent à ses yeux puisqu’il conclut en disant « qu’accompagner un professeur, c’est comme accompagner un élève ».